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Publié le 1 janv. 2024 à 12:32
Lendemain de scrutin incertain en République démocratique du Congo, quatrième pays le plus peuplé d’Afrique et acteur clé des marchés mondiaux de minerais rares, or, diamants, coltan et surtout cobalt.
Le président sortant, Félix Tshisekedi a, certes, été réélu largement avec 73,34 % des voix selon le score annoncé dimanche à Kinshasa par la Commission électorale (Ceni), qui doit être confirmé par la Cour constitutionnelle. Félix Tshisekedi, 60 ans, au pouvoir depuis janvier 2019 à l’issue de la première alternance pacifique, négociée, de l’histoire du pays, a largement devancé son principal challenger, Moïse Katumbi, crédité de 18,08 % des voix.
Contestations à prévoir
Dans ce scrutin à un seul tour, arrivent ensuite Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 (5,33 %), puis l’ancien Premier ministre (2008-2012) Adolphe Muzito (1,12 %). La vingtaine d’autres candidats, dont le Dr Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre, n’atteignent pas 1 % des voix. La participation a atteint 43 % des inscrits. La performance de Félix Tshisekedi est « au-delà de toutes les prévisions », note Trésor Kibangula, analyste politique à l’institut de recherche Ebuteli, à Kinshasa. Le scrutin devait permettre de désigner aussi les députés nationaux et provinciaux.
Mais des contestations voire des troubles sont probables puisque, dans une déclaration commune, neuf candidats ont qualifié ce scrutin organisé le 20 décembre de « simulacre d’élections ». Le dépouillement des bulletins a pris beaucoup de temps en raison de problèmes logistiques dans ce pays pauvre en routes et le deuxième plus vaste du continent. Les opposants affirment n’avoir aucune confiance en la Ceni et le Conseil constitutionnel, où siègent en majorité des représentants du pouvoir. Les observateurs des Eglises catholique et protestante, très respectées dans ce pays en grande majorité chrétien, ont constaté « de nombreux cas d’irrégularités susceptibles d’affecter l’intégrité des résultats de différents scrutins en certains endroits », mais sans aller jusqu’à estimer que le scrutin dans son ensemble n’est pas honnête.
Dans ces conditions, que va faire l’opposition ? « Réactiver la rue contre la victoire de Félix Tshisekedi serait très compliqué, surtout à Kinshasa », estime Trésor Kibangula. « Les regards se tournent vers le sud-est… Il y a beaucoup d’incertitudes ». Le sud-est, au Katanga dont Moïse Katumbi est l’ancien gouverneur, concentre des ressources minières considérables et est travaillé depuis l’indépendance en 1960 par des tentations sécessionnistes.
La police a annoncé qu’elle ne tolérerait aucun débordement et a d’ailleurs interdit ces derniers jours des manifestations contre les fraudes. Rien n’indique à ce stade la perspective d’une contestation de très grande ampleur. Kinshasa était calme ce lundi matin. Des troubles limités auraient, au demeurant, peu d’impact sur un secteur minier habitué à fonctionner et exporter malgré un climat général de violence dans cette ancienne colonie belge grande comme l’Europe occidentale impliquée dans plusieurs guerres régionales et tentatives de sécession ces dernières décennies.
Un géant minier
La richesse de son sous-sol qui le fait surnommer de « scandale géologique » et ses mines, où travaillent souvent des enfants, font de la RDC un acteur majeur des marchés mondiaux de minerais, notamment dans le cuivre, dont elle détient les huitièmes réserves prouvées de la planète, et les diamants (quatrième producteur mondial) mais surtout, massivement, dans le cobalt avec 95 % de la production mondiale et des réserves 2,5 fois plus élevées que son seul concurrent notable, l’Australie. Le cobalt est crucial dans les batteries automobiles et les superalliages. La RDC détient aussi les trois quarts des réserves mondiales prouvées de coltan, métal rare utilisé dans l’électronique.
Des ressources confisquées par une élite corrompue alors que les salaires moyens tournent autour de 50 euros par mois. Les deux tiers des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, avec moins de 2,2 dollars par jour.
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