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Publié le 15 janv. 2024 à 18:52Mis à jour le 15 janv. 2024 à 19:04
Un léger mieux sur le front de la disponibilité des médicaments. Alors que de nombreux Français peinent souvent à trouver en pharmacie les produits prescrits par leur médecin, des acteurs de la filière pharmaceutique veulent croire que la stratégie mise en place à la fin d’année dernière pour résorber certaines difficultés porte de premiers fruits.
Pour faire face à la difficulté d’accès à certains produits, notamment à l’antibiotique phare qu’est l’Amoxicilline , le gouvernement et l’Agence nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) se sont efforcés d’agir sur plusieurs fronts à l’approche de l’hiver et de ses épidémies.
Libérer les stocks
En novembre, les acteurs de la filière du médicament ont ainsi signé, avec l’ANSM une charte . Son objectif : faire en sorte que les médicaments soient répartis de façon aussi « équitable » que possible sur le territoire, en évitant que les pharmacies commandent plus que nécessaire et s’approvisionnent largement en direct auprès des laboratoires plutôt que via les grossistes-répartiteurs , chargés de la distribution de la grande majorité des médicaments remboursables.
En décembre, alors que la situation « continuait de se dégrader en pharmacie », notamment pour la forme d’Amoxicilline buvable prescrite aux enfants, l’ANSM a demandé aux industriels qu’ils mettent « immédiatement » à la disposition des grossistes-répartiteurs « la majeure partie » de leurs stocks.
Résultat : début janvier, les indicateurs sur la disponibilité de plusieurs formes d’Amoxicilline en pharmacie étaient au vert sur le site de l’ANSM tandis que ceux sur les formes pédiatriques, plus problématiques étaient en orange, et non dans le rouge comme vu en décembre pour l’une des deux formes surveillées de près.
Plusieurs acteurs de la chaîne font par ailleurs état d’améliorations après un point sur la situation réalisé avec l’ANSM en fin de semaine dernière. La charte « fonctionne » a ainsi assuré le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, Pierre-Olivier Variot, cité par « Le Quotidien du pharmacien ». Et celui-ci d’assurer que les officines « ne commandent plus que ce dont elles ont besoin ».
Les grossistes-répartiteurs détectent aussi des signaux positifs. « Sur l’Amoxicilline, il y a une amélioration incontestable sur certaines références entre aujourd’hui et avant Noël », explique Emmanuel Déchin, délégué général de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP). « Les grossistes ont très clairement senti une amélioration des niveaux d’approvisionnement », après que l’ANSM a demandé aux industriels de « libérer leurs stocks », assure-t-il.
Situation toujours très tendue
« La mise en place de cette action de coordination a porté ses fruits pour réapprovisionner progressivement les pharmacies de la majorité des formes d’Amoxicilline », déclare Thomas Borel, directeur des affaires scientifiques au LEEM, organisation représentant les laboratoires. « Les volumes distribués par les laboratoires en direction des grossistes ont augmenté », note Sébastien Trinquard au Gemme, représentant les fabricants de médicaments génériques.
Les problèmes d’approvisionnements sont cependant loin d’être résolus. Plusieurs acteurs soulignent que les tensions ne s’expliquent pas seulement par des problèmes de répartition mais aussi par des problèmes de production. L’accès à l’Amoxicilline pour les enfants continue aussi d’être problématique. « En termes de disponibilité, c’est mieux que cela n’a été mais cela reste difficile », souligne Emmanuel Déchin, pour la Chambre syndicale des grossistes-répartiteurs.
Le plan anti-pénuries déjà deux fois reporté
« La situation est toujours très tendue », assure à ce propos Philippe Besset, de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « On est vendredi, il me reste trois boîtes, je vais les utiliser dans la journée et je suis de garde ce week-end », expliquait-il la semaine dernière.
Témoin de l’inquiétude persistante des pharmaciens, le syndicat des pharmaciens des Bouches-du-Rhône invite depuis le début de l’année les patients à signer une pétition pour interpeller le président de la République sur les problèmes de pénuries. « On a constaté depuis des mois l’exaspération face aux ruptures de stocks et le stress des gens », indique Valérie Ollier, présidente de l’organisation à l’origine de cette mobilisation.
La disponibilité des médicaments est aussi très liée à l’évolution des épidémies. Une chose est sûre, les acteurs de la chaîne du médicament aimeraient changer moins souvent de ministre . Prévue en décembre, la présentation de la feuille de route de lutte contre la pénurie a été reportée juste avant la démission du ministre de la Santé, Aurélien Rousseau . Elle avait déjà été annulée au moment du remaniement de l’été dernier.
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