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Ces derniers jours, plusieurs membres du gouvernement français ainsi que des eurodéputés ont dénoncé cette décision, en raison notamment des liens passés de Fiona Scott Morton avec des GAFAM.
Après les principales forces du Parlement européen, la cheffe de la diplomatie française et le Medef, c’est au tour d’Emmanuel Macron de s’exprimer sur la nomination controversée de l’Américaine Fiona Scott Morton. Depuis bientôt une semaine, son arrivée au poste de cheffe économiste de la Direction générale de la concurrence de la Commission, un poste clé pour la régulation des géants de la tech, fait polémique au sein de l’Union européenne.
Le président français s’est dit « dubitatif » et a affirmé attendre des réponses de la Commission européenne.
« Si nous n’avons aucun chercheur (européen) de ce niveau pour être recruté par la Commission, ça veut dire que nous avons un très grand problème avec tous les systèmes académiques européens », a déclaré Emmanuel Macron.
Il a souligné l’absence de « réciprocité » de la part des Etats-Unis et de la Chine pour nommer des Européens qui seraient « au coeur de (leurs) décisions ».
Sa déclaration faite à Bruxelles, en marge d’un sommet avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, intervient juste avant une audition de la vice-présidente de l’exécutif européen, Margrethe Vestager, devant les députés du Parlement européen en fin d’après-midi.
« Une autonomie stratégique »
Emmanuel Macron a souligné avoir « beaucoup de respect » pour l’experte américaine. Mais « elle a été embauchée par beaucoup d’entreprises et devrait se porter en retrait de ces situations ce qui rend assez inopérant ce pour quoi on l’embauche », a-t-il estimé.
« Je pense que les Européens ont besoin de développer des compétences européennes, d’avoir une autonomie stratégique (…), il faut avoir une autonomie de pensée » et le recrutement de Fiona Scott Morton « n’est pas forcément la décision la plus cohérente à cet égard », a-t-il critiqué.
Cette nomination annoncée la semaine dernière a suscité en France des réactions indignées. La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, avait demandé à la Commission de revoir ce choix. Cette dernière a rejeté cette demande, soulignant qu’elle ne voyait « pas de raison » de reconsidérer cette décision.
Des élus ont épinglé les anciennes fonctions de Fiona Scott Morton comme responsable de l’analyse économique à la division antitrust du ministère américain de la Justice, entre 2011 et 2012, ou de consultante pour des grands groupes de la tech comme Amazon, Apple et Microsoft.
Ils dénoncent de possibles conflits d’intérêts et le risque d’une ingérence de Washington dans des décisions de l’UE.
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