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Alors que la sonde de la Nasa a décollé vers Psyché la semaine dernière, les métaux précieux qui composent cet astéroïde et leur exploitation pose question.
La semaine dernière, une sonde spatiale décollait de Floride avec succès, à bord du lanceur de SpaceX Falcon Heavy. Sa destination: Psyché, un astéroïde de 200 kilomètres de diamètre que la Nasa entend explorer. Il pourrait être le noyau d’un ancien corps céleste, dont la surface fut arrachée par des impacts d’astéroïdes. Mais cette mission sera aussi l’occasion d’observer les précieux métaux tels que l’or, le platine et l’argent dont l’astéroïde semble être composé pour près de moitié. C’est d’ailleurs ce qui lui donnerait, selon les estimations de Forbes, une valeur astronomique chiffrée à 10.000 milliards de dollars. De quoi voir dans cette mission d’exploration, une « opération bonus » de prospection.
Et s’il faudra attendre 2029 pour que la sonde rejoigne le corps céleste, cette mission pose d’ores-et-déjà la question de l’exploitation des astéroïdes et de leurs minerais. S’agit-il d’un fantasme de quelques chefs d’entreprises ou de la prochaine innovation de rupture qui révolutionnera l’industrie spatiale et apportera aux Terriens des ressources quil leur manquent? Avec l’émergence du New Space, une poignée de chefs d’entreprises et d’investisseurs, convaincus son avenir, ont en tout cas décidé de miser sur cette nouvelle activité depuis une dizaine d’années.
« Une réponse à la raréfaction des ressources terrestres »
“En dépit d’évidentes difficultés liées aux distances à parcourir, aux technologies à maîtriser et à l’incertitude des connaissances, l’exploitation minière des astéroïdes est depuis longtemps envisagée comme une réponse possible à la raréfaction des ressources terrestres, si ce n’est comme l’avenir même de la conquête spatiale”, estiment les sénateurs de la délégation à la prospective dans un rapport d’information repéré par Franceinfo et publié en juin dernier.
La première start-up à se lancer sur le créneau est Planetary Ressources. Fondée en 2012, ce pionnier américain a réussi à attirer parmi ses investisseurs de grands noms comme Larry Page, le fondateur de Google et Eric Schmidt alors directeur exécutif de son conseil d’administration. Ce projet, initialement baptisé Arkyd, peinait à se développer depuis 2009. Il a ensuite réussi à obtenir des financements, trois ans plus tard, grâce à ce nouveau nom et ce redémarrage en grande pompe devant les acteurs de l’industrie spatiale et la presse.
L’idée des trois fondateurs est d’exploiter les milliers d’astéroïdes proches de la Terre pour en extraire les métaux et ainsi produire des biens de consommation de la vie courante comme des téléviseurs, des ordinateurs et des défibrillateurs, rappelait le journal Les Echos en 2019. Les fondateurs de Planetary Resources ont même pour ambition d’extraire de l’eau dans l’espace pour en ramener sur Terre.
L’année suivante, un nouveau venu, américain toujours, baptisé Deep Space industries, se positionnait sur ce même créneau décidément prometteur.
Et ces acteurs ont été encouragés par la levée de potentiels obstacles juridiques en matière d’extraction spatiale. En novembre 2015, l’adoption de la loi sur la compétitivité des lancements spatiaux par le Congrès américain a en effet donné aux entreprises tous les droits sur tous les matériaux qu’ils extraient des roches spatiales.
Un obstacle d’ordre financier
Pourtant, dix ans plus tard, aucune de ces deux start-up n’est en voie, de près ou de loin, de concrétiser son projet d’exploitation des astéroïdes. Après avoir attiré de nombreux investisseurs, Planetary Resources s’est finalement éteinte en 2020.
« Planetary Resources, à bien des égards, a échoué parce que nous n’avons pas été en mesure de réunir le montant d’argent requis pour passer à l’étape suivante », a expliqué Greg Lewicki, un des co-fondateurs de l’entreprise au Daily Beast.
“Une des raisons pour lesquelles nous n’avons pas pu réunir le montant d’argent est que nous ne savions pas clairement comment l’entreprise allait gagner de l’argent”, a ajouté l’ancien ingénieur de la Nasa.
Selon lui, l’un des plus grands obstacles auxquels l’activité des entreprises minières spatiales est confrontée est donc moins technologique ou scientifique que financier.
“Le minage d’astéroïdes pose à la fois un problème de faisabilité technique et de viabilité économique”, corrobore le rapport du Sénat.
Si Deep Space Industries, quant à elle, n’a pas disparu officiellement, ses ambitions ont été considérablement réduites, après son rachat par Bradford Space en 2019.
Une baisse des coûts de lancement
“À ce jour, le minage d’astéroïdes se réduit donc à une bulle spéculative favorisée par le contexte porteur de l’émergence du New Space et la disponibilité du capital”, résume le rapport du sénat.
Mais les choses ont un peu évolué ces dernières années, rebattant peut-être légèrement les cartes sur la question de la faisabilité de ces missions de forage spatiale.
« Depuis la première vague d’entreprises en 2012, les coûts de lancement ont baissé et il est beaucoup plus facile d’obtenir un covoiturage bon marché sur une [fusée] Falcon 9 de SpaceX », souligne Kevin Cannon, professeur de ressources spatiales et de géologie à l’école du Colorado des Mines auprès du Daily Beast.
« D’autres technologies se sont améliorées et il est un peu plus facile de mobiliser des capitaux pour ce type d’entreprises. »
13 millions de dollars pour Astroforge
Un constat partagé a priori par Astroforge qui a décidé de se lancer dans l’aventure malgré les échecs de ses prédécesseurs. En 2022, la jeune entreprise a obtenu un financement de démarrage de 13 millions de dollars, laissant croire en une confiance renouvelée des investisseurs. Reste à savoir si ce regain de confiance se justifie par des évolutions technologiques prometteuses dans le domaine ou s’il n’est juste que la répétition d’une bulle spéculative du même type que celle des années 2010.
Contrairement aux entreprises qui l’ont précédées sur ce créneau, Astroforge a toutefois choisi de rapidement sauter dans le grand bain de l’espace avec déjà deux premières missions à l’agenda en 2023.
La première, prévue en avril, grâce à une fusée SpaceX Falcon 9 testera la technologie de raffinage des métaux en apesanteur. La seconde qui devrait démarrer en octobre vise à observer un astéroïde lointain, rapporte le Daily Beast. Son fondateur s’est donné un objectif ambitieux: ramener sa première charge raffinée de platine sur Terre d’ici la fin de cette décennie.
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