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Publié le 8 déc. 2023 à 16:13Mis à jour le 8 déc. 2023 à 16:51
« Je vais me présenter… » Une fois n’est pas coutume, Vladimir Poutine a pris la Russie par surprise. Le chef du Kremlin a déclaré sa candidature à la présidentielle de l’an prochain, ce vendredi. C’était attendu. Mais il en a fait l’annonce loin des scénarios envisagés par la presse et les politologues ces dernières semaines.
Le président s’est confié à Artem Joga, un vétéran de « l’opération militaire spéciale » de Moscou en Ukraine . En marge d’une remise de décorations militaires sous les ors du Kremlin, il a fait sa déclaration presque en catimini, mais elle a immédiatement été relayée par les agences de presse russes. « Une déclaration spontanée », a feint de préciser Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence.
Risques de fraudes
La mise en scène s’est en fait accélérée ces derniers jours. La veille, le Parlement a annoncé la date de la présidentielle, le 17 mars, secret de Polichinelle depuis des semaines dans les coulisses politiques moscovites. Juste avant la vraie fausse annonce surprise de Vladimir Poutine, la commission électorale a expliqué avoir décidé d’étaler ce scrutin sur trois jours, du 15 au 17 mars, une modalité datant du confinement pendant l’épidémie de Covid-19 qui est désormais devenue une habitude en Russie. Les observateurs électoraux indépendants dénoncent les risques élargis de fraudes, cette longue période de vote sur trois jours et deux nuits facilitant les bourrages d’urnes.
Pour l’annonce de sa candidature, Vladimir Poutine, 71 ans et au pouvoir depuis déjà près d’un quart de siècle, n’a lancé ni campagne ni programme électoraux. « Je comprends qu’aujourd’hui, il n’y a pas d’autre choix », s’est-il contenté d’expliquer, selon des images retransmises par la chaîne de télévision d’Etat Rossiya 24.
Le chef du Kremlin s’est maintenu à la tête de la Russie depuis qu’il a succédé à Boris Eltsine en 1999. Réélu en mars 2018 avec plus de 76 % des voix, à 65 ans et après déjà dix-huit ans au pouvoir, il a en 2020 changé la Constitution lui permettant, après la fin de ce mandat de six ans en 2024, de rempiler pour deux autres au Kremlin. Jusqu’en 2036 donc, quand il aura 84 ans.
Opposants emprisonnés
« Notre président n’a jamais fui et ne fuira jamais ses responsabilités. Aujourd’hui, il l’a de nouveau prouvé », s’est félicité Valentina Matvienko, la présidente de la chambre haute du Parlement. La décision de Poutine a pareillement été saluée pendant cette « période dramatique que traverse notre pays » par le chef adjoint du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, l’homme qui avait remplacé le président au Kremlin de 2008 à 2012.
La prochaine présidentielle se tiendra donc peu après le deuxième anniversaire du lancement de l’offensive du Kremlin en Ukraine, le 24 février 2022, et à la veille du dixième de l’annexion par la Russie, en 2014, d’un premier territoire ukrainien, la péninsule de Crimée.
Aucun rival ne paraît en mesure de lui barrer la route, presque tous les opposants d’envergure ayant été emprisonnés ou poussés à l’exil. L’opposition libérale a au contraire, ce même vendredi, appris que sa figure la plus célèbre, Alexeï Navalny, incarcéré depuis près de trois ans, n’a pas pu voir son avocat pour le deuxième jour de suite. Et, dans une autre prison, l’un de ses associés, Ilia Iachine, a été placé en cellule disciplinaire puis transféré dans des conditions de détention strictes dans une colonie.
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