[ad_1]
Publié le 14 sept. 2023 à 13:51
Un nouveau front est-il en train de s’ouvrir dans les multiples conflits commerciaux qui agitent le monde ? Pékin a fustigé, ce jeudi, l’ouverture par l’Union européenne d’une enquête sur les subventions chinoises aux voitures électriques , prélude probable à la mise en place de nouveaux droits de douane européens sur les importations de véhicules électriques « made in China ».
Politiques, médiatiques, industrielles, les réactions ne se sont pas fait attendre en Chine, faisant planer la menace de mesures de rétorsion. Alors que Bruxelles pourrait s’inspirer du modèle américain (qui taxe les voitures électriques chinoise à 27,5 %, contre 10 % en Europe) à l’issue de son enquête pouvant durer jusqu’à neuf mois, Pékin met en garde contre un éventuel « impact négatif » sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’Union européenne.
« Les mesures proposées par l’UE pour protéger sa propre industrie au nom d’une « concurrence loyale » sont du protectionnisme », a déclaré jeudi le ministère du Commerce. Et alors que la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen, dénonce l’arrivée des voitures chinoises aux prix « artificiellement bas grâce à d’énormes subventions publiques », Pékin rétorque que l’industrie chinoise a « un avantage compétitif acquis grâce à un travail acharné et à sa propre force ».
un « poison »
Faisant totalement abstraction des barrières à l’entrée imposée aux constructeurs étrangers en Chine (taxes à l’importation longtemps prohibitives, obligation jusqu’à récemment d’investir sous forme de coentreprise où le partenaire chinois ne peut détenir moins de 50 % du capital), le quotidien nationaliste Global Times estime que le protectionnisme est un « poison » et prévient des souffrances à venir pour l’économie européenne.
De nouveaux droits de douane n’aideront pas l’industrie automobile européenne, seront « répercutés sur les consommateurs européens et entraveront la réalisation des objectifs climatiques de l’Europe », affirme le journal du Parti Communiste, indiquant au passage que la Chine dispose de divers outils pour riposter, sans toutefois les nommer.
Signe que la menace européenne est prise au sérieux, le secrétaire général de l’Association chinoise des voitures particulières, Cui Dongshu, est lui aussi monté au créneau, exhortant l’Europe à adopter une vision objective du développement de l’industrie et s’étonnant que ce n’est que maintenant que les entreprises chinoises constituent une menace concurrentielle que les pays occidentaux commencent à réagir.
Projets aggressifs
Les actions des principaux fabricants chinois de véhicules électriques ont chuté jeudi en séance avant de réduire leurs pertes en fin de journée. L’action BYD a perdu 1,21 %, SAIC Motor, qui possède MG, s’est replié de 0,34 % et Nio de 0,93 %. Même si l’impact à court terme de l’enquête européenne sera probablement limité, elle « pourrait jeter une ombre sur les perspectives de croissance des entreprises ayant des projets d’expansion agressifs dans l’UE, comme BYD », pointe les analystes de Morgan Stanley, dans une note.
Détrônant le Japon au premier semestre, la Chine est devenue le premier pays exportateur de voitures au monde. Quelque 636.000 véhicules à énergies nouvelles ont quitté les ports chinois entre janvier et juillet, soit une hausse de 150 % sur un an. Les chiffres sont encore modestes mais les constructeurs chinois (BYD, Nio, Xpeng, Zeekr etc.) nourrissent de grandes ambitions, notamment en Europe où ils rencontrent jusqu’à présent peu d’obstacles pour accéder au marché. Les taxes à l’importation de véhicules chinois en Europe s’élèvent à 10 % et ces derniers sont éligibles aux subventions à l’achat non-soumises à une production locale, ce qui n’est pas le cas en Chine et aux Etats-Unis pour les véhicules produits à l’étranger.
BYD en tête
La demande chinoise de véhicules électriques (soutenue par de juteuses subventions à l’achat) a donné aux constructeurs nationaux une longueur d’avance qu’ils comptent aujourd’hui mettre à profit à l’étranger. BYD en tête, les constructeurs locaux se sont octroyés, pour la première fois, plus de 50 % des ventes totales d’automobiles en Chine en juillet, selon China Automotive Technology and Research Center, réduisant de plus en plus l’espace des marques étrangères comme Volkswagen, BMW, Mercedes-Benz, Toyota.
Ces dernières ont longtemps dominé jusqu’à la poussée des voitures à énergies nouvelles, qui ont encore vu leurs ventes progresser de 39,2 % sur les huit premiers mois de l’année, représentant près de 30 % des ventes totales. Onze des vingt marques les plus vendues en Chine appartiennent désormais à des marques locales. Le constructeur privé BYD, qui a raflé à Volkswagen la première place du marché plus tôt cette année, détient à lui 11 % du marché automobile chinois.
Pour tenter de revenir dans le jeu et accélérer son programme de véhicules électriques. Volkswagen a récemment investi 700 millions de dollars pour une participation de près de 5 % dans Xpeng (qui perd toujours de l’argent) et conclu plusieurs partenariats avec des fabricants de batteries et des développeurs de logiciels chinois. Renault et Stellantis se sont progressivement désengagés de leurs actifs chinois et les marques Citroën, Peugeot et Renault détiennent toutes moins de 1 % de part de marché en Chine.
[ad_2]
Source link