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Publié le 9 janv. 2024 à 18:49Mis à jour le 9 janv. 2024 à 19:08
« J’ai fait confiance. On m’a dit que quoi qu’il arrive, je récupérerai mon capital ». Les sept victimes qui ont expliqué à la barre du tribunal judiciaire de Paris comment elles avaient confié leur argent à Guillain Méjane, surnommé le « Madoff du Maine-et-Loire », attendent beaucoup du procès qui s’est ouvert lundi . Elles espèrent récupérer l’argent investi sur les conseils de leur famille, leurs amis, ou leurs connaissances. Au total, les soixante personnes, qui se sont portées partie civile, dont de riches familles angevines, ont perdu plus de 11 millions d’euros entre fin 2011 et 2014.
Durant trois semaines, Guillain Méjane, 41 ans, va être jugé par le tribunal judiciaire de Paris pour avoir arnaqué ses clients, via un fonds spéculatif, NFT, sis à Hong Kong. Il est accusé d’escroquerie et de fourniture illégale de services de conseil en investissement à des tiers. Il est aussi soupçonné d’avoir concouru à des opérations de blanchiment de fraude fiscale.
Son associé, Gaëtan Odart de Rilly d’Oysonville, est jugé à ses côtés, complice d’escroquerie. Son rôle dans cette affaire sera à déterminer par les magistrats. Car ce dernier s’est aussi constitué partie civile. Il est le premier à avoir porté plainte fin 2014 contre son ami d’enfance pour avoir mis en place une « pyramide de Ponzi » , consistant à rémunérer les anciens investisseurs avec l’argent des suivants. Sa tante et sa grand-mère sont aussi poursuivies pour blanchiment de fraude fiscale.
Le père de Guillain Méjane est, lui, jugé pour « recel des fonds qu’il savait provenir d’escroqueries commises par son fils », et blanchiment de fraude fiscale. Tous sont, pour l’instant, présumés innocents.
Emballés par les promesses du fonds
« Pourquoi avoir investi ? » s’est enquise la juge auprès des victimes qui ont voulu témoigner. Toutes racontent avoir été séduites par les promesses du fonds : un rendement élevé, un capital garanti et une disponibilité des fonds à tout instant. Cerise sur le gâteau, le fonds versait 10 % de ses profits à des associations caritatives. « C’était presque un honneur d’avoir le droit d’investir », a confié l’une des victimes.
« Les comptes rendus hebdomadaires étaient rassurants. Les rendements étaient très bons. Alors on a réinvesti, sans même demander à toucher nos intérêts », indique un investisseur. « J’ai été invité à son mariage. Une très belle cérémonie. Il était vraiment charmant », ajoute cette retraitée qui a perdu 250.000 euros et qui croit se souvenir avoir éprouvé une sorte de flash quand il est parti en voyage de noces en Afrique du Sud, à l’été 2013. « Une intuition ? » demande la juge. « Un truc de bonne femme », lui répond-elle.
Même les deux Aston Martin, la Ferrari Dino ou le bateau de Guillain Méjane n’éveillent pas la méfiance des clients. Au contraire, ce grand faste, ils l’attribuent à « son intelligence, sa « force de caractère, voire à son handicap ». Né sans jambe et sans bras droit, il aurait compensé cette absence de motricité par sa vivacité intellectuelle et son désir de se surpasser. En 2008, il a d’ailleurs participé à un programme de téléréalité où quatre femmes et six hommes, tous atteints d’un handicap moteur ou sensoriel, ont grimpé en haut du Kilimandjaro. Une des victimes, l’avait, d’ailleurs, rencontré lors de cette émission.
Un piratage informatique
« Puis, en novembre 2014, j’ai reçu un mail de Gaëtan, précisant que la totalité des fonds étaient perdus, que les performances du bulletin hebdomadaire étaient fausses et que j’avais été victime d’une escroquerie, sans doute préparée par Guillain », raconte l’une des plaignantes. Guillain Méjane explique alors avoir été victime d’un piratage et se clame innocent.
Au fil de l’instruction, les enquêteurs découvrent des pertes de trading importantes, à la suite de des opérations hasardeuses et des fonds détournés à des fins personnelles.
Mais au fil de l’instruction, les enquêteurs ne détectent aucun piratage. En revanche, ils découvrent des pertes de trading importantes, à la suite de des opérations hasardeuses et des fonds détournés à des fins personnelles.
Mercredi, d’autres plaignants seront entendus. L’affaire va durer jusqu’à la fin du mois. Avec un autre volet. « ll y a aussi un aspect optimisation voire évasion fiscale que nous aborderons plus tard », a rappelé l’une des magistrates. « Pour certains épargnants – pas pour tous -, cela a pu être un moyen de transférer de façon discrète de l’argent de France ou de Suisse vers Hong Kong puis de récupérer des plus-values sur des comptes offshore », a-t-elle précisé.
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