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Publié le 9 nov. 2023 à 17:10Mis à jour le 9 nov. 2023 à 17:22
Officiellement, elle a encore la confiance du Premier ministre, Rishi Sunak. Mais la position de la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, n’est jamais parue aussi incertaine, depuis sa tribune ouvertement provocatrice publiée jeudi matin dans le « Times », dans laquelle elle qualifie les manifestations pro-palestiniennes de « marche de la haine » et remet en cause la neutralité de la police londonienne.
Face à cette nouvelle embardée, un porte-parole du Premier ministre a indiqué que le contenu n’avait pas été « validé » à Downing Street, contrairement aux pratiques en vigueur, signe d’une prise de distance de la part du chef du gouvernement. Ira-t-il jusqu’à limoger sa turbulente ministre de l’Intérieur ? C’est en tout cas ce que demandent de nombreux députés Tories, cités sous couvert d’anonymat dans la presse outre-Manche.
Appels à la démission
Du côté de l’opposition, les appels à la démission ont été unanimes, que ce soit de la part du Labour, des Libéraux-Démocrates ou des indépendantistes écossais du SNP. « A l’heure actuelle, nous avons une ministre de l’Intérieur clivante, qui attise les tensions au moment même où il faudrait essayer de les apaiser, qui remet en cause la police alors qu’elle fait face à des décisions difficiles », a lancé le leader travailliste, Keir Starmer, tout en reprochant au Premier ministre, Rishi Sunak, d’être « trop faible pour dire quoi que ce soit ».
Issue de l’aile droite du Parti conservateur, Suella Braverman n’en est pas à sa première provocation. Nommée à l’Intérieur sous Liz Truss , puis confirmée dans ce poste par Rishi Sunak, la jeune quadra, perçue comme l’une des prétendantes possibles à la direction du parti, incarne la frange « Brexiter », en faveur d’une ligne dure en matière d’immigration.
Qu’elle soit elle-même née de parents immigrés ne l’a pas empêchée de dire que ce serait « son rêve » de voir décoller un avion renvoyant des migrants illégaux au Rwanda . Sa ligne de défense : elle fait la distinction entre ses parents, qui – dit-elle – sont arrivés de manière légale et ont montré le désir de s’intégrer, avec les bateaux qui traversent aujourd’hui la Manche de manière illégale.
« Coalition du chaos »
Parmi ses faits d’armes, elle accuse en bloc d’être responsables de troubles à l’ordre public « le parti travailliste et le Lib Dem », le lectorat du « Guardian » et les « wokes » mangeurs de tofu ». Plus récemment, elle avait remis en cause le modèle du multiculturalisme britannique et dénoncé l’immigration clandestine comme étant « hors de contrôle », évoquant une « invasion sur les côtes sud de notre pays ».
Jusqu’ici, Rishi Sunak s’est accommodé de ces prises de position qui reflètent certaines sensibilités au sein de son parti et les préoccupations d’une partie de l’opinion sur l’immigration. Mais la tribune publiée dans le « Times » va plus loin.
D’abord, en reprochant à la police londonienne d’être plus clémente face aux manifestants de gauche que de droite, la ministre de l’Intérieur souffle sur les braises à la veille d’une journée sous haute tension à Londres. Une marche pro-palestinienne est prévue samedi à Londres, le jour des commémorations de la Première Guerre mondiale et des soldats morts à la guerre. La police a autorisé cette marche, contre l’avis du gouvernement qui craint une recrudescence des actes antisémites.
Menace pour Sunak
La ministre est aussi critiquée pour avoir comparé ces manifestations aux marches qu’a connues l’Irlande du Nord. Ces propos ont suscité l’indignation à Belfast, où la paix est toujours fragile, autant dans le camp républicain qu’unioniste.
Si Suella Braverman démissionne, elle pourrait constituer une menace pour Rishi Sunak, en occupant le terrain à la droite des Tories. Un positionnement que d’autres, avant elle, ont utilisé comme tremplin pour être élu à la tête du parti.
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