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Publié le 17 janv. 2024 à 18:15Mis à jour le 17 janv. 2024 à 22:52
On se croirait revenu aux querelles incestueuses du Brexit. Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a affronté une nouvelle fronde de sa majorité au Parlement, au point de fragiliser sa position à Downing Street. Une nouvelle fois, son projet de loi sur l’immigration, prévoyant le renvoi des migrants illégaux vers le Rwanda, a mis le feu aux poudres.
Le texte a été adopté à une courte majorité mercredi soir au parlement, après deux jours d’intenses débat. La veille, une soixantaine de députés avaient voté en faveur d’amendements visant à durcir le texte de loi et à circonscrire l’application du droit international. Un chiffre considérable qui témoigne de la gronde montante sur les bancs de la Chambre des communes.
Outre cette levée de boucliers, le gouvernement a essuyé deux nouvelles démissions, celles de Brendan Clarke-Smith et de Lee Anderson, deux députés représentants du « mur rouge », ces circonscriptions pro-Brexit du nord de l’Angleterre, gagnées par Boris Johnson en 2019, et stratégiques pour les prochaines élections.
Sujet au coeur de la politique du Premier ministre
Ce n’est pas la première fois que le Premier ministre est confronté à une rébellion au Parlement sur le sujet de l’immigration clandestine. Rishi Sunak a placé au coeur de sa politique la lutte contre les traversées illégales par la Manche.
Son projet de renvoi vers le Rwanda a pris du plomb dans l’aile après le veto de la Cour suprême de Londres et le gouvernement a été contraint de revoir sa copie dans un nouveau projet de loi. L’aile droite du parti lui reproche de ne pas aller assez loin, craignant que les nouvelles dispositions soient inefficaces.
En décembre, le secrétaire d’Etat à l’Immigration, Robert Jenrick, a démissionné, se disant « en profond désaccord » avec le gouvernement, trois semaines à peine après le départ retentissant de la ministre de l’Intérieur , Suella Braverman.
Le sujet est revenu sur le devant de la scène cette semaine à l’occasion de la deuxième lecture du texte au Parlement. Le renvoi des migrants vers le Rwanda s’est trouvé au coeur d’une passe d’armes entre Rishi Sunak et le leader de l’opposition, Keir Starmer, lors des questions hebdomadaires au Parlement. « C’est comme cela que nous allons stopper les bateaux », a répété le Premier ministre. Plus tard dans l’après-midi, celui-ci a rencontré les frondeurs, afin de les dissuader de voter contre le texte dans la soirée.
Risque d’un vote de défiance
Sur le site Conservative Home, l’éditorialiste Paul Goodman analyse ainsi les conséquences d’un vote contre le texte : « Le gouvernement n’aura plus de politique pour stopper les bateaux. Cela pourrait déclencher un vote de défiance contre Sunak. » Les précédents de Theresa May et de Boris Johnson montrent que, même s’ils remportent un tel vote, les Premiers ministres en ressortent affaiblis et ne tiennent plus très longtemps au pouvoir.
Un vote défavorable aurait donné plus de poids aux appels de l’opposition en faveur d’une élection anticipée. Or le parti au pouvoir est plus que jamais en position de faiblesse. Un sondage publié cette semaine dans le « Daily Telegraph », commandé par un groupe d’ultra-conservateurs, montre que les travaillistes pourraient gagner une majorité de 385 sièges à Westminster, contre 169 pour les Tories. Une victoire d’une ampleur similaire à celle de Tony Blair en 1997.
Cette loi sur l’immigration a donc passé de justesse l’écueil de la Chambre des communes, mais elle sera encore soumise à l’examen de la Chambre des lords. En théorie, les lords pourraient bloquer le texte pendant un an, car il ne figurait pas dans le programme des Conservateurs en 2019. Rien ne garantit qu’un avion décollera vers le Rwanda avant la fin du mandat de Rishi Sunak.
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