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Publié le 22 déc. 2023 à 18:03Mis à jour le 22 déc. 2023 à 18:16
La flambée tant redoutée n’a pas eu lieu. Malgré une multiplication des risques économiques et géopolitiques, le baril de pétrole, que la plupart des analystes voyaient dépasser les 100 dollars cette année, reste nettement ancré sous ce seuil symbolique. Le Brent, référence européenne, s’échange ces derniers temps autour de 79 dollars – tandis que la référence américaine, le WTI, tourne autour des 74 dollars. Très loin des 140 dollars atteints à la suite de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022.
Brent et WTI affichent une perte de 7 % depuis le début de l’année, et même un recul respectif de 14 % et 17 % depuis trois mois, illustrant l’échec des multiples tentatives de l’Opep + visant à relancer les cours. « Le marché du pétrole brut en 2023 s’est résumé à une lutte acharnée de l’Opep + face à l’augmentation de la production des pays non-membres de l’Opep », résume Ole Hansen, responsable de la stratégie matières premières chez Saxo Bank.
Réduction surprise de la production annoncée en avril , coupe unilatérale de la part de Riyad en juillet… A chaque fois, les annonces n’ont eu qu’un effet temporaire sur les prix du pétrole. « Les restrictions annoncées par l’OPEP + ont surtout empêché le cours du baril de dévisser dans un contexte où l’économie mondiale est touchée de plein fouet par la crainte d’une récession mondiale, la remontée des taux et les conflits géopolitiques », note Radouane Abdoune, professeur de finance à la Kedge Business School.
Une offre abondante
L’Opep + n’est pas parvenue à effacer le scepticisme des investisseurs, obnubilés par les mauvais signaux économiques envoyés par la Chine , premier importateur mondial de pétrole. L’annonce, fin novembre, d’une nouvelle coupe nette de l’ordre de 900.000 barils par jour entre janvier et mars 2024 n’y a rien fait. L’inquiétude des marchés sur l’état de la demande de brut a même pris le pas sur l’escalade des tensions au Proche-Orient. « Le premium géopolitique qui était placé sur le prix du pétrole à la suite du démarrage du conflit entre Israël et le Hamas semble s’évaporer », constate Edouard Lotz, analyste marché et énergie au sein du cabinet de conseil Omnegy.
Parallèlement, l’offre hors Opep s’accroît. L’augmentation de la production américaine « continue de défier les prévisions » , souligne l’Agence internationale de l’énergie (AIE), dépassant 20 millions de barils par jour (mb/j) cette année. Brésil et Guyane produisent aussi à des niveaux record. Le marché mondial du pétrole devrait ainsi connaître un léger excédent d’offre en 2024, selon l’AIE. « Et même si la production américaine ralentit fortement, l’offre hors Opep devrait encore augmenter de 1,4 mb/j l’année prochaine, suffisamment pour répondre à la croissance de la demande mondiale », estiment les experts de Morgan Stanley.
La menace du conflit israélo-palestinien
Selon les prévisions des spécialistes, les cours du baril devraient donc se stabiliser dans une fourchette de 80-95 dollars l’an prochain. « Un niveau confortable sur le plan budgétaire pour les principaux pays producteurs », juge Jianwen Sun, stratège multi-actifs chez Lombard Odier, mais qui devrait pousser l’Opep + à trouver de nouvelles solutions face à cette pression générée par l’offre. « L’Opep + se battra probablement bec et ongles pour défendre les prix », estime Ole Hansen.
Reste aussi l’inconnue du conflit israélo-palestinien. Après une trêve d’une semaine, les combats entre Israël et le Hamas ont repris début décembre. Et, avec eux, les tensions dans toute la région, comme l’illustrent les attaques contre des navires commerciaux dans la mer Rouge et les menaces d’Israël sur le Liban . Tant que cette guerre durera, le risque d’une poussée de fièvre sur les marchés pétroliers existera. « Il convient de garder à l’esprit que c’est bien souvent la géopolitique qui dessine des tendances sur les marchés du pétrole, et que même en cas de surplus d’offre, le prix peut rapidement flamber et de manière imprévisible. L’attaque perpétrée par le Hamas est venue le rappeler », conclut Edouard Lotz.
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