[ad_1]
C’est devenu une habitude. Chaque année depuis 1970, le jour du dépassement fait son irruption dans l’actualité. Cet indice, mis au point par l’ONG américaine Global Footprint Network, calcule la date à partir de laquelle l’humanité a épuisé l’ensemble des ressources naturelles reconstituables en un an. « Si l’on prend l’exemple des forêts, on va utiliser du bois pour les constructions, les meubles, et ainsi de suite », explique Jean Rousselot, responsable de la campagne eau douce chez WWF France.
« Si on coupe plus vite que la forêt ne peut se régénérer, au fur et à mesure, on va éroder ces terres forestières, et vivre à crédit, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus suffisamment de bois. » Cette année, la date fatidique sera dépassée le 2 août.
Le chiffre choc rend la notion compréhensible pour les citoyens, donc efficace pour les sensibiliser
Mais cet indice est-il réellement fiable ? D’après Jean Rousselot, il comporte forcément une marge d’erreur, car « c’est un indice global. On ne peut pas accumuler des données locales très précises et les agréger à échelle mondiale, il y a forcément une érosion ». En effet, pour aboutir à ce calcul, l’ONG se base sur deux indicateurs : l’empreinte écologique de la population et la biocapacité de la planète, chacune calculée en hectares.
Parmi les données étudiées : les forêts, les zones de pêche, les terres construites et cultivées, les pâturages, ainsi que l’empreinte carbone. Au total, l’ONG dit passer au tamis plus de 15 000 données par pays chaque année. D’ailleurs, si en 2023 le jour du dépassement est en recul de cinq jours par rapport à 2022, c’est avant tout dû à une actualisation des paramètres, qui induit quatre jours de décalage.
Le jour du dépassement n’est pas tout à fait une information exhaustive, puisque la qualité des données sur lesquelles il repose peut varier. Mais la trajectoire sur cinquante ans, elle, est fiable : « L’intérêt de cet outil, c’est qu’il nous donne des tendances », avance le représentant de WWF. Difficile de faire plus clair : en 1970, le jour du dépassement avait lieu le 29 décembre.
Le chiffre choc rend la notion compréhensible pour les citoyens, donc efficace pour les sensibiliser, selon Jean Rousselot. « L’opinion des citoyens est importante pour que les politiques se fassent », ajoute-t-il. Une urgence, car, « pour respecter cet objectif d’ici à 2030, il faudrait que le jour du dépassement recule de dix-neuf jours chaque année durant les sept prochaines années. Il faut donc passer des mots à l’action », estime-t-il. Pour cela, peut-être vaudrait-il mieux éviter de mettre les réglementations environnementales en pause, comme l’a demandé Emmanuel Macron en mai.
[ad_2]
Source link