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Publié le 4 janv. 2024 à 8:24Mis à jour le 4 janv. 2024 à 8:25
A la dernière place. La France est parmi les vingt-sept membres de l’Union européenne le pays accueillant le moins de réfugiés ukrainiens en proportion de sa population ; environ 0,1 %, soit 68.000, après une pointe, modeste, à 110.000 il y a un an, une proportion entre cinq et dix fois inférieure à celle de ses voisins. Sans même parler des pays en première ligne pour cet accueil, Pologne ou Etats baltes, qui en accueillent trente fois plus en proportion, selon les données de l’Union européenne.
Cela reflète toutefois moins un manque de générosité des Français que la volonté des Ukrainiens de chercher refuge dans des pays voisins, ou hébergeant déjà une forte diaspora, ce qui les a, par exemple, aussi poussés jusqu’en Israël. La diaspora ukrainienne en France ne comptait qu’environ 17.000 personnes avant guerre.
Une forte mobilisation
En fait, « il y a eu en France une forte mobilisation des institutions, mairies, préfectures, des associations et des particuliers », souligne Houria Tareb chargée du dossier au Secours populaire. Ces derniers ont mis à disposition des résidences secondaires, ou hébergé des familles chez eux. Sur une base temporaire, explique Jacques Forgeron, de l’association Creuse Corrèze Enfants d’Ukraine, car « partager le gîte et le couvert c’est bien, surtout le couvert, mais partager une salle de bains, c’est pesant à la longue ».
Les réfugiés comptaient surtout des femmes avec enfants, puisque les hommes en âge de combattre et n’ayant pas trois enfants n’ont pas le droit de quitter le pays, obligation généralement respectée. Des hommes mal entendants ont toutefois pu bénéficier d’une dérogation et ont trouvé refuge en France.
Un statut particulier
A l’inverse des demandeurs d’asile, qui n’ont le droit de travailler que si l’office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) n’a pas statué sur leur dossier au bout de six mois, les Ukrainiens bénéficient d’un statut particulier : celui de « protection temporaire », activé pour la première fois par l’Union européenne au vu du risque que le système d’asile standard soit débordé : on estime qu’environ 6 millions d’Ukrainiens ont fui leur pays au début de la guerre.
En contrepartie de ce statut particulier, les réfugiés ukrainiens ne peuvent pas bénéficier de certaines allocations sociales, comme le RSA. La protection temporaire leur donne droit automatiquement à une autorisation temporaire de séjour (APS) renouvelable tous les six mois, qui permet de bénéficier d’une allocation de demandeur d’asile (ADA), sans pour autant avoir à déposer une demande d’asile en bonne et due forme. Allocation au demeurant modeste, 14 euros par jour. Le ministère de l’Intérieur évalue à 490 millions d’euros le montant de l’effort financier de l’Etat au profit des réfugiés ukrainiens sur un an.
Le flux s’est tari
Les associations impliquées dans l’accueil des Ukrainiens constatent généralement que le flux s’est presque tari fin 2022. Un certain nombre de réfugiés, difficile à évaluer, puisque le statut de protection temporaire permet de se déplacer librement dans toute l’Europe, est d’ailleurs retourné en Ukraine. C’est d’ailleurs l’objectif de la grande majorité d’entre eux, selon des enquêtes, quand la guerre sera terminée. Du moins, en France. En Allemagne, un sur deux veut faire souche dans le pays .
Les besoins des Ukrainiens ont évolué avec le temps. La plupart, arrivés en France avec une seule valise, voire un baluchon, ont eu d’abord besoin d’aide alimentaire et de logement, qu’il a fallu fournir parfois en quelques heures. Puis les sujets ont porté sur l’accès à la santé, l’enseignement et l’emploi. Les quelque 20.000 enfants ukrainiens scolarisés de l’école maternelle au lycée impressionnent par leur niveau en mathématiques et leur rapidité d’apprentissage en langues, aidés par la richesse des sons des langues slaves qui conférerait aux enfants un avantage en la matière. « Au début, on avait recours à ‘Google translate’ pour les échanges avec eux mais ce n’est plus nécessaire », résume Houria Tareb.
Rebondir par l’emploi
L’insertion par l’emploi se passe aussi correctement, malgré quelques difficultés liées au fait que beaucoup de diplômes ukrainiens ne sont pas reconnus en France. Un gâchis quand on sait qu’un cinquième des adultes ukrainiens arrivés en France ont le niveau Bac+5. Les Ukrainiennes rebondissent donc surtout dans l’aide à domicile, la restauration, l’hôtellerie, la traduction, ou le commerce. Rude pour une jeune avocate, ou médecin, de faire des ménages…
Difficulté supplémentaire, dans le Massif central une voiture est indispensable pour trouver un travail. Or, en plus de la mise de fonds, il faut pour cela un permis dont ne disposent pas toujours les jeunes femmes réfugiées. Passer le permis en France ? Impossible, explique Jacques Forgeron, puisqu’elles disposent d’un statut européen de protection temporaire valable six mois (en Allemagne, un an), alors que pour passer le permis en France, il faut justifier d’un titre de séjour valable… 186 jours.
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