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(BFM Bourse) – Depuis novembre 2022, l’Opep et ses alliés ont réduit drastiquement leur production pour soutenir les cours du pétrole. Mais cette décision n’a eu qu’un impact limité sur le marché de l’or noir, car plusieurs facteurs ont plutôt tendance à anesthésier les cours.
L’Opep+, qui comprend l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés dont la Russie, et qui extrait environ 40% du brut mondial, réduit sa production de pétrole depuis novembre face à la baisse des prix.
L’Arabie saoudite et la Russie, les plus grands exportateurs de pétrole au monde, ont décidé lundi de réduire encore davantage leur production afin de soutenir les cours, une décision qui n’a eu toutefois qu’un impact temporaire sur les prix.
Ces deux annonces portent à plus de cinq millions de barils par jour (bpj) les baisses de productions consenties par les membres de l’Opep+, soit environ 5% de la production mondiale de pétrole.
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En avril, l’organisation avait en effet annoncé un accord destiné à limiter l’offre jusqu’en 2024, une annonce surprise qui avait contribué à faire grimper les prix d’environ 9 dollars, à plus de 87 dollars le baril de Brent dans les jours qui ont suivi.
Une décision sans grand effet sur les prix
Ces gains n’ont pas été pérennes, le Brent s’échangeant à un peu moins de 78 dollars le baril vendredi. Selon les analystes d’Eurasia Group, des réductions supplémentaires « ne changeront pas grand-chose au pessimisme d’un marché inquiet de la demande de pétrole au second semestre de l’année ». Voici les principales raisons pour lesquelles les réductions de la production de l’Opep+ ne parviennent pas à faire remonter les prix du pétrole de manière significative.
Les données chinoises inquiètent sur la dynamique de la reprise économique du deuxième consommateur de pétrole au monde. « La reprise économique en Chine après la levée des restrictions liées au coronavirus a été nettement plus lente que prévu, même si les données relatives à la demande chinoise de pétrole se sont avérées robustes », explique Carsten Fritsch, analyste à la Commerzbank.
La demande chinoise de pétrole rattrape sa chute de l’an dernier, et cette robustesse est susceptible de s’éroder une fois ce rattrapage terminé, selon l’analyste.
Des taux d’intérêts plus élevés pourraient être nécessaires pour lutter contre l’inflation, ont alerté les banques centrales des pays développés. Des taux plus élevés réduisent le revenu disponible des consommateurs et pourraient se traduire par une diminution des dépenses liées au transport, ce qui limiterait la demande de pétrole. Ils pèsent également sur l’activité manufacturière, et des indicateurs suggèrent que ce ralentissement est déjà en cours.
« Les usines sont en difficulté dans le monde entier: le secteur se contracte au Japon, en zone euro, au Royaume-Uni et aux États-Unis, tandis qu’il a ralenti en Chine le mois dernier », souligne Tamas Varga, analyste chez PVM.
Les investisseurs ne s’attendent donc pas à un rebond important de la demande en pétrole au second semestre. Les prévisions qui anticipent que les stocks de pétrole seront mis à contribution pour répondre à la demande sont d’ailleurs remises en cause par les marchés.
« L’Agence internationale de l’énergie et l’Opep continuent de prévoir des retraits d’environ 2 millions de barils par jour (bpj) (…), la crédibilité de ces prévisions diminue avec le temps, et les marchés vont devoir être convaincus (que la demande se maintiendra) pour qu’une correction significative se produise », indiquent les analystes d’Eurasia.
La mise en garde de l’Arabie Saoudite contre les spéculateurs
La croissance plus rapide que prévu de la production de pétrole américaine a plafonné les prix. L’Energy Information Administration prévoit que la production américaine de pétrole brut augmentera de 720.000 bpj pour atteindre 12,61 millions de bpj cette année, la précédente prévision de l’agence évoquant une croissance de 640.000 bpj. En 2018, la production américaine atteignait 10 millions de bpj.
En 2020, le ministre saoudien de l’Energie, le prince Abdulaziz ben Salman, a mis en garde les investisseurs prenant des positions vendeuses sur le pétrole, déclarant que les spéculateurs se retrouveraient « en enfer ».
Le ministre a réitéré son avertissement avant la réunion de l’Opep+ du 4 juin, déclarant que les spéculateurs devraient « se méfier », une déclaration interprétée comme un signal que l’Opep+ réduirait sa production pour soutenir les prix et punir les spéculateurs à la baisse. Les investisseurs continuent néanmoins de réduire leurs positions acheteuses (dites longues).
Les positions longues sur le Brent et le WTI ont chuté à 231.000 contrats, seulement 48.000 contrats de plus que lors du creux atteint en mars 2020 déclenché par « l’effondrement paniqué des prix durant le COVID », selon l’analyste Ole Hansen de Saxo Bank.
(Avec Reuters)
S. S. – ©2023 BFM Bourse
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