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Selon une enquête réalisée par le cabinet Alixio auprès de quelque 180 entreprises, le budget consacré aux augmentations de salaires devrait passer sous la barre des 4% l’année prochaine.
Les Français vont gagner du pouvoir d’achat l’année prochaine. C’est en tout cas ce que prévoit le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau qui évoquait mardi sur le plateau de BFMTV une inflation à 2,5% en 2024 mais aussi une hausse des salaires d’environ 4% en parallèle. Mais cette augmentation de la rémunération des salariés français pourrait être moindre si on en croit les résultats de la dernière enquête du cabinet Alixio réalisée cet été auprès d’un panel de 162 DRH et responsables Rémunération et Avantages sociaux, la majorité (trois sur quatre) étant issus d’entreprises de plus de 1.000 salariés.
Première observation: si l’incertitude domine au sein des entreprises quant au niveau de tension du climat social avec les organisations syndicales pour la rentrée, elles n’anticipent pas une montée des conflits sociaux pour autant. Une sérénité qui pourrait être liée au fait que trois quarts d’entre elles ont signé un accord d’entreprise sur les salaires en 2023.
Une prime de partage de la valeur d’environ 1.000 euros en moyenne
Cependant, l’enquête d’Alixio révèle que les budgets consacrés aux augmentations de salaires devraient reculer d’un point entre 2023 et 2024, passant de 4,9% à 3,8% selon les prévisions: ils resteront au-dessus de cette moyenne uniquement pour les structures de moins de 500 salariés. Le recul annuel du budget d’augmentation générale est notoire aussi bien chez les cadres (2,9% à 2,3%) que les non-cadres (3,6% à 2,7%), contrairement au budget d’augmentation individuelle qui devrait stagner à 3,1% pour les cadres et baisser d’à peine un demi-point pour les non-cadres (de 1,8% 1,4%).
« Les entreprises qui nous annoncent 3,8% vont démarrer au-dessus, estime Philippe Vivien, directeur général d’Alixio. Si l’inflation reste là où elle est, elles vont se retrouver à devoir aller au-dessus de 3,8% et probablement tangenter vers 4%. »
Dans ce contexte inflationniste, le rattrapage salarial femmes-hommes constitue moins une priorité pour les entreprises et à peine plus d’un tiers d’entre elles déclarent avoir mis en place un budget spécifique pour des mesures en ce sens, une proportion en net repli.
Par ailleurs, les difficultés de recrutement se maintiennent pour 56% des entreprises interrogées et une part similaire évoque des problèmes d’attractivité liés aux salaires (en hausse de quatre points par rapport au printemps). Dès lors, il n’est pas étonnant que 78% des entreprises sollicitées admettent répondre à ces enjeux de recrutement par une augmentation des niveaux de salaire d’embauche, notamment pour les métiers de l’IT (Information Technology), du secteur financier ou encore les ouvriers à forte technicité (maintenance, couturières, métiers hôtelier…). Les salariés déjà en poste bénéficient quant à eux de la prime de partage de la valeur dont le montant moyen mais aussi médian se situe autour de 1.000 euros et est particulièrement élevé au sein des entreprises de taille intermédiaire.
« On a aussi vu des niveaux élevés de participation et d’intéressement, d’environ 2.000 euros, auprès des entreprises interrogées. »
Un faible recours aux « périphériques de rémunération »
Dans son enquête, le cabinet Alixio s’intéresse également à l’émergence de nouvelles attentes sociales. Il apparaît que la semaine de 4 jours devient un sujet qui prend de l’ampleur puisqu’elle est désormais évoquée dans 80% des entreprises sondées. « On voit bien que c’est un phénomène qui arrive de manière assez massive, constate Philippe Vivien. Il devient véritablement important et c’est la contre-partie du retour des salariés au bureau. » La problématique prépondérante des salariés reste la rémunération et 43% des entreprises indiquent être confrontées à des demandes de versements d’acomptes de salaire avant la paye, « signe de la difficulté de faire face aux fins de mois ».
« Les grands gagnants ces dernières années sont les ingénieurs et cadres qui ont bénéficié d’augmentations dont ils ne bénéficiaient pas depuis plusieurs années. »
Et cette problématique de la rémunération reste largement centrée autour du salaire, aussi bien du côté des DRH et responsables Rémunération et Avantages sociaux que des salariés. Dans le cas des premiers, une faible proportion envisagent de recourir à des périphériques de rémunération en 2024 tels que la hausse des remboursements des frais de déplacement (19%) ou de trajet quotidien (21%), la mise en place d’un plan d’actionnariat salarié (13%), la prise en charge des cotisations frais de santé (17%) ou encore l’augmentation des titres restaurant qui semble un peu plus répandue (28%).
Ce désintérêt s’explique par le fait qu’une majorité de DRH et autres responsables (environ deux tiers) estiment que les salariés n’intègrent pas les éléments d’épargne salariale perçus au printemps 2023 (intéressement, participation, abondement) ou les avantages (remboursement du pass Navigo, titres restaurant, etc.) dans l’idée qu’ils se font de leur rémunération.
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