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Publié le 7 déc. 2023 à 16:50Mis à jour le 7 déc. 2023 à 19:42
A l’heure du premier bilan d’étape du programme France 2030 visant à rattraper le retard industriel français, la Fabrique de l’Industrie publie un rapport qui a valeur de mise en garde . Les conclusions qui ressortent de son examen de la manière dont les technologies de rupture ont émergé au cours de la décennie passée sont en effet sombres pour l’Hexagone et l’UE dans son ensemble.
Les Etats-Unis et l’Asie en tête
« Nous baignons dans l’illusion que l’UE fait la course en tête dans la transition énergétique et la décarbonation de l’économie. Mais le décalage entre l’ambition stratégique affichée et la réalité des chiffres est frappant », souligne Vincent Charlet, délégué général du laboratoire d’idées et co-auteur du rapport de plus de 70 pages.
L’examen de douze innovations de rupture dont huit directement liées au climat révèle que ce sont les Etats-Unis, le Japon, la Corée du Sud et la Chine qui tiennent le haut du pavé. Ils figurent systématiquement parmi les quatre pays à l’origine du plus grand nombre de brevets déposés dans toutes les technologies examinées.
L’Allemagne sauve l’honneur européen
Dans les agrocarburants pour l’aviation, l’ordinateur quantique et l’ARN messager, les Etats-Unis détiennent à eux seuls plus de la moitié des brevets mondiaux. Le Japon, la Chine et la Corée du Sud en font de même dans l’hydrogène pour les transports, les batteries pour véhicules électriques, le photovoltaïque et la spintronique, voire la nanoélectronique « à un point de pourcentage près », précise le rapport.
Il reste quatre domaines où les pays européens occupent la première place du podium : les éoliennes en mer, le recyclage de métaux stratégiques, l’acier bas carbone et le recyclage biologique des plastiques. Ils sont par ailleurs dans le quartet de tête dans huit cas sur douze. Mais c’est dans six cas grâce à la seule Allemagne.
Le Danemark, la Finlande et la Suède se démarquent certes dans l’éolien en mer et les carburants durables pour le secteur aérien. Mais ces deux technologies sont les poids les plus légers de l’échantillon au sens du nombre total de dépôts de brevets délivrés. La France quant à elle n’apparaît sur aucun podium, évoluant de la 5e à la 9e place mondiale.
La taille du pays pas déterminante
Tout n’est pas perdu car les auteurs du rapport soulignent que ce n’est pas une question de taille mais de détermination. Ils en veulent pour preuve la Corée du Sud : leader incontestable dans les douze technologies étudiées, elle n’est qu’au douzième rang mondial en matière de PIB et son économie est 1,6 fois plus petite que celle de la France.
Aux yeux des auteurs, le dernier plan d’investissement (PIE4) dessine cette détermination en adoptant une logique dite « d’innovation dirigée » vers des secteurs et technologies jugés prioritaires. Se concentrer sur le critère de la création d’emploi rapide menacerait cependant d’aboutir à un saupoudrage stérile, préviennent-il.
Le mythe de la start-up nation
Il faut en outre que ce plan s’appuie sur les bons acteurs. L’occasion pour les auteurs de tordre le cou au concept de start-up nation en vogue. « L’idée que les start-up joueraient un rôle décisif dans l’émergence des innovations de rupture est battue en brèche par les données : elles figurent rarement parmi les principaux déposants de brevets » et jamais en Corée du Sud, au Japon ni en Allemagne, préviennent-ils.
Ils pointent en revanche la prépondérance des grandes entreprises, hormis en France où se sont les grands laboratoires publics de recherche qui mènent, sans doute du fait de la désindustrialisation passée. « Quand les grandes entreprises renoncent, l’écosystème se fragilise et les start-up sont les premières à en pâtir », concluent-ils.
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