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(BFM Bourse) – Les cours de l’or noir ont chuté mardi alors que le cartel élargi a annoncé des coupes de production supplémentaires de 900.000 barils par jour. Mais il s’agit en réalité d’une sorte de promesse qui repose sur la base du volontariat, ce qui a déçu le marché.
Le diable se cache parfois dans les détails (ou leur absence). Jeudi, le pétrole a terminé en très nette baisse. Le contrat de février sur le Brent de mer du Nord et celui de janvier sur le WTI coté à New York ont tous les deux perdu 2,4%. Ce vendredi , les deux contrats évoluent peu, grignotant respectivement 0,2% et 0,05%.
Ce mouvement de baisse a ceci de paradoxal qu’il est survenu à l’issue d’une journée où les membres de l’Opep+, c’est-à-dire les états affiliés à l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés, ont annoncé des coupes de production d’un total de 2,2 millions de barils par jour. Et pourtant le marché n’a guère apprécié: Deutsche Bank remarque que les cours de l’or noir ont même perdu jusqu’à 5% au cours de la journée.
Plusieurs raisons expliquent ce repli. Tout d’abord il convient de souligner que le marché avait largement anticipé des coupes de production de la part du cartel élargi, le pétrole ayant gagné plus de 2% mercredi. Dès lors, les investisseurs étaient parés pour sanctionner la moindre déception sur l’issue de la réunion de l’Opep+.
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Un volontariat qui inquiète
Le véritable point qui a déçu le marché repose sur la nature même des coupes de production que va opérer le cartel. L’Opep+ va réduire sa production de 2,2 millions de barils par jour, chiffre qui comprend des baisses supplémentaires de 900.000 barils par jour qui s’ajoutent aux 1,3 million de barils par jour en moins déjà actés (et donc prolongés) par l’Arabie Saoudite et la Russie.
Problème: ces coupes supplémentaires de 900.000 barils par jour reposent purement sur la base du volontariat et donc du bon vouloir de chaque pays, les membres de l’Opep+ n’étant pas parvenus à un accord formel et engageant.
« La décision a pris la forme de ‘réductions volontaires’ de la part de plusieurs pays de l’Opep+ plutôt que d’un accord plus classique sur la réduction des quotas de production, ce qui laisse planer des doutes sur le degré de rigueur de la mise en œuvre des réductions de l’offre », souligne ainsi Deutsche Bank.
« Premièrement, la réduction de production supplémentaire n’est qu’une réponse temporaire aux récentes surprises liée la hausse des stocks (et donc la baisse de l’offre, NDLR) », explique Stephen Innes de Spi Asset Management. Deuxièmement, l’augmentation des capacités non mobilisées et « la nature volontaire de la réduction d’aujourd’hui (jeudi, NDLR) impliquent que des réductions supplémentaires deviennent de plus en plus difficiles à mettre en œuvre en raison de la nature fragile du respect des règles de l’Opep+ alors que la production américaine atteint des niveaux records », décrypte-t-il.
Comme le rapporte Bloomberg, les Etats-Unis ont en effet annoncé jeudi que leur production de brut avait atteint un record de 13,2 millions de barils par jour en septembre. Ce qui amène les investisseurs à redouter que les membres de l’Opep+ les moins disciplinés ne souhaiteront pas réduire leur propre production de sorte à ne pas voir leur part de marché s’effriter.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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