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(BFM Bourse) – Le spécialiste japonais des jeux vidéo prend presque 20% depuis le début de l’année. Si sa Switch est vieillissante et que certains analystes voient une nouvelle console comme catalyseur, les ventes se tiennent pourtant bien.
Nintendo est clairement passé au niveau supérieur en Bourse. Le groupe japonais affiche une progression enviable en Bourse, à l’image, il est vrai, de l’ensemble des actions japonaises. Sur un an, l’action de la société basée à Kyoto et connue pour ses licences phares tels que Mario, Zelda ou Pokémon prend 62,7%. Le titre signe par ailleurs un bon début d’année, avec une progression de 20,6%.
La société bénéficie, certes, des vents porteurs qui soufflent sur l’ensemble des titres nippons. Le yen évolue actuellement à des cours très bas, en raison notamment de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon, ce qui rend les actions japonaises moins chères pour les investisseurs étrangers et favorise également les exportations. Et augmente par effet de translation les revenus réalisés à l’étranger, ce qui compte pour Nintendo. Sur les neuf premiers mois de son exercice fiscal actuel, près de 80% de ses ventes se sont établies hors du Japon.
L’engouement pour les actions japonaise s’explique aussi par la meilleure conjoncture et des efforts entrepris par les autorités locales pour améliorer la transparence et les performances en matière de capital des sociétés nippones. De quoi provoquer un regain d’intérêt de la part des investisseurs étrangers dont Nintendo a certainement bénéficié. Le groupe constitue tout de même la douzième capitalisation japonaise (environ 68 milliards de dollars de capitalisation boursière), selon companiesmarketcap.com.
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En attendant la Switch 2?
Il serait néanmoins erroné d’oublier les fondamentaux de Nintendo, qui a été porté ces derniers mois par le succès de ses jeux, dont le dernier Zelda. Le groupe a d’ailleurs récemment dévoilé ses résultats des neuf premiers mois de son exercice 2023-2024. Rappelons au passage que les sociétés japonaises clôturent leurs comptes annuels en mars, ce qui constitue d’ailleurs aussi la fin de l’année scolaire dans le pays. Au moment où les cerisiers commencent de nouveau à fleurir…
Nintendo a vu ses ventes progresser de près de 8% à 313 millions de yens (environ 2 milliards de yens) tandis que son résultat opérationnel a pris 13,1% et dépassé les attentes. Le groupe a au passage relevé tous ses objectifs financiers, mais aussi ses prévisions de ventes de consoles Switch, passant de 15 millions à 15,5 millions d’unités, ainsi que celles de jeux (190 millions contre 185 millions).
Est-ce que toutefois Nintendo a les moyens de poursuivre cette envolée boursière? A 8.874 yens, le cours se situe au-dessus de l’objectif moyen de 7.928 yens des analystes compilé par investing.com.
Bloomberg notait la semaine dernière que l’attente grandissante autour d’une nouvelle console Switch expliquait le cours actuel du groupe japonais. La console versatile du groupe (elle peut servir de console portable comme de salon, d’où le nom « Switch ») fêtera le mois prochain ses sept années de mise sur le marché, ce qui constitue un cycle de vie très long pour ce type de machine. « La Switch approche de la fin de son cycle et les actions manquent de catalyseurs jusqu’à l’arrivée de la nouvelle console », jugeait en mai 2023 Morningstar.
Certains analystes doutent même que la nouvelle console puisse porter Nintendo en Bourse. « Nous ne pensons pas que la nouvelle console connaîtra le même succès que la Switch, et nous voyons des prises de bénéfices potentielles après l’annonce », a écrit Yijia Zhai, analyste chez Macquarie Group dans une note citée par Bloomberg le mois dernier. Minami Munakata, analyste de Goldman Sachs également cité par l’agence, ne s’attend pas à ce que la console succédant à la Switch augmente le marché total adressable de Nintendo, sauf si la console « s’avère être une machine avec un nouveau concept plutôt qu’un successeur dans la même lignée que la Nintendo Switch ».
L’impact des films et des parcs d’attraction
Le marché risque de toute façon de devoir prendre son mal en patience. Selon un transcript en anglais de la conférence de Nintendo lors de la publication de ses résultats, la direction s’est gardée de tout commentaire sur cette potentielle nouvelle console.
Mais est-ce que Nintendo a tant besoin de cette nouvelle Switch pour progresser en Bourse? Bien qu’âgée, la Switch fait de la résistance. Les ventes restent en réalité relativement élevées, et ont pris de court les analystes. « Il est surprenant que la Switch puisse générer un bénéfice aussi élevé, étant donné qu’elle en est déjà à sa septième année et se dirige vers la fin de son cycle de vie », concédait l’an passé Morningstar.
Le relèvement des prévisions de ventes de la part de Nintendo l’illustre d’ailleurs bien. « Pendant les fêtes de fin d’année, nous avons constaté une augmentation particulière du nombre de nouveaux acheteurs de notre console et nous considérons cela comme un signe positif pour le marché de la Nintendo Switch à l’avenir », a noté Suntaro Furukawa, le président de Nintendo. Ce qui permet à la console de se situer « dans des terrains inconnus » actuellement, en termes de ventes, a-t-il aussi déclaré.
C’est que les licences Nintendo, bien que très connues, ont bénéficié d’un joli coup de projecteur avec la sortie en avril dernier du film Mario au cinéma, qui a amassé 1,36 milliard de dollars de recettes, selon Mojo Box Office. L’impact financier direct n’est pas démesuré pour Nintendo.
Cela se traduit par un quasi-doublement sur les neuf premiers mois de l’année des revenus de la division mobile et des revenus tirés de la propriété intellectuelle (en clair les royalties que gagne Nintendo lorsque ses licences sont exploitées à des fins commerciales). Mais leur montant demeure faible à l’échelle du groupe (5% des ventes sur les neufs premiers mois de l’année).
Effet de second ordre: le film semble provoquer des ventes de Switch et de jeux additionnels. « Les initiatives non directement liées au jeu, telles que le film Super Mario Bros, contribue à l’acquisition de nouveaux utilisateurs », a souligné la semaine dernière Kazuniro Ito de Morningstar. Le même analyste avait précédemment souligné que ce film semblait avoir pour effet de « faire grimper » les achats de jeux et de consoles. De bon augure alors qu’un film Zelda est prévu et qu’il est question d’un deuxième film Super Mario Bros.
En dehors du septième art, Nintendo a également investi les parcs d’attractions Universal, en 2021 à Osaka, avec un espace dédié à ses franchises, puis deux ans plus tard à Hollywood. Une étape supplémentaire sera franchie en 2025, avec Orlando en Floride, véritable épicentre des loisirs aux Etats-Unis.
Sur CNBC, David Gibson, analyste chez MST Marquee, a d’ailleurs cité la semaine dernière cette arrivée dans le parc d’attraction floridien comme un des catalyseurs qui pourraient permettre à l’action d’enclencher un « rerating », c’est-à-dire une amélioration de ses multiples boursiers. L’analyste mentionnait également les films.
Certes, il évoquait aussi une nouvelle console annoncée cette année qui pourrait pousser les quelque 140 millions de propriétaires de Switch (troisième console la plus vendue après la Playstation 2 et la Nintendo DS) à opter pour la nouvelle machine. David Gibson s’avère en tout cas optimiste: son objectif de cours sur Nintendo, à 11.000 yens, accorde encore un potentiel de près de 25% à l’action du groupe.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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