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Publié le 7 nov. 2023 à 7:00Mis à jour le 7 nov. 2023 à 8:41
En Allemagne, c’est la question qui empoisonne les relations entre le gouvernement et les élus locaux. Comment gérer la facture de l’accueil des migrants ? Qui doit payer et, surtout, dans quelles proportions ?
Depuis un an, les communes et les Länder allemands disent avoir atteint leurs limites en la matière. Les uns et les autres demandent un plus grand soutien financier de l’Etat fédéral et une meilleure régulation de l’arrivée des réfugiés, alors que le nombre de demandeurs d’asile a augmenté de plus de 70 % depuis janvier et que 1,1 million d’Ukrainiens sont arrivés en Allemagne.
Un coût de 23,3 milliards
Réunis lundi soir à Berlin, le chancelier Olaf Scholz et les ministres-présidents des 16 Länder ont réussi à trouver un compromis sur le sujet au terme d’une nuit de négociation, avec l’annonce d’une aide gouvernementale de 7.500 euros par migrant à partir de l’an prochain.
Il faut dire que le dossier était particulièrement épineux et qu’Olaf Scholz a dû patienter près de quatre heures avant de pouvoir rencontrer ses interlocuteurs.
Dans une réunion préliminaire, des divergences entre les Länder dirigés par la droite et ceux aux couleurs des socio-démocrates ont retardé le démarrage des négociations, les premiers défendant notamment l’idée de réaliser des procédures d’asile en dehors de l’UE tandis que les seconds se montraient très réticents sur le sujet.
Pour les Länder et les villes, le dossier était essentiel. En 2023, l’accueil, l’hébergement et l’intégration des réfugiés devraient représenter pour les communes et les régions allemandes un coût total d’environ 23,3 milliards d’euros.
Les Länder estimaient les aides fédérales sur le sujet à 3,75 milliards euros cette année et s’inquiétaient de la volonté du gouvernement de réviser celles-ci à la baisse en 2024.
La limite des capacités
« Une grande partie des villes et des communes ont depuis longtemps dépassé la limite de leurs capacités en matière d’hébergement, de soins et d’intégration. Dans le même temps, le nombre d’arrivées continue d’augmenter, et les coûts en conséquence », alertait le DG de l’association des villes et des communes allemandes, Gerd Landsberg, en amont de la rencontre.
Pour faire face à la situation, villes et régions réclamaient une aide de 1,25 milliard d’euros pour les mineurs étrangers non accompagnés, un soutien forfaitaire d’au moins 10.500 euros par migrant, ainsi que la prise en charge complète des frais d’hébergement (soit 1,4 milliard d’euros).
« Ce système n’est que justice, car l’Etat fédéral est le seul à pouvoir gérer et limiter le nombre de réfugiés », a martelé le ministre-président de Hesse, Boris Rhein, à l’agence de presse allemande DPA.
Créer un consensus politique
A l’issue d’une réunion-marathon, Olaf Scholz a coupé la poire en deux avec une aide forfaitaire de 7.500 euros par migrant.
Pour les Länder, c’est la garantie d’obtenir un soutien plus important si le nombre de migrants augmente.
Pour le chancelier, cet accord a l’avantage de créer un consensus politique sur un sujet devenu essentiel pour une grande partie de la population allemande.
L’immigration, une priorité pour les Allemands
Selon un sondage réalisé pour la première chaîne de télévision ARD, 44 % des Allemands considèrent désormais l’immigration et les réfugiés comme le problème le plus important, devant le changement climatique et la protection de l’environnement (18 %), les injustices sociales (13 %) et l’économie (11 %).
Cette évolution s’est traduite par des scores élevés de l’extrême droite lors des élections régionales d’octobre, en Hesse et en Bavière. Elle a aussi poussé le gouvernement à nettement durcir le ton sur l’immigration clandestine, lors d’un projet de loi présenté fin octobre.
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