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Même si les pharmacies font déjà état de tensions sur certains médicaments, les mesures des autorités de santé et la mobilisation des industriels devraient permettre de limiter en partie les difficultés d’approvisionnement cet hiver, par rapport à l’année dernière.
Après l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) début octobre, c’est au tour de Bruxelles de présenter son plan de lutte contre les pénuries de médicaments. La Commission européenne a adopté lundi un arsenal de mesures visant à anticiper les difficultés de l’hiver dernier en matière d’approvisionnement. Parmi elles, un mécanisme de solidarité au niveau européen qui consiste (lorsque le stock national le permet) à redistribuer un médicament au pays membre qui en manque. Il y a quelques semaines, c’était l’Agence du médicament tricolore qui dévoilait sa stratégie avec notamment un « suivi renforcé » sur les antibiotiques comme l’amoxicilline, le paracétamol, les corticoïdes et les médicaments contre l’asthme.
Dans tous les cas, l’objectif est d’anticiper les tensions d’approvisionnement au maximum pour ne pas se retrouver dans la même situation que l’hiver dernier. En 2022, l’ANSM indique avoir reçu 3700 signalements pour ruptures ou risques de ruptures de médicaments, contre 700 en 2018. Alors, faut-il s’attendre au même scénario l’hiver prochain?
« Des tensions qui touchent des médicaments essentiels »
Interrogée par BFMTV ce mercredi, Caroline Majer, pharmacienne à Paris, fait état de difficultés d’approvisionnement sur « certains antibiotiques mais aussi des médicaments pour le cœur ou le diabète ».
« Les tensions s’attaquent à des médicaments qui sont complètement essentiels », poursuit-elle. Quand le gros des infections hivernales va arriver, j’ai très très peur qu’on ne puisse pas traiter tous nos patients », s’inquiète-t-elle.
Une situation que confirme le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) Philippe Besset. « Il y a actuellement des tensions au niveau national et des pénuries dans de nombreuses pharmacies pour l’amoxicilline, la cortisone (un anti-inflammatoire) et la flecainide (un anti-arythmique) », nous a-t-il détaillé.
Mais il anticipe une situation un peu plus favorable pour cet hiver que l’année dernière.
« Je suis raisonnablement plus optimiste pour cet hiver que pour l’année dernière. Mais vous dire que je n’ai aucune inquiétude, ce serait mentir », nuance-t-il.
« Un effort industriel important »
L’année dernière, le contexte inflationniste avait entraîné des tensions sur toute la chaîne de production: du carton et de l’aluminium des emballages jusqu’à la fabrication des principes actifs. Elles avaient été renforcées par un pic de pathologies précoce, à l’automne, et par l’émergence d’une triple épidémie grippe-bronchiolite-Covid pendant la saison hivernale. Or, la hausse des cas de grippes et de bronchiolites, observée ces dernières semaines, laisse craindre le retour de ce scénario.
Pour répondre à ce risque, en plus de plan anti-pénurie de l’ANSM, qui donnera lieu notamment à un suivi renforcé pour anticiper les ruptures, les laboratoires ont aussi décidé d’appuyer leurs efforts.
Sur le paracétamol, qui avait fait l’objet de fortes tensions d’approvisionnement l’hiver dernier, le leader en France, Sanofi, assure fournir cette année un nouvel « effort industriel important » pour produire au maximum de ses capacités. En particulier, il prévoit de mettre l’accent sur les formes du médicament les plus demandées (notamment ses versions pédiatriques) et de renforcer ses stocks.
La production de 2023 devrait ainsi être comparable à celle de l’année dernière. En 2022, elle avait atteint un niveau inédit de 424 millions de boîtes alors que 350 millions d’unités sortaient de l’usine chaque année, avant le Covid.
Une mesure exceptionnelle pour l’amoxicilline
UPSA, le numéro deux sur le marché du paracétamol en France qui fabrique le dafalgan et l’efferalgan, garantit de son côté le « zéro pénurie » pour cet hiver, dans un communiqué publié le 16 octobre. Une promesse que le laboratoire compte tenir grâce à une stratégie industrielle 100% Made in France d’une part et une diversification de ses sources d’approvisionnement sur les principes actifs – un marché qui fait l’objet de fortes tensions au niveau international-, d’autre part.
Sur l’amoxicilline, l’antibiotique le plus prescrit en France, le gouvernement a pris, fin août, une mesure exceptionnelle pour limiter le phénomène de pénurie. L’exécutif a en effet proposé aux treize laboratoires qui produisent le médicament pour le territoire français une hausse de son prix de 10% entre le 1er octobre prochain et fin avril. En échange, les fabricants devront répondre à des objectifs de production accrue, fixés au cas par cas par les autorités de santé.
Parmi eux, Biogaran, le leader sur le marché tricolore de l’amoxicilline, qui nous a confirmé, le 31 août dernier, avoir « signé mi-août avec le comité économique des produits de santé une convention qui vise à encadrer cet accord ». Mais le responsable des Affaires publiques du laboratoire regrettait qu’une telle mesure intervienne aussi tard dans l’année. « Cet accord est mis en place en juillet pour l’hiver alors que nos plannings de production sont déjà établis », déplorait-il.
Interrogé par BFMTV, l’ANSM a indiqué « ne pas avoir, à ce stade, de signal inquiétant concernant l’amoxicilline au niveau national ». Mais elle précise que « des tensions subsistent et qu’il peut y avoir des problèmes de répartition sur le territoire ».
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