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Publié le 30 nov. 2023 à 15:42Mis à jour le 30 nov. 2023 à 16:07
Saumon fumé, crevettes, coquillages seront en vedette sur les tables de fêtes en fin d’année. Pourtant, excepté les huîtres et le moules la majorité des produits de la mer sont importés. Et pour certains d’Asie avec une production dans des conditions sanitaires difficiles à contrôler.
Aujourd’hui 4 poissons d’élevage sur 5 consommés en France viennent de l’étranger, selon le Comité interprofessionnel des produits de l’aquaculture. Le saumon dont les Français sont les premiers amateurs en Europe est importé à 95 %. Résultat, avec la pêche, le secteur affiche le second plus grand déficit de notre balance commerciale, un trou qui ne cesse de se creuser, car la consommation, elle, progresse. « Il a atteint 5,7 milliards d’euros en 2022, et 5,6 milliards sur les douze derniers mois », précise François Bayrou, haut commissaire au plan.
Eviter la surexploitation
L’institution vient de publier un rapport sur « le développement de l’aquaculture, un enjeu de souveraineté alimentaire ». Un secteur « stratégique » selon, elle, dans lequel la France « a la capacité de produire à des coûts concurrentiels et dans des conditions satisfaisantes au niveau environnemental ». Pour la dorade, le saumon, les crevettes et le thon (l’indice sashimi), qui sont les principaux produits importés, le déficit en volume atteint près de 400.000 tonnes par an.
A ce jour, l’aquaculture française (un peu plus de 190.000 tonnes toutes filières confondues) ne couvre à elle seule que 8,7 % des besoins nationaux. Concernant l’élevage de poissons marins, avec une vingtaine d’entreprises, sa production ne dépasse pas celle de la plus grande ferme de dorades aquacoles en Grèce. Une goutte d’eau.
« Si on ne veut pas épuiser les espèces dans les océans surexploités, et préserver la biodiversité, il faut réfléchir à une démarche de production respectueuse du milieu », estime François Bayrou. Problème, à côté des parcs a huîtres et autres exploitations conchylicoles inscrites historiquement dans le paysage, les projets de fermes aquacoles rencontrent de nombreuses oppositions sur le terrain.
De fortes oppositions locales
Trois d’entre eux dans les Côtes-d’Armor, au Verdon-sur-Mer en Gironde, et à Boulogne-sur-Mer, proposant d’élever entre 8.000 à 10.000 tonnes de saumons par an sont aujourd’hui bloqués. L’extension d’une exploitation dans les Alpes-Maritimes malgré un avis défavorable de l’enquête publique vient-elle d’obtenir l’autorisation de doubler sa production de bars et de daurades (1.200 tonnes).
Les opposants, riverains comme écologistes dénoncent des mégafermes, et s’inquiètent du prélèvement dans les nappes phréatiques à l’heure du dérèglement climatique, ainsi que de la pollution pouvant être engendrée par ces installations. « Nous ne sommes pas consommateurs d’eau, assure Michel Berthommier, président du CIPA, le Comité Interprofessionnel des Produits de l’Aquaculture. L’intégralité de l’eau que nous utilisons est restituée au milieu ». Un dialogue de sourds lié à la méconnaissance de la filière selon les professionnels, dont les pratiques ont évolué.
Pour assurer cette reconquête de l’aquaculture, le Haut-Commissariat au Plan estime que la France devrait profiter de sa présence outre mer, en utilisant par exemple les plates-formes de forage pour installer des fermes au large, avec une température des eaux adaptées.
Alléger le cadre réglementaire complexe fait aussi parti des recommandations pour encourager les initiatives, ainsi que développer la recherche, et l’innovation pour la mise en place de solutions techniques afin de rendre les élevages plus respectueux l’environnement. « Une vingtaine de fermes salmonicoles de 1.000 tonnes pourraient réduire de 15 % nos importations de saumon de l’atlantique », indique le rapport, un investissement entre 500 à 700 millions d’euros.
Un récent rapport de la Cour des comptes européenne montre que malgré un fond de 1,2 milliard pour la pêche et l’aquaculture sur 2014-2020, renouvelé, les projets sont au point mort et l’argent n’a pas été dépensé. L’UE pèse moins de 1 % du secteur au niveau mondial.
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