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L’inflation est redescendue à 1,9% en Espagne au mois de juin, bien plus bas qu’en France ou en Allemagne.
L’Espagne a-t-elle trouvé la bonne recette contre l’inflation? Au mois de juin, l’inflation est redescendue à 1,9% sur un an de l’autre côté des Pyrénées, un chiffre inférieur de 1,3 point à celui du mois de mai (3,2%) et de 2,2 points à celui du mois d’avril (4,1%), selon l’Institut national des statistiques (INE).
Du côté d’Eurostat, qui utilise un indice harmonisé pour pouvoir comparer entre eux les pays de la zone euro, l’inflation espagnole est calculée à 1,6% ce mois-ci, bien plus bas que la France (5,3%), les Pays-Bas (6,4%), l’Italie (6,7%) et surtout l’Allemagne (6,8%).
Selon l’INE, la forte baisse du mois de juin s’explique par un ralentissement de la hausse des prix des carburants et de celle des prix des produits alimentaires. Une nouvelle réjouissante pour le gouvernement espagnol, à trois semaines d’élections législatives où l’actuelle majorité de gauche pourrait bien céder sa place à la droite, si l’on en croit les derniers sondages. L’exécutif, mené par le socialiste Pedro Sanchez, vante les résultats de sa politique économique menée pour combattre l’inflation galopante – elle avait atteint un sommet de 10,8% en juillet 2022.
Suppression de la TVA
Madrid a multiplié les coups de pouce budgétaires pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages espagnols. Avec, comme mesure phare, la suppression de la TVA sur les denrées de première nécessité, une mesure qui a été prolongée jusqu’au 31 décembre prochain. On compte également des rabais sur les carburants, un blocage des loyers ou encore un plafonnement des tarifs des transports publics. La politique du « quoi qu’il en coûte » ibérique a porté à presque 50 milliards d’euros le montant total des mesures prises par le gouvernement Sanchez depuis un an et demi.
« Le gouvernement espagnol a injecté des milliards et des milliards d’euros » et « automatiquement si vous injectez de l’argent public, vous avez un phénomène de ralentissement de l’inflation », souligne l’éditorialiste Nicolas Doze sur BFM Business, donnant l’exemple du bouclier tarifaire en France.
De plus, les Espagnols sont sortis du mécanisme européen de fixation des prix de l’énergie, « ce qui leur a permis de subventionner les prix du gaz pour baisser les prix de l’électricité », ajoute-t-il, évoquant également une hausse des salaires moins importante qu’en France ou en Allemagne.
Un trompe-l’œil ?
Du côté du gouvernement Sanchez, on loue également les gains de compétitivité des entreprises, « par rapport non seulement aux concurrents internationaux mais aussi européens », note Benaouda Abdeddaïm, journaliste à BFM Business. Par ailleurs, « tous les pays qui ont été les mauvais élèves de la crise de 2010 et 2012 », comme l’Espagne ou la Grèce, « ne pouvaient pas faire n’importe quoi car ils étaient sous contrôle et sous contraintes », avance Marc Fiorentino, éditorialiste à BFM Business, pour qui « les derniers deviennent les premiers en Europe ».
Mais ça ne pourrait être qu’un trompe-l’œil. « C’est un effet mécanique », estime l’économiste Jean-Marc Daniel.
« L’inflation est la déformation des prix soit en moyenne annuelle soit en glissement, c’est-à-dire de mois à mois. Les prix avaient brutalement monté l’année dernière, et au mois d’août on avait atteint une sorte de palier d’extremum », ce qui explique que les taux d’inflation devraient refluer à partir des mois d’août, septembre ou octobre, note-t-il.
D’autant plus que l’inflation sous-jacente (sans l’énergie et corrigée des variations saisonnières) s’élève encore à 5,9%.
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