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(BFM Bourse) – La très grande majorité de ces métaux ordinaires évoluent en forte baisse depuis la fin janvier, plombés par une reprise décevante en Chine, le plus important consommateur de ces métaux. Même les métaux précieux n’échappent pas à cette mauvaise tendance.
Les prix des métaux de base ont du plomb dans l’aile sur les marchés. Après une année 2022 en dents de scie, avec une envolée en février due aux à l’éclatement de la guerre en Ukraine puis un net tassement sur les mois qui ont suivi, ces matières premières avaient pourtant plutôt bien débuté l’année.
Le mois de janvier leur avait permis dans l’ensemble d’enregistrer de belles hausses grâce à la fin des restrictions sanitaires en Chine, synonyme de reprise de l’activité dans la deuxième économie mondiale. Mais cela n’a guère duré.
« La flambée des prix des métaux au début de l’année reflétait l’optimisme quant à une reprise robuste en Chine et à l’amélioration des perspectives de croissance mondiale. Toutefois, cet optimisme s’est estompé au premier trimestre 2023, la croissance chinoise étant principalement tirée par les dépenses de consommation dans le secteur des services – une tendance qui devrait persister jusqu’à la fin de l’année 2023 », a expliqué la Banque mondiale sur son blog.
Il en ressort des baisses prononcées pour l’ensemble des métaux de bases depuis la fin janvier: le zinc perd 31,4% (*), le nickel abandonne 27,5%, l’aluminium de 14,9%, le cuivre de 6,5% et l’étain 2,2%, comme le montre l’infographie ci-dessous. Seul le plomb évolue dans le vert (+3,4%). Notons au passage que les métaux précieux ne sont pas non plus épargnés.
La reprise de la Chine en question
L’horizon est loin d’être dégagé à l’heure actuelle, avec une conjoncture dégradée tant aux Etats-Unis qu’en Europe et des indicateurs d’activité décevants en Chine, qui reste le grand consommateur de métaux de base, avec par exemple 55% de la consommation mondiale pour le cuivre raffiné, selon Fitch.
« C’est la grande inconnue, la Chine est-elle vraiment en train de démarrer? », s’interrogeait fin mai sur BFM Business Philippe Chalmin, économiste et auteur du rapport CyclOpe. « Pour l’instant la reprise économique chinoise n’a rien d’extraordinaire », soulignait-il.
« Les déceptions macroéconomiques, notamment du côté de l’industrie manufacturière, assombrissent les perspectives à court terme », a de son côté résumé UBS dans une récente note.
Des surplus de production
Le zinc a notamment pâti d’une reprise de la production, avec notamment des fonderies en Europe qui ont bénéficié d’une accalmie des prix de l’énergie pour relancer leur production après des difficultés l’an passé. La Banque mondiale s’attendait, dans un rapport publié en avril à une chute des prix sur ce métal de 20% sur l’ensemble de 2023.
Les prix du nickel souffrent eux aussi, alors que pourtant le métal, extrêmement important pour la production de batteries des véhicules électriques, bénéficie de perspectives de demande robustes.
Ce car la production s’intensifie, en Chine et en Indonésie surtout. La banque UBS anticipe ainsi un surplus de 105.000 tonnes sur le marché cette année, évoquant une « sur-offre ». « La fourniture en nickel provenant de l’Indonésie a été robuste et le pipeline de nouveaux projets s’élargit », note-t-elle. « Le développement de batteries sans nickel pour les véhicules électriques, déjà en cours en Chine, constitue un risque d’assombrir les perspectives à long terme de la demande et des prix », souligne de son côté la Banque mondiale.
Le plomb a repris récemment de la vigueur et affiche ainsi une hausse depuis la fin janvier mais reste en baisse de 4% sur l’ensemble de 2023. S’il chute beaucoup moins que le nickel, ce métal se trouve dans une situation très similaire, alors que 85% de la demande est tournée vers la production de batteries, dont les deux-tiers pour l’automobile. Là aussi, UBS anticipe un surplus, d’environ 38.000 tonnes en 2023, avec des hausses de production en Australie, en Russie, au Kazakhstan ainsi qu’en Alaska.
Des stocks encore importants pour l’aluminium
L’aluminium a pâti de déceptions sur la demande avec un décollage raté en Chine et une contraction en Europe et aux Etats-Unis, souligne là encore UBS. Des problèmes s’observent également du côté de l’offre cela dit, avec des soucis dans les fonderies européennes et des pénuries d’électricité en Chine dues à de la sécheresse qui a pesé sur la production des barrages hydroélectriques. La Banque mondiale anticipe toutefois une augmentation des capacités de production pour ce métal, grâce notamment à la fin de goulots d’étranglements logistiques, et prévoyait en avril une baisse de 11% des prix cette année.
« Les prix de l’aluminium restent exposés à des fluctuations à court terme, car les stocks se situent à des niveaux relativement confortables », note de son côté Fitch.
Quant au cuivre, il a été freiné par une demande décevante sur la Chine que ce soit pour la construction ou la production manufacturière. Pour autant, UBS considère que les prix actuels sous-estiment à la fois la forte demande pour le cuivre dans un contexte de transition énergétique dans laquelle le métal possède nombre d’applications, ainsi que les tensions sur la production. Le Chili, le Pérou ou encore la République démocratique du Congo ont enregistré diverses difficultés, comme des problèmes sociaux ou des restrictions dans l’utilisation de l’eau.
Utilisé dans l’industrie électronique et notamment les ordinateurs et téléphones mobiles, l’étain a de son côté mieux résisté que les autres métaux de base, malgré la faiblesse de la demande chinoise. Ce en raison d’interdictions d’exploitation minière dans la région de Wa en Birmanie et des restrictions à l’exportation de la production en Indonésie, comme le souligne Fitch Solutions.
(*) Les variations ont été arrêtées jeudi soir et son basées sur les cours du LME Group ou des données de Marketwatch
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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