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Ce jeudi, Clément Beaune, le ministre des Transports a réitéré la volonté de mettre en place une offre forfaitaire pour les trains du quotidien (TER et Intercités) d’ici « l’été prochain ». Un dossier complexe.
La France souhaite dupliquer le succès massif du « Deutschlandticket », ce pass ferroviaire qui permet aux Allemands de prendre de manière illimitée les trains régionaux pour 49 euros par mois. 11 millions de personnes y auraient souscrit.
Sa mise a en place a été annoncée par Emmanuel Macron et confirmée ce jeudi par Clément Beaune, le ministre des Transports. L’objectif est de faire simple et d’aller vite.
« Je veux que ce soit simple: que les Français, quel que soit leur âge, puissent acheter ce Pass et voyager en Intercités ou en TER de manière illimitée pour un prix unique pas cher », a-t-il déclaré sur Télématin, envisageant même d’y inclure « les bus, les métros et les tramways dans nos grandes villes » .
« Dès le mois de septembre, je vais commencer cette discussion avec les présidents de région » souhaitant que « le produit soit disponible l’été prochain ».
Des régions attachées à leur liberté tarifaire
Le défi à relever est néanmoins ambitieux. Rappelons que ce sont les régions qui ont la main sur la tarification des TER, les offres d’abonnements ou encore les réductions. De quoi constituer un inextricable millefeuille d’offres et de prix, hermétiques les unes par rapport aux autres. Rendre tout cela cohérent et homogène sera donc très compliqué, d’autant plus que les régions sont très attachées à leur liberté tarifaire.
Or, en Autriche ou en Allemagne où ces forfaits ont été lancés il y a plus d’un an, « il y a un maillage très fin, une vraie cohérence à tous les niveaux entre les acteurs, les opérateurs, les autorités », nous expliquait à cette époque Bruno Gazeau, président de la Fnaut, la fédération nationale des associations des usagers des transports.
« Les régions qui exploitent les TER appliquent leurs tarifs, leurs investissements sans vraiment parler avec leurs voisines » poursuit-il. « Il y a des cartes partout, au niveau national, régional…il faudrait de la cohérence et ce n’est pas le cas ».
Un constat que partage le ministre. « On a des offres éparpillées. Ce que fait la région Occitanie, c’est formidable, ce que fait la région Bretagne, c’est formidable, ce qu’on a fait sur les Intercités, c’est bien, mais on n’a pas mis ensemble. L’idée, ce n’est pas d’enlever quelque chose à quelqu’un ou de retirer ces offres attractives, c’est de faire mieux tous ensemble », a-t-il expliqué.
Autre difficulté de taille, le financement. Les régions, si elles saluent la volonté de l’exécutif, préviennent d’ores et déjà qu’il faudra que l’Etat mette la main à la poche, et pas qu’un peu.
« Je rappelle qu’en Allemagne l’Etat participe à hauteur de 50% à cette politique des bas prix. Il doit en être de même en France si on veut changer les habitudes et réellement accompagner la décarbonation de nos modes de déplacement » s’interroge Carole Delga, présidente de la région Occitanie, très à la pointe dans les offres forfaitaires voire la quasi-gratuité pour ses TER.
La région propose notamment les billets à 1 euro tous les premiers week-ends du mois et vie la gratuité des trains et des cars pour les jeunes de 12 à 26 ans, à partir de janvier 2024.
« Passons à l’action. C’est ce que nous demandons, nous les présidents de Région. L’investissement ferroviaire doit être la priorité de ce gouvernement pour combler le retard pris par la France par rapport aux autres pays européens » ajoute-t-elle.
L’État devra massivement mettre la main à la poche
« Oui bien sûr, c’est une discussion qu’il faut avoir. J’ai entendu les doutes ou les critiques » répond ce jeudi Clément Beaune qui se garde bien de donner des détails sur le cadre financier.
Pour rappel, le gouvernement a annoncé un investissement de 100 milliards d’euros dans le rail mais son financement n’est pas acté (excepté la mise en place de taxes sur l’aérien et les sociétés d’autoroute).
Le financement pourrait aussi passer par l’enveloppe de 8,6 milliards d’euros sur 5 ans versée par l’Etat aux régions pour les transports. Une partie de cette somme pourrait être conditionnée à la mise en place de ce forfait.
En Allemagne, le coût de ce forfait illimité est évalué à 3 milliards d’euros. Or, beaucoup de voix s’élèvent outre-Rhin (mais aussi en France) pour que l’investissement de l’Etat et des régions soit prioritairement fléché vers l’infrastructure (très vieillissante) et l’achat de rames pour renforcer l’offre (et donc l’usage).
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