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Une enquête du Financial Times révèle que la filiale française du géant des cryptomonnaies a cherché à acquérir des clients après les avoir formés aux enjeux de la blockchain.
Binance France fait face à une nouvelle affaire. Depuis que la filiale française du géant des cryptomonnaies a posé ses valises en France, en novembre 2021, elle n’a jamais caché son intention de sensibiliser le public français à la blockchain. Cela pouvait notamment passer par des programmes éducatifs. La filiale française a ainsi profité du lancement de Binance Charity par Binance en 2022, visant à former des jeunes et des personnes sans emplois, au web 3.
En France, c’est la start-up spécialisée dans la formation professionnelle Simplon, qui compte parmi ses partenaires Pôle Emploi ou encore la Caisse des Dépôts, qui a traité avec la Binance Charity. Un article du Financial Times révèle que derrière l’idée de sensibiliser une certaine catégorie de la population, l’objectif de Binance était en réalité de faire de l’acquisition de clients.
« Nous avions des étoiles dans les yeux »
Binance a utilisé des « tactiques agressives pour inciter les gens à utiliser ses services dans certaines des zones les plus défavorisées de France », souligne le FT, citant notamment les jeunes de banlieues d’Aulnay-sous-Bois et de Montreuil. Par exemple, un jeune âgé de 24 ans, Bryan Houblon, originaire de Bondy a choisi de se reconvertir en développeur web, après avoir entendu qu’il pouvait gagner 100.000 dollars par an. « Évidemment nous avions des étoiles dans les yeux, c’est attrayant », a déclaré ce dernier au FT.
Sauf que le programme éducatif ne s’est pas arrêté là. Lors des sessions, ce dernier a dû ouvrir un compte sur la bourse crypto Binance pour recevoir sa certification dite « NFT » (pour jeton non fongible). Depuis, il s’estime harcelé par la plateforme, avant reçu 17 e-mails un mois après avoir suivi sa formation. « Plus d’un an plus tard, Houblon reçoit toujours des e-mails de la bourse crypto, dont certains lui demandant d’échanger des bons de cryptomonnaies sur la plateforme », précise le média.
« Mélange des genres »
D’avril 2022 à septembre 2023, plus de 5.200 des jeunes et des personnes sans emplois ont reçu une formation sur les métiers de la blockchain (dont les cryptomonnaies), a indiqué à BFM Crypto le patron de Simplon, Frédéric Bardeau. Au départ, l’objectif était de former 10.000 personnes d’ici à la fin de l’année 2023. Mais des tensions ont rapidement émergé entre les deux entités.
Mi 2022, Simplon a demandé un « recadrage » du programme de sensibilisation de Binance Charity du fait « d’un certain mélange des genres » au sein de ce programme, indique Frédéric Bardeau à BFM Crypto. Depuis, Simplon et Binance ont décidé de retirer toute communication mentionnant la bourse crypto et son programme éducatif sur le site de la start-up. De même, ils ne souhaitent pas renouveler l’expérience en 2024.
« Binance Charity ne le souhaite pas et nous non plus, notamment parce qu’il n’y a pas d’offres d’emploi dans le domaine de la formation de la blockchain qui soit accessible à des demandeurs d’emploi formés par Simplon en tant que développeurs blockchain juniors, ce qui est notre vocation », précise Frédéric Bardeau.
Infraction pénale
Pour rappel, Binance France a reçu l’enregistrement PSAN de l’AMF en mai 2022. Introduit par la loi Pacte en 2019, l’enregistrement PSAN est obligatoire pour un acteur dans certains domaines, notamment s’il souhaite fournir en France des services de conservation d’actifs numériques et/ou d’achat ou de vente d’actifs numériques en monnaie ayant cours légal, souligne le site de l’AMF.
Or, l’enregistrement est à distinguer de l’agrément optionnel de l’AMF, où les acteurs doivent respecter différentes exigences en matière d’organisation ou encore de ressources financières. Il existe d’ailleurs une différence majeure en termes d’acquisition clients entre les PSAN enregistrés et agréés. Les PSAN enregistrés peuvent solliciter la clientèle française et faire de la publicité mais pas du démarchage à des fins de marketing, c’est-à-dire contacter directement un client pour lui proposer ses services, ce qui est réservé aux PSAN agrées, conformément au code monétaire et financier.
L’article du FT rappelle qu’une société enregistrée PSAN faisant du démarchage à des fins de marketing risque une infraction pénale pouvant entraîner des amendes allant jusqu’à 7.500 euros pour les particuliers et 37.500 euros pour les entreprises.
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