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Les membres du cabinet de guerre israélien ont du mal à accorder leurs violons, entre les « faucons » et les pragmatiques. Aucune décision n’a été prise sur l’ampleur des représailles et le moment idoine pour les infliger à l’Iran, en réplique à la salve de 350 missiles et drones tirés pour la première fois directement à partir de la république islamique ce week-end.
Le cabinet de guerre s’est réuni de nouveau lundi pour tenter de trouver un consensus. Seule certitude : Benyamin Netanyahou, le Premier ministre, est soumis aux pressions de Joe Biden, qui lui a suggéré de réfléchir à deux fois avant de lancer une offensive de grande envergure contre l’Iran, susceptible de provoquer une guerre régionale. La France, la Grande-Bretagne et d’autres pays européens poussent également Israël à la modération .
Dans la soirée de lundi, le chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, a promis une « riposte », lors d’une allocution devant des soldats sur la base de Nevatim touchée par une frappe iranienne. Benyamin Netanyahou, qui n’avait pas encore pris la parole depuis l’attaque iranienne, a lui appelé la communauté internationale à « rester unie » face à « l’agression iranienne, qui menace la paix mondiale », dans un message diffusé par ses services sur le réseau social X.
Un coup de fil de Biden
Les deux ministres d’extrême droite Bezalel Smotrich (Finances) et Itamar Ben Gvir (Police) réclament une riposte massive, afin de rétablir la force de dissuasion du pays. Deux membres centristes du cabinet de guerre, anciens chefs d’état-major, Benny Gantz et Gadi Eisenkot, ont eux aussi proposé une attaque immédiate contre l’Iran.
Cette proposition a été rejetée lorsque l’armée a fait savoir que 99 % des missiles et des drones iraniens avaient été détruits en vol et que les seuls dégâts provoqués par ces engins dans une base aérienne étaient minimes. Un coup de téléphone de Joe Biden à Benyamin Netanyahou a contribué à faire pencher la balance.
Le report d’une éventuelle opération militaire a provoqué un retour à la normale. Les activités extrascolaires ont pu reprendre pour les enfants durant les vacances de Pessah, la pâque juive. Les limitations des rassemblements à moins de 1.000 personnes ont été levées et le trafic aérien a repris quasi normalement à l’aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv.
Soutiens multiples
Sur le front diplomatique, l’heure est en revanche au changement. Alors qu’Israël était totalement isolé à la suite de la guerre à Gaza et des menaces de crise humanitaire dans cette enclave, l’Etat hébreu a bénéficié en l’espace de quelques heures de soutiens multiples. Aussi bien de Joe Biden, qui ne ménageait pas la semaine dernière encore ses critiques envers Benyamin Netanyahou, qu’auprès de la France, de la Grande-Bretagne et, plus étonnant encore, de la Jordanie. L’armée de l’air du royaume hachémite a intercepté des missiles et drones iraniens se dirigeant vers Israël.
Ben Caspit, éditorialiste du quotidien « Maariv », entrevoit « pour la première fois dans l’histoire, une alliance entre les Etats-Unis, les pays sunnites, y compris l’Arabie saoudite, et Israël », tout en exprimant l’espoir que Benyamin Netanyahou ne « gâchera » pas cette occasion.
Selon la radio de l’armée, le Premier ministre doit choisir entre infliger une sévère punition militaire à l’Iran ou renforcer une coalition internationale pour durcir les sanctions contre le programme nucléaire iranien, présenté comme une menace directe pour l’existence même d’Israël.
Ventes d’armes
En attendant que ce dilemme soit tranché, le succès spectaculaire remporté par les systèmes de défense israéliens fait rêver les chefs des entreprises d’armement. Boaz Levy, patron de Israel Aerospace Industries (IAI), se frotte les mains. Les batteries d’interception de missiles de type Arrow 2 et Arrow 3 que son groupe produit ont fait leurs preuves ce week-end.
« Aucune armée, même durant la guerre en Ukraine, n’a été confrontée simultanément à un aussi grand nombre de missiles et drones de différents types », a-t-il souligné. Ces performances devraient selon lui doper les ventes à l’étranger. Un premier contrat pour la vente d’Arrow 3 a été conclu en septembre dernier avec l’Allemagne pour un montant record de 3,2 milliards d’euros.
Boaz Levy reconnaît qu’un tel bouclier antimissile revient cher : « chaque pays qui veut se défendre doit se demander si les dommages potentiels évités ne sont pas supérieurs au coût de revient d’un tel équipement ». Selon une estimation de l’armée israélienne, l’ardoise de l’opération contre les missiles et les drones iraniens, qui n’a duré que quelques heures, s’élève déjà à plus d’un milliard d’euros.
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