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Alors que les prix des billets de train ont augmenté avec la mise en vente des destinations pour les vacances, le délégué de SUD-Rail estime que l’État ne devrait pas faire porter à la SNCF la charge de la rénovation du réseau ferroviaire.
Les prix de billets de train ont flambé en quelques minutes. Mises en vente ce mercredi matin, les tarifs des destinations pour les vacances d’été ont rapidement grimpé dans un contexte de forte demande. Alors que la SNCF a annoncé que ses prix devraient en moyenne augmenter de 2,6% sur un an pour faire face aux hausses de coûts, certaines destinations très prisées ont enregistré des hausses plus importantes.
Des augmentations qui pourraient être plus contenues, estiment pour leur part les syndicats de la compagnie ferroviaire, comme SUD-Rail, qui jugent le coût de l’investissement dans le réseau trop élevé. Il faut savoir que près de la moitié du prix d’un billet de TGV est le fait des péages payés par SNCF Voyageurs à SNCF Réseau.
« Le moyen de financer le réseau chez nous, ce sont les péages, rappelle sur BFMTV Fabien Villedieu le délégué SUD-Rail. En Italie, le prix des péages est cinq fois moins élevé. »
Pour rappel, l’État, qui a délesté de quelque 35 milliards d’euros la dette de la compagnie ferroviaire entre 2019 et 2022, souhaite mettre la compagnie à contribution pour financer la rénovation d’un réseau ferroviaire vétuste dans l’Hexagone. Cela passe donc par des tarifs de péages élevés versés à SNCF Réseau ainsi que par un autofinancement de la compagnie qui doit dégager des bénéfices.
« Un poison dans la tête des gens »
Alors que le gouvernement a annoncé il y a quelques mois un plan de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici 2040, les tarifs devraient continuer à augmenter ces prochaines années, estime le syndicaliste.
« Vu comment fonctionne le système c’est normal, estime Fabien Villedieu. On demande à la SNCF de payer un réseau qui ne lui appartient pas. »
Pour SUD-Rail, c’est l’État qui devrait prendre à sa charge la rénovation du réseau, d’autant plus que des concurrents comme Trenitalia utilisent ce réseau en bénéficiant de réduction de tarifs sur les péages (37% la première année, 16% la deuxième, 8% la troisième).
« Le premier concurrent sérieux c’est Trenitalia […] ils ont mis un poison dans la tête des gens: dire que faire du TGV à 24 euros entre Paris et Lyon ça ne marche pas, déplore le syndicaliste SUD-Rail. Le modèle aérien n’est pas le même modèle économique que le rail. Ils ont des ristournes sur les péages et sur leur chiffre d’affaires de 37 millions d’euros en 2022, ils ont 34 millions de pertes, soit 93% du chiffre d’affaires. »
Du côté du gouvernement on rappelle toutefois que les finances publiques sont aussi mises à contribution pour le financement du réseau à la faveur d’un fonds de concours qui est consacré. Ce dernier est alimenté par les dividendes versés par la SNCF à l’État, son unique actionnaire.
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