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Publié le 20 janv. 2024 à 12:00
Sourire aux lèvres et ironie au coin de l’oeil, l’une des organisatrices le confie en marge de son stand. « Ici, en vue de la présidentielle, il faut renforcer le ‘feel good factor’… » s’enthousiasme Sonia, la trentaine dynamique. C’est le portrait type de cette nouvelle classe moyenne moscovite, éduquée, polyglotte et… apolitique.
« Le Kremlin a fait passer le message dans les régions et auprès des entreprises : organisez des événements positifs ! C’est ce que nous faisons ici, avec nos réalisations passées et nos projets futurs ». Ici, c’est au VDNKh. Le parc soviétique connu encore sous son acronyme (Vystavka Dostijeni Narodnovo Khoziaïstva, l’Exposition des réalisations de l’économie nationale), ouvert en 1939 à la gloire de l’économie planifiée, est au coeur de la vraie-fausse campagne de Vladimir Poutine pour la présidentielle du 17 mars.
Forte popularité
Sans débats, sans meetings, le président ne mène pas campagne. Mais depuis des semaines déjà, la vaste exposition « Rossia » (« Russie ») lui sert de fil conducteur. Au pouvoir depuis près d’un quart de siècle, le chef du Kremlin bénéficie d’une forte popularité, réelle mais largement orchestrée par la propagande.
Le VDNKh relaie le message en présentant les réalisations les plus diverses du pays depuis vingt ans. Avec pour objectif officiel, dans une immense mise en scène moderne avec de multiples recours au numérique et à l’interactif : « Montrer aux Russes leur Russie moderne, un pays dont ils peuvent être fiers. »
Décor pour les interviews
Le décor est à la pointe du progrès, voire avant-gardiste avec ces robots et l’usage de l’intelligence artificielle. Mais au fond, l’objectif reste le même que jadis, lorsque ce parc avait été créé pour mettre en valeur toutes les républiques de l’Union soviétique.
Depuis l’inauguration le 4 novembre et jusqu’au-delà de la présidentielle du 17 mars, l’exposition sert de décor aux interviews de ministres et de gouverneurs régionaux. Ces interventions sont devenues très fréquentes dans les journaux télévisés et autres programmes des chaînes au service du Kremlin, nationales mais surtout locales pour toucher tous les recoins du pays.
Un leitmotiv : Poutine a transformé le pays
Tous les jours, subliminal ou plus direct, un même message est relayé. Le portrait de Vladimir Poutine, ici et là sur les stands entre dessins d’enfants, tableaux chiffrés de succès économiques et photos de beaux paysages du fond de la Russie, n’est certes pas omniprésent. Mais son leitmotiv, lui, est clair : le président a transformé le pays.
Après la « galerie des réalisations », long tunnel à l’entrée de l’exposition rappelant en statistiques les millions de mètres carrés d’habitations construits et les dizaines de milliers de routes tracées « grâce à l’Etat », le visiteur peut passer des heures dans l’immense hall consacré aux stands des « 89 sujets de la Fédération ».
Parmi eux, toutes les régions du pays mais aussi les territoires annexés à l’Ukraine (de la Crimée à Kherson). Sur place, venus entre amis ou en famille, les visiteurs sont enthousiastes. L’exposition connaît un succès indéniable, avec notamment lors des vacances du début de l’année plus de 150.000 personnes par jour. Au-delà, grâce aux relais télévisés et réseaux sociaux des autorités, l’audience est plus large encore dans toute la Russie.
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