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Publié le 4 nov. 2023 à 10:30
Plus de 60 personnalités ont adressé en début de semaine une lettre ouverte à la Première ministre, Elisabeth Borne, dans le cadre de la refonte du label ISR (investissement socialement responsable). Toutes appellent à exclure de ce label, qui vise à étiqueter depuis 2015 les fonds les plus vertueux en matière de critères ESG, les entreprises pétrogazières qui développent de nouveaux projets d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz).
Parmi les signataires du courrier, on compte le FIR (Forum pour l’investissement responsable), des investisseurs comme Sycomore, des ONG (Finance Watch, WWF, Oxfam France, Reclaim Finance), des associations (les Acteurs de la Finance Responsable, UFC-Que Choisir). Mais aussi des universitaires et des chercheurs comme Jean-Marc Jancovici, ou encore Jean Jouzel, le coauteur du sixième rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat).
Quasi-bannissement
Le label ISR est important. Il a pour objectif d’éclairer le choix des épargnants sur les fonds d’investissement. Aujourd’hui, 1.200 fonds sont labellisés. Mais ce label a perdu en crédibilité et en pertinence, depuis qu’un rapport au vitriol de l’Inspection générale des finances, en 2020, a constaté le faible niveau d’exigence requis. Bruno Le Maire avait alors demandé au Comité du label de lui proposer un nouveau référentiel mieux adapté aux défis auxquels doivent répondre aujourd’hui les gestionnaires d’actifs dans un contexte de transitions sociales et environnementales en forte évolution.
Ce chantier est sur le point de s’achever avec l’arrivée imminente d’un arbitrage interministériel prévu dans le courant de l’automne. Le Comité du label ISR a proposé cet été de relever son niveau d’exigence, en optant pour un quasi-bannissement des groupes d’énergie fossile. Mais le gouvernement tergiverse depuis plusieurs semaines déjà et nombreux sont ceux qui s’inquiètent d’un relâchement du label.
« Il serait incompréhensible aux yeux des épargnants que des fonds socialement responsables labellisés par l’Etat continuent d’investir dans des entreprises qui rehaussent leurs objectifs de croissance de leur production d’hydrocarbures, développent de nouveaux projets d’exploration-production de pétrole et de gaz, et maintiennent la majorité de leurs investissements dans le développement des énergies fossiles », écrivent les signataires de la lettre, publiée dans « Libération ».
Ils sont convaincus qu’un tel recul « mettrait en échec l’ambition du gouvernement de mobiliser l’épargne privée en faveur de la transition écologique et sociale [et] viderait de leur substance les transformations – même mineures – du secteur financier imposées par le gouvernement et plus largement la finance durable dans son ensemble ».
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