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Reconquête et le Rassemblement national jouent la carte de l’indifférence en attendant les élections européennes de juin prochain. Ils ont pourtant chacun dégainé leur médiatique tête de liste cette semaine. « À un moment, on va taper », prévient déjà un élu RN.
Une compétition lointaine mais dans laquelle tout le monde joue très gros. Marion Maréchal et Jordan Bardella s’affrontent à distance ce week-end pour le match qui se prépare entre le Rassemblement national et Reconquête pour les élections européennes en juin prochain.
« On va faire de cette élection un référendum anti-Macron. On ne boxe pas dans la même catégorie. Eux, ils sont poids plumes. Nous, on est poids lourds. On n’a rien à voir », veut croire le député RN Julien Odoul auprès de BFMTV.com.
Pour l’instant, la compétition se fait sur des terrains séparés par plusieurs centaines de kilomètres: Jordan Bardella sera samedi à la foire de Châlons-en-Champagne puis à Hénin-Beaumont dimanche pour la rentrée politique de Marine Le Pen.
« On ne boxe pas dans la même catégorie »
Marion Maréchal a choisi des latitudes plus clémentes en arpentant, elle, le Var, aux côtés d’Éric Zemmour le lendemain.
Officiellement, il ne faudrait y voir nulle animosité entre les deux camps, avec deux stratégies opposées. À Reconquête, on veut ainsi faire des élections européennes « un référendum sur l’immigration », dixit l’ex-journaliste dans les colonnes du Figaro mercredi.
Dans les rangs du RN, on préfère plutôt parler « d’élection de mi-mandat » comme aux États-Unis. Cette expression renvoie à des élections qui donnent généralement le ton à venir outre-Atlantique pour la présidentielle. Le message est relativement clair: faire d’une victoire aux européennes une rampe de lancement vers 2027 pour Marine Le Pen.
« Nous, on pense à l’Élysée, eux à réussir à avoir un siège à Bruxelles. Bon, voilà quoi… », résume un collaborateur parlementaire du RN.
« Beaucoup en commun avec les électeurs LR »
Du côté des zemmouristes, l’objectif se veut définitivement plus modeste: tuer définitivement Les Républicains à Bruxelles qui avait comme tête de liste François-Xavier Bellamy lors des dernières européennes en 2019. Avec un espoir: récupérer leurs électeurs lors de la prochaine présidentielle.
« On a beaucoup de choses en commun avec les sympathisants LR. Et on veut leur dire qu’entre ceux qui hésitent entre Macron, Bellamy et Bardella, la vraie droite civilisationnelle qui veut sauver la France, c’est nous », résume le président de Générations Z, Stanislas Rigault.
Autant dire qu’officiellement, la compétition entre ces deux figures qui ont bien des points communs, de leur jeunesse à leur parcours en passant par leur admiration pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban, n’aura pas lieu.
« Franchement, nous, on se bat contre l’ultralibéralisme, la fin des mois difficiles. Et eux, ils revendiquent d’avoir inspiré la réforme de la retraite à 64 ans. On est sur deux planètes différentes », tranche le directeur général du RN Gilles Penelle.
« Le sacré cadeau empoisonné » de Zemmour à Maréchal
Les mots aigres contre Marion Maréchal se font cependant bien rares, en dépit de quelques virulents échanges ces derniers jours sur les réseaux sociaux. On est loin de l’ambiance des débuts de la campagne présidentielle, à couteaux tirés entre les deux camps.
« Marion se retrouve avec un sacré cadeau empoisonné quand même. On n’a pas besoin de tirer sur l’ambulance », relate même un proche de Marine Le Pen.
La température est redescendue de plusieurs crans ces derniers mois. Marion Maréchal s’est ainsi rendue au mariage de l’une des filles de Marine Le Pen cet été. Philippe Olivier, l’un de très proches de la patronne des députés RN, a quant à lui assisté au baptême de la plus jeune fille de la tête de liste aux européennes.
« Avec son parcours, on ne se fait plus vraiment d’inquiétude », se moque bien un député RN.
« À un moment, on va taper »
Longtemps, l’un des espoirs de l’extrême droite, la jeune femme s’est abîmée ces dernières années. Après avoir choisi de ne pas se représenter aux législatives en 2017, l’école qu’elle a lancé n’a jamais vraiment décollé et se retrouve aujourd’hui dans une situation financière chaotique.
Quant à son arrivée dans la campagne présidentielle d’Éric Zemmour, considérée comme sa botte secrète, elle n’a jamais vraiment relancé la machine. Cette relative bienveillance va-t-elle survivre à la réalité d’une campagne ? Pas certain.
Jordan Bardella ne s’est ainsi pas privé de placer le nouveau livre de Nicolas Sarkozy en place sur son bureau dans la vidéo qui annonce sa candidature.
« Personne ne va le reconnaître parce qu’officiellement, on n’est pas dans la chasse aux électeurs LR mais bien sûr qu’on va aller les chercher. À un moment, on va taper », juge un député européen RN qui a sorti la calculatrice.
L’exemple de Yannick Jadot
En 2019, le RN était sorti en tête du scrutin (23,34%) dans un mouchoir de poche avec Renaissance (22,42%). « Si on ajoute le score des LR (8%) au nôtre, on dépasse les 30%. C’est énorme ». Et c’est à notre portée », veut encore croire cet élu bruxellois.
Du côté d’Éric Zemmour aussi, on a fait les calculs et on espère bien être la surprise en s’appuyant sur un exemple inattendu: Yannick Jadot.
« À chaque élection européenne, il y a des surprises. Regardez, les écolos avaient fait 13% en 2019 à la surprise générale. Nous aussi, on peut le faire », s’enflamme l’une des figures de Reconquête.
« Ça peut passer »… peut-être
D’autres en interne jugent la manœuvre quasi-impossible. « Ce n’est pas pour rien qu’Éric n’a pas souhaité y aller. Il a trop à perdre. Si Maréchal se ramasse, on sera débarassé d’elle. Et si on gagne, c’est tout bénéf pour lui », résume l’un de ses proches.
« Si Bardella est sympa et ne nous tape pas trop, ça peut passer. Sinon, je ne sais pas », s’inquiète encore ce zemmouriste.
Un sondage IFOP pour le Journal du dimanche a de quoi inquiéter Reconquête. Le mouvement n’était crédité que de 6,5% contre 25% pour Jordan Bardella.
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