[ad_1]
(BFM Bourse) – Le métal précieux a dépassé cette semaine son record historique, pour se rapprocher des 2.150 dollars l’once. Mais cette progression récente ne se justifie pas par les fondamentaux.
Si les grands indices américains, européens, ou même (et surtout) japonais, tout comme le bitcoin, enchaîne les records, l’or n’est pas en reste pour autant.
Le métal précieux a dépassé mardi son record historique en Bourse, portant son nouveau sommet cette semaine à 2.185,50 dollars (*) l’once. La relique barbare, comme la surnommait l’illustre économiste John Maynard Keynes, s’adjuge 4% depuis le début de l’année, et évolue en hausse de 18,5% sur un an.
À lire aussi
Cette récente ascension de l’or n’est toutefois guère évidente à expliquer. Bloomberg note d’ailleurs que ce mouvement de hausse a surpris les observateurs de marché.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une logique sur les taux qui ne fonctionne pas
Pour une raison simple: en théorie, l’évolution de l’or est négativement corrélée à celle des taux d’intérêt. Plus les taux d’intérêt sont élevés moins théoriquement l’or a de l’attrait, toutes choses égales par ailleurs. Contrairement aux actions (avec des dividendes) et aux obligations (avec des coupons), l’or ne produit pas de revenus. Son cours est en conséquence malmené par une hausse des taux d’intérêt, car il devient alors de moins en moins intéressant d’investir son argent dans de l’or plutôt que de le placer.
Or, si l’idée que les taux directeurs des banques centrales ont atteint leur pic fait l’unanimité, le marché a été contraint, ces dernières semaines, de réviser sensiblement ses anticipations de baisses de taux. A titre d’exemple, selon l’outil FedWatch du CME Group, les investisseurs tablent sur une première coupe en juin de la part de la Réserve fédérale américaine, quand le marché misait encore sur mars fin 2023.
Le nombre de réductions de taux a aussi largement été révisé à la baisse, et le chef économiste du fonds Apollo, Thorsten Slok, mise même sur une absence de coupe cette année de la part de la Fed.
« La vélocité et la vitesse (de la hausse de l’or, NDLR) ont été très soudaines, très rapides », a déclaré à Bloomberg James Steel, analyste chez HSBC Holdings Plc. « Il ne semble pas y avoir de preuve irréfutable » qui justifie le mouvement, ajoute-t-il.
Il est possible que la demande physique de pièces ou de lingots soit plus forte que prévu, Bloomberg évoquant la possibilité que les consommateurs chinois aient acheté de l’or lors des festivités du Nouvel An lunaire pour se prémunir des turbulences sur les marchés actions et immobiliers.
Cité par l’agence, Ole Hansen, stratégiste matière première chez Saxo Bank, considère, lui, que le risque d’une correction sur les marchés actions globaux a également pu porter la demande.
Peut-être également que les achats de certaines grandes banques centrales ont pu apporter un petit soutien. Selon Bloomberg, la Banque populaire de Chine, banque centrale du pays, a annoncé ce jeudi avoir augmenté ses réserves d’or pour le seizième mois consécutif.
Des éléments techniques?
UBS s’est interrogée sur la hausse de l’or dans une note publiée mercredi. « Même si nous avons été parmi les rares à promouvoir l’idée que l’or pourrait progresser nettement cette année sur la base de meilleurs fondamentaux, le compte n’y est pas sur les derniers jours » d’un point de vue fondamental, juge la banque suisse.
L’établissement pointe lui aussi l’incohérence théorique de la hausse des cours de l’or à un moment où les marchés monétaires intègrent des baisses de taux directeurs de la part de la Fed de 86 points de base, soit 0,86%, contre 117 points de base il y a encore un mois.
« L’or est donc clairement influencé par d’autres éléments. Nous pensons que des facteurs plus techniques ont joué récemment, les prix ayant franchi des niveaux de résistance clés », grâce à des acheteurs orientés vers le court terme, considère UBS. « Mais l’attention croissante portée à l’élection présidentielle américaine, les achats continus des banques centrales et le positionnement spéculatif encore relativement modeste indiquent que ce rallye a encore de beaux jours devant lui à moyen terme, en particulier si les achats d’ETF (les fonds indiciels, NDLR) reprennent (généralement en suivant la tendance) », développe la banque.
UBS parle bien du moyen terme. A court terme, l’établissement suisse préconise d’attendre avant de se positionner sur le métal précieux de sorte à éviter des déceptions. La banque propose de guetter un retour de l’or vers 2.000 ou 2.050 dollars avant de renforcer une position acheteuse. L’établissement suggère par ailleurs de regarder les groupes miniers extrayant de l’or plutôt que d’acheter tout de suite la matière première elle-même. Si la banque ne donne pas de nom, on peut citer à titre d’exemple le canadien Barrick Gold ou le britannique Fresnillo.
(*) Les cours ont été arrêtés vendredi après la clôture du marché européen
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
[ad_2]
Source link