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Publié le 8 sept. 2023 à 15:21Mis à jour le 10 sept. 2023 à 14:04
Les Français vont bien payer un peu plus cher leurs médicaments et leurs consultations chez le médecin. Ce vendredi, le gouvernement a confirmé qu’il envisageait de doubler la franchise sur les médicaments mais aussi la participation acquittée par les patients à chaque consultation de médecin.
La participation forfaitaire demandée aux patients qui consultent un médecin généraliste ou spécialiste « va sans doute également bouger, sans doute passer à 2 euros », a confirmé le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, ce vendredi sur Sud Radio.
Pas de relèvement du plafond
Soucieux de dégager des économies sur les dépenses de santé, l’exécutif laisse entendre depuis plusieurs semaines qu’il compte augmenter les franchises et forfaits, notamment la franchise de 50 centimes existant aujourd’hui sur les boîtes de médicaments.
Ces mesures doivent être précisées dans le prochain projet de budget de la Sécurité sociale attendu fin septembre. « On ne touche pas au plafond de 50 euros » par an par personne, a toutefois assuré le ministre.
Selon nos informations, le doublement des franchises et de la participation forfaitaire – également appliquée aujourd’hui aux examens radiologiques et analyses de biologies médicales – devrait permettre de dégager 700 à 800 millions d’euros en année pleine.
Et ce, sans relever le plafond de 50 euros par an et par patient qui s’applique à ces deux systèmes et doit permettre de préserver les plus vulnérables, notamment les malades chroniques. Si ce plafond était doublé, le rendement pour les finances publiques atteindrait 1,5 milliard d’euros, mais le gouvernement juge ce point trop sensible.
Financer l’hôpital et la médecine générale
L’exécutif justifie cette mise à contribution des Français par l’envolée des dépenses de médicaments et des indemnisations d’arrêts de travail. Celle-ci nécessiterait de dégager d’autant plus de recettes qu’« on a des dépenses que l’on doit faire pour l’hôpital et pour la médecine générale », a expliqué Aurélien Rousseau.
Le gouvernement a promis d’améliorer la rémunération des paramédicaux et de médecins travaillant la nuit et le week-end à l’hôpital et dans les Ehpad. Il compte par ailleurs relancer « le plus vite possible » les négociations avec les médecins libéraux sur la convention les liant à la Sécurité sociale et définissant le tarif des consultations.
La consultation de base chez le médecin généraliste doit passer de 25 à 26,50 euros cet automne. Un niveau insuffisant pour les syndicats qui espèrent obtenir plus.
L’exécutif compte bien profiter de ces discussions pour tenter de mieux maîtriser les prescriptions de médicaments et d’arrêts de travail, a expliqué Aurélien Rousseau. Au passage, le ministre a pointé du doigt le fait que nombre de Français iraient chercher en pharmacie des médicaments qu’ils ont déjà dans leurs placards.
Reste à charge limité
Ces propos promettent de hérisser les médecins libéraux. Ceux-ci sont vent debout contre les contrôles récemment lancés par l’Assurance Maladie sur les prescriptions d’arrêts de travail et se montrent très critiques sur le projet d’augmentation des franchises.
Pour sa défense, le gouvernement ne manquera sans doute pas de faire remarquer qu’au sein de l’OCDE, la France est le pays où la somme restant à la charge des patients bénéficiaires de soins et de médicaments est la plus faible – quand on tient compte des sommes remboursées par les complémentaires santé.
Au total le reste à charge est estimé par l’Insee en 2021 à 1 % du revenu disponible brut des ménages, soulignait un récent rapport remis à Matignon sur le médicament.
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