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(BFM Bourse) – Les cours de l’or noir ont souffert cette année, plombés par les craintes sur la demande. Les bureaux d’études voient les cours se redresser un peu l’an prochain, tout en restant à des niveaux raisonnables.
Le pétrole a assurément déçu en 2023. Le prix du baril de Brent se situe actuellement un peu en dessous de 76 dollars, accusant une baisse de 12% depuis le début de l’année, ce qui marque une nette contre-performance par rapport aux marchés actions. Et dire qu’il y a un an les bureaux d’études voyaient l’or noir revenir entre 100 et 115 dollars le baril…
Évidemment, l’évolution du pétrole n’a pas été linéaire, le Brent oscillant entre 70 et 95 dollars tout au long de 2023. Mais globalement, l’or noir n’a pas tenu ses promesses. La faute à un ensemble de facteurs, mais dont les principaux demeurent les hausses des taux d’intérêt avec leurs répercussions sur la conjoncture mondiale, ainsi que les craintes sur les perspectives macroéconomiques (et donc sur la demande), avec la faiblesse de l’activité en Chine en premier lieu.
« En raison de l’aggravation des vents contraires macroéconomiques, tels que la hausse des taux d’intérêt et l’augmentation des risques de récession aux États-Unis et en Chine, les investisseurs dans le secteur des matières premières ont continué à réduire leurs positions dans la classe d’actifs », a noté Bank of America.
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La Fed comme soutien?
Maintenant que les hausses des taux d’intérêt semblent avoir atteint leur pic (du moins selon le marché), l’or noir peut-il progresser en 2024? Réponse: oui, mais pas tant que cela selon les analystes.
Dans une présentation, Goldman Sachs voit les cours du Brent évoluer entre 80 dollars et 100 dollars le baril l’an prochain. De son côté, UBS voit le Brent se situer autour de 87 dollars le baril en moyenne, en 2024.
Bank of America pour sa part anticipe des cours du Brent à, en moyenne, 90 dollars le baril l’an prochain, tandis que le WTI s’élèverait à 86 dollars le baril.
La banque américaine s’attend à ce que la demande de pétrole progresse encore l’an prochain avec une hausse d’une ampleur de 1,1 million de barils par jour. Elle considère que l’Opep+, qui rassemble l’Opep et ses alliés comme la Russie, poursuivra ses réductions de production (même si le marché est ressorti peu convaincu de la dernière réunion du cartel, n’appréciant guère le fait que les réductions de production annoncées soient basées sur le volontarisme) et que les Etats-Unis réapprovisionneront leurs stocks stratégiques si le WTI s’échange entre 67 dollars et 72 dollars le baril.
Parmi les facteurs qui pourraient pousser les cours vers le haut, l’établissement cite de potentielles baisses de taux directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine, qui constitueraient un élément positif du côté de la demande. Or, actuellement le marché anticipe plusieurs baisses de ces taux (autour de 4 à 5) l’an prochain, avec la première qui surviendrait dès mars.
Ces baisses de taux pourraient d’ailleurs affaiblir le dollar, et ainsi soutenir davantage les cours du pétrole. Les prix de l’or noir étant libellés en dollar, une baisse du billet vert rendrait le pétrole moins onéreux et donc plus attrayant pour les investisseurs étrangers dont la devise de référence n’est pas le dollar.
Le Proche-Orient comme grande inconnue
Bank of America mentionne aussi un facteur inconnu: la géopolitique. Lors de l’embrasement du conflit entre le Hamas et Israël, début novembre, le pétrole est nettement monté avant de redescendre, les répercussions restant pour le moment limitées pour ne pas dire quasi nulles.
Si le conflit demeure contenu, Bank of America estime que les cours du Brent resteront autour de 90 dollars le baril, avec éventuellement une approche vers les 95 dollars. « Mais toute escalade pourrait déclencher un bond à 130 dollars le baril », prévient l’établissement américain.
La Banque mondiale avait, elle, dressé plusieurs scénarios fin octobre et le plus pessimiste poussait les prix du baril à près de 160 dollars.
De son côté la banque ING juge que le marché du pétrole devrait enregistrer un surplus sur la première partie de l’année avant de revenir en déficit au second semestre 2024.
« Compte tenu de l’équilibre du marché, nous prévoyons que le Brent se négociera toujours dans les 80 dollars au début de l’année prochaine. Au second semestre 2024, le marché redeviendra déficitaire, ce qui laisse présager une hausse des prix au second semestre 2024. Nous prévoyons que le Brent se négociera en moyenne à 91 dollars le baril au cours des six derniers mois de 2024 », développe la banque néerlandaise.
Au final, elle table sur un Brent à 88 dollars le baril en moyenne en 2024 et un WTI à 85 dollars le baril.
La politique de l’Opep+ en question
ING prévient toutefois que beaucoup dépendra de la politique de l’Opep+, à l’heure où le cartel fait face à des fissures.
« Tout d’abord, certains membres (l’Angola en particulier) ne sont pas satisfaits de leurs quotas de production pour 2024 et ont déjà déclaré qu’ils n’étaient pas en mesure de les respecter », note la banque.
Surtout, « l’Opep+ devrait s’inquiéter davantage du fait qu’elle n’a pas été en mesure de se mettre d’accord sur des réductions à l’échelle du groupe. Au lieu de cela, nous assistons à des réductions volontaires de la part d’une poignée de membres. Il est clair que, compte tenu de l’ampleur des réductions déjà opérées par le groupe, il devient de plus en plus difficile pour certains membres d’accepter des réductions volontaires », développe ING.
Rappelons par ailleurs que, sur le long terme, les éléments plaident pour que le pétrole remonte, par le simple jeu de l’équilibre entre la demande et l’offre. Et notamment du côté du pétrole de schiste, qui tire encore la production et donc l’offre.
« Beaucoup de questions se posent autour du gaz de schiste. On a récemment constaté une baisse de la productivité des puits et le pic de production risque d’arriver dès la fin 2024. Ce qui constitue un sujet important: le pic de la production de pétrole conventionnelle a été atteint en 2008. Autrement dit depuis 2008, c’est le pétrole de schiste qui permet à la production de suivre la croissance de la demande », nous expliquait en septembre Benjamin Louvet, directeur gestion des matières première chez OFI Invest Asset Management.
« Or, selon les prévisions de l’agence internationale de l’Energie, la demande de pétrole va continuer d’augmenter jusqu’en 2028. L’équation entre la demande et l’offre risque de coincer. Seul moyen de parvenir à un équilibre: que les prix montent pour détruire de la demande », ajoutait-il.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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