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Une pandémie pourrait-elle en cacher une autre ? La dengue est la maladie tropicale qui se propage le plus rapidement dans le monde et représente un « risque pandémique », selon l’Organisation mondiale de la santé. La moitié de la population mondiale est exposée au virus. De 100 à 400 millions de personnes seraient infectées chaque année dans au moins 129 pays, selon les estimations de l’OMS.
« Ça fait trois années qu’il y a des records de cas : 2019, 2022, 2023 », confirme Diana Galindo, médecin support « réponse aux épidémies » pour Médecins sans frontières. La dengue, transmise par les piqûres de moustiques infectés , est surtout présente dans les zones urbaines des régions tropicales et subtropicales. MSF a ainsi établi des programmes spéciaux au Bangladesh et au Pérou, en proie à des épidémies particulièrement virulentes.
A la faveur de l’urbanisation et du réchauffement climatique , la dengue touche maintenant des zones jusque-là épargnées : « on commence à voir de plus en de cas aussi dans des régions où c’était moins courant, comme l’Afrique subsaharienne », explique la docteure. Dans les pays en première ligne, la dengue représente un lourd fardeau sur les systèmes de santé.
Pas de traitements spécifiques
La mortalité du virus est de moins de 1 % et les personnes touchées ont le plus souvent des symptômes légers. Mais pour les moins chanceux, « c’est extrêmement douloureux. Vous avez de la fièvre et mal partout. Aux yeux, aux doigts, à des endroits où on ne pense même pas que c’est possible d’avoir mal », raconte Diana Galindo, qui l’a elle-même attrapée. Subtilité cruelle de la maladie qui a quatre variantes, elle peut être attrapée quatre fois, avec à chaque nouvelle infection un risque de complication, notamment d’hémorragie accru.
Il n’existe toujours pas de traitements spécifiques contre la dengue. Le travail des médecins consiste principalement à soulager les symptômes et à surveiller l’état général du patient. Un seul vaccin , le Dengvaxia de Sanofi, réservé aux personnes ayant déjà contracté le virus, est aujourd’hui homologué. D’ autres vaccins pourraient bientôt être mis sur le marché. En l’absence de remède, les autorités sanitaires et les ONG veulent couper le mal à la racine par la sensibilisation : elles alertent notamment sur le danger des eaux stagnantes, souvent présentes dans les sceaux, les pots de fleurs ou les pneus, où les moustiques pondent leurs oeufs.
66 cas autochtones en France métropolitaine
Alors que la dengue était exogène à la France métropolitaine jusqu’à récemment, avec quelques cas sporadiques venus de l’étranger, le virus s’installe petit à petit dans l’hexagone grâce à l’implantation du moustique tigre. « Le moustique tigre est implanté dans toute la France. Avec le réchauffement, il apparaît dès le mois d’avril, jusqu’en août », indique Sylvie Manguin, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement.
« Le moustique tigre est arrivé en métropole en 2004, par l’Italie. Depuis 2010, il est autochtone en France, continue la chercheuse. L’an dernier, on a eu 66 cas de dengue autochtones en France métropolitaine. Plus que toutes les années précédentes cumulées. Et beaucoup plus si on compte la Réunion , la Guadeloupe et la Martinique ».
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