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Publié le 8 déc. 2023 à 12:18Mis à jour le 10 déc. 2023 à 11:42
Quarante fois moins peuplé et quatre fois plus petit que le Venezuela, le Guyana, qui n’a qu’une minuscule armée, est incapable de faire face, seul, aux velléités expansionnistes de son voisin.
A sa demande, le Conseil de sécurité de l’ONU s’est penché vendredi à huis clos sur la question de l’Essequibo, une région riche en pétrole administrée par le Guyana mais revendiquée par Caracas. Réunion à l’issue de laquelle aucun commentaire n’a filtré. « Nous ne permettrons pas que notre territoire soit violé ni que le développement de notre pays soit entravé par cette menace désespérée », avait prévenu Irfaan Ali, le président du Guyana. Il rencontrera jeudi à Saint-Vincent-et-les-Grenadines le président vénézuélien, Nicolas Maduro où le président brésilien Lula devrait être présent « à la demande » des deux parties afin de tenter une médiation.
Nouvelle province vénézuélienne
Dimanche 3 décembre, 10 millions de Vénézuéliens, soit 95 % des votants, se sont prononcés en faveur de l’intégration de la Guyana Essequibo à leur pays. Un résultat contesté mais qui a semble-t-il encore un peu plus enhardi Nicolas Maduro .
Mardi, le président vénézuélien a proposé de rédiger une loi pour faire de l’Essequibo une nouvelle province administrative. Nicolas Maduro a aussi demandé que débute « l’octroi de licences » pour « l’exploitation du pétrole, du gaz et des mines dans toute la région ». Les compagnies pétrolières étrangères qui opèrent au Guyana ont, elles, été intimées de quitter les lieux.
Hélicoptère porté disparu
En réactivant un contentieux territorial vieux de deux siècles, le successeur d’Hugo Chavez espère renouer avec la popularité. Les élections présidentielles ont lieu l’année prochaine et Maduro mise sur l’exaltation du patriotisme, alors que le Venezuela est plongé depuis des années dans la crise économique.
La tension est encore montée d’un cran avec la disparition en milieu de semaine d’un hélicoptère militaire guyanien dans la zone de la frontière avec le Venezuela. Cinq des sept occupants seraient morts selon Georgetown. Mais l’armée guyanienne a suggéré que les mauvaises conditions météorologiques pourraient être à l’origine de cette disparition.
Exercices militaires américains
En sus du soutien de l’ONU, le Guyana compte sur les Etats-Unis pour protéger l’Essequibo. D’autant plus que les géants pétroliers américains ExxonMobil et Chevron développent des gisements offshore au large du seul état anglophone d’Amérique du Sud. Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain, a d’ailleurs tenu à rassurer Georgetown, en affirmant son « soutien inébranlable à la souveraineté du Guyana ».
Jeudi, les Etats-Unis ont aussi annoncé réaliser « des opérations aériennes » au Guyana « en collaboration avec les forces de défense du Guyana ». « Une provocation » pour Caracas, qui accuse Irfaan Ali d’avoir autorisé « d’une manière irresponsable » l’installation de bases militaires américaines dans l’Essequibo.
Huit pays d’Amérique du Sud, dont les quatre membres du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), ont appelé dans un communiqué commun jeudi soir « les deux parties au dialogue et à la recherche d’une solution pacifique ». En outre, l’armée brésilienne a annoncé il y a quelques jours renforcer sa présence à la frontière avec le Guyana et le Venezuela.
De son côté, la Russie, alliée du Venezuela, a appelé vendredi à trouver « une solution pacifique », afin de résoudre le différend « dans un esprit de bon voisinage » en accord avec les lois internationales.
H. V. (avec agences)
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