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(BFM Bourse) – La banque suisse a abaissé sa recommandation sur le constructeur automobile à « vendre ». UBS estime que Renault est l’un des groupes les plus exposés à la concurrence des acteurs chinois en Europe et voit des risques sur la future valorisation d’Ampere qu’elle ne situe qu’à 3-4 milliards d’euros.
Renault a-t-il mangé tout son pain blanc en Bourse? Le constructeur au losange a ravi le marché fin juin dernier, lorsqu’il a nettement relevé ses objectifs financiers pour 2023 à la suite d’un premier semestre tonitruant, démontrant le succès de ses récents lancements, le Renault Austral en tête.
Mais pour UBS, la fête pourrait bien être terminée. La banque suisse a abaissé ce vendredi son conseil sur le groupe dirigé par Luca de Meo, passant de « neutre » à « vendre », avec un objectif de cours réduit à 31 euros contre 42 euros précédemment.
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Ce changement de recommandation pèse sur l’action Renault (les conseils à « vendre » étant relativement peu courants). Le titre du constructeur perd 4,7% à la Bourse de Paris vers 11h10 et accuse le plus fort repli de l’indice.
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Des performances financières qui vont se dégrader en 2024
UBS s’attend à ce que les résultats financiers restent élevés pour les prochains trimestres, et n’exclut même pas de potentielle bonne surprise. Mais la banque suisse souligne que la plupart des indicateurs clef du groupe ne s’amélioreront plus.
UBS estime ainsi que la rentabilité de Renault va atteindre un pic cette année, avec une marge opérationnelle de l’automobile à 5,9% en 2023 qui retomberait ensuite à 4,7% en 2024.
« Le ‘pricing’ (la politique de prix pour simplifier, NDLR) de Renault, s’est amélioré d’environ 20% depuis 2020 et se situe désormais au niveau de ses comparables du secteur », remarque UBS qui considère que la contribution des hausses de prix aux résultats va donc s’estomper.
De plus, l’établissement souligne que les constructeurs automobiles « mass market » comme Renault sont les plus à risque de perdre des parts de marchés, en raison de la concurrence accrue des groupes chinois et de leur offensive en Europe, comme BYD, spécialiste des véhicules électrifiés.
« Avec environ 70% de ventes en Europe et une part de marché européenne de 10%, Renault est l’un des noms les plus exposés ici », explique UBS.
L’établissement note que BYD et Tesla comptent, à eux deux, augmenter leurs ventes de véhicules sur le Vieux Continent de 2,5 millions d’unités (contre un marché total d’actuellement 15 millions de voitures). Or la banque doute que le marché puisse s’agrandir suffisamment pour encaisser de telles ambitions.
La lumière est obscure pour Ampere
Ce qui devrait également mettre sous pression Ampere. Pour rappel, cette société regroupera les activités de véhicules électriques et de logiciels embarqués de Renault, qui compte introduire en Bourse cette entreprise au printemps 2024 de sorte à cristalliser de la valeur.
Une importante partie de la note d’UBS est consacrée à l’avenir d’Ampere, sur laquelle la banque suisse perçoit des risques et déplore un manque de visibilité.
UBS estime qu’il sera difficile pour Ampere de tenir ses objectifs de moyen terme, à savoir des ventes de 1 million de véhicules électriques en 2031 (elle retient 800.000 véhicules en 2030) et une marge opérationnelle autour de 10% en 2030.
En conséquence, l’introduction en Bourse d’Ampere ne cristallisera pas de la valeur, selon UBS.
« La capacité d’Ampere à atteindre ses objectifs à long terme, que nous considérons comme ambitieux et avec une marge d’erreur limitée, dépend fortement de facteurs externes, tels que les coûts des batteries et le paysage concurrentiel, ainsi que des coûts de production matériellement plus bas », pointe la banque. De plus, « la valorisation d’Ampere est fortement axée sur l’horizon 2025-30, pour lequel nous avons trop peu de visibilité », ajoute l’établissement.
UBS valorise Ampere à 3-4 milliards d’euros dans son scénario de base, via différentes méthodologies. Renault n’a jamais donné de cible de valorisation pour sa future filiale, mais des indiscrétions de Reuters et Bloomberg évoquaient un chiffre potentiel autour de 10 milliards d’euros. Et des précédentes estimations d’analystes se situaient entre 5 milliards et 30 milliards d’euros.
Par ailleurs, toujours sur la future introduction en Bourse d’Ampere, UBS considère que la structure de Renault postérieure à cette opération « deviendra de plus en plus difficile à lire ». Et la banque suisse de noter, à titre d’exemple, que l’introduction en Bourse de Porsche, fin 2022, a montré des résultats « mitigés », avec peu d’effet sur la performance de l’action de la maison-mère Volkswagen.
En réalité l’impact avait même plus été négatif, certains investisseurs réalisant un arbitrage en se positionnant sur Porsche tout en vendant Volkswagen.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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