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Mardi, une dizaine de députés de la majorité ont cosigné avec des élus de gauche une tribune pour défendre le projet « humaniste » de régularisation des travailleurs sans-papiers dans les « secteurs en tension ».
« La réindustrialisation de la France ne se fera pas sans immigration », a estimé mardi le ministre délégué chargé de l’Industrie, Roland Lescure, réagissant à la tribune publiée dans Libération par 35 députés et sénateurs qui réclament la régularisation des travailleurs sans-papiers dans les « secteurs en tension ».
« Cette tribune, je la soutiens d’abord en tant que citoyen », a déclaré le ministre sur Franceinfo, avant d’ajouter que selon lui la réindustrialisation du pays passera « en partie » par une immigration « sélective ».
Mardi, une dizaine de députés de la majorité ont cosigné avec des élus de gauche une tribune pour défendre le projet « humaniste » de régularisation des travailleurs sans-papiers dans les « secteurs en tension », mesure controversée du projet de loi immigration, combattue par la droite et l’extrême droite.
« D’ici 10 ans, nous aurons besoin d’environ 1,3 million de personnes dans l’industrie », a souligné Roland Lescure. Si une bonne partie de cette main-d’oeuvre viendra de France, « il va sans doute falloir aller en chercher ailleurs aussi », a souligné le ministre.
« On sélectionnera »
« On ne va pas ouvrir les portes en grand, on sélectionnera », a-t-il précisé, mais « il faut intégrer les gens qui nous aident à nous développer et à nous projeter vers l’avenir ».
« Aujourd’hui on a des restaurants et des usines qui ne tourneraient pas sans l’immigration étrangère », a mis en exergue le ministre. « L’industrie française n’a pas de couleur de maillot. (…) Les enjeux d’intégration sont énormes mais on a encore des besoins et on peut y répondre en partie par l’immigration sélective », a-t-il conclu.
En l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, le gouvernement tente de trouver un compromis avec LR sur le projet de loi immigration, mais plusieurs ténors de droite ont réaffirmé ces derniers jours leur opposition au volet régularisation du projet de loi.
Le gouvernement pourrait être contraint de recourir à l’arme constitutionnelle du 49.3 pour faire passer le texte sans vote. Selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, le texte devrait arriver le 6 novembre au Sénat en séance publique, puis début 2024 à l’Assemblée.
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