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(BFM Bourse) – À rebours des records du Dax ou de la hausse prononcée du CAC 40, le FTSE 100, l’indice principal de la place londonienne, est stable ou presque. Ce qui tient au fait qu’il avait terminé en 2022 dans le vert ainsi qu’à ses composantes.
Si l’année 2023 a été ponctuée de hauts et de bas sur le plan boursier, les grandes places mondiales se dirigent clairement vers un bon cru. L’indice paneuropéen Stoxx Europe 600 s’adjuge pour l’heure 9% sur l’ensemble de l’année.
Le DAX 40 prend 20,4% et a signé cette semaine des plus hauts tant en séance qu’en clôture. Le CAC 40 avance de 16,3% et le CAC 40 GR (avec les dividendes réinvestis) prend même 19,9%. Le FTSE MIB gagne lui 28,3% et l’Ibex de Madrid 24,2%. La Bourse d’Amsterdam avance de 13,5%. On ne parlera même pas des indices américains avec un S&P 500 qui gagne 19,4% et un Nasdaq Composite en hausse de 37%. Quant à la Bourse de Tokyo elle s’adjuge 28,9%.
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Un vilain petit canard se situe à des années-lumière de ces performances: la Bourse de Londres et plus exactement son indice de référence, le FTSE 100. Ce dernier affiche un timide gain d’à peine 1,4% cette année.
Plusieurs éléments expliquent la contre-performance de nos voisins d’outre-Manche. Il convient premièrement de souligner que le FTSE 100 avait largement surperformé en 2022 les autres places et n’avait pour ainsi dire pas ou peu de retard à rattraper au contraire des autres bourses. L’an passé l’indice principal de Londres avait en effet pris 0,9% alors qu’en comparaison le CAC 40 avait abandonné 9,5%.
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Une place défensive avant tout
Cette résistance a pu s’expliquer à la fois par le fait que les actions britanniques sont relativement bon marché ainsi que par le caractère relativement défensif de la Bourse de Londres. « L’attractivité relative du Royaume-Uni réside probablement dans ses caractéristiques défensives », ont souligné les stratégistes de JPMorgan dans leurs perspectives pour 2024 publiées le mois dernier.
Mais dans des marchés qui retrouvent de l’appétit pour le risque, les vertus défensives d’un titre (ou ici d’un indice) ont tendance à freiner la performance. JPMorgan note d’ailleurs que les actions britanniques dans leur ensemble affichent un « bêta relativement faible par rapport aux actions mondiales ». Pour simplifier, le bêta mesure la sensibilité d’une action par rapport à une référence. Plus il est élevé, plus cette action a tendance à varier fortement avec cet indice (exemple: une action qui progresse de 5% quand le CAC avance de 1%). Un bêta proche de 0 signifie qu’une action a tendance à être peu volatile et à rester à l’abri des turbulences du marché mais aussi de ses fulgurances.
La macroéconomie britannique ne soutient par ailleurs pas franchement la Bourse de Londres, avec une croissance attendue à 0,5% au Royaume-Uni cette année et une inflation autour de 7,7%, selon le FMI. Si comparaison ne vaut pas raison, la France devrait elle afficher une croissance de 0,9% et une inflation limitée à 5,6%, toujours selon le Fonds monétaire international. En juin, le Financial Times soulignait que les turbulences politiques relativement élevées dans le pays (même si on a clairement pas atteint le summum de 2022, lorsque Liz Truss est restée à peine 44 jours à Downing Street) ainsi qu’une inflation persistante plombaient la place londonienne.
L’absence de tech
Mais surtout, la composition du FTSE 100 ne l’a pas aidé à avancer. « Le Royaume-Uni a nettement sous-performé en raison de sa sous-exposition à la technologie et de son orientation vers les matières premières », notaient d’ailleurs les stratégistes de Barclays la semaine dernière, soulignant encore une fois la sous-performance des marchés britanniques sur le mois de novembre.
Au cours d’une année 2023 durant laquelle la fièvre autour de l’intelligence artificielle générative a constitué le grand thème des marchés, la pauvreté du FTSE 100 en valeurs technologiques a clairement constitué un handicap. D’autant que ces valeurs « tech » ont aussi bénéficié de la fin des anticipations de hausses des taux directeurs des grandes banques centrales cette année.
On peut presque prolonger le raisonnement avec le luxe, secteur qui avait le vent en poupe sur la première partie de 2023, puisque seul Burberry figure dans l’indice londonien. Or a contrario d’un Hermès (+37,2%), Burberry a déçu le marché, avec une baisse de 25% sur l’ensemble de l’année, et un avertissement sur résultats le mois dernier. La valeur n’est par ailleurs pas vraiment en odeur de sainteté auprès des analystes, UBS émettant des doutes sur son redressement.
Surtout et là encore, les grandes capitalisations du FTSE 100 ne cochent pas les bonnes cases en termes de secteur. Les deux grands groupes pharmaceutiques GSK et Astrazeneca, évoluent sur le secteur défensif par excellence, et affichent soit une stabilité (GSK), soit une baisse de leur cours (-9,8% pour Astra). Ces deux groupes sont par ailleurs restés à l’écart de l’enthousiasme des investisseurs pour les médicaments anti-obésité, marché sur lequel l’américain Eli Lilly et le danois Novo Nordisk ont clairement un coup d’avance sur les autres.
Les pétrolières et les minières pas aidées par les cours de marché
Les grands groupes pétroliers, comme BP et Shell, ont pâti de la chute des cours du pétrole, le Brent reculant de plus de 11% depuis le 1er janvier. Les minières Rio Tinto, Glencore et Anglo American affichent des replis compris entre 1,4% (Rio Tinto) et 46% (Anglo American) alors que les cours de nombreux métaux ont chuté cette année.
Le spécialiste des produits de grande consommation, Unilever, quatrième plus forte capitalisation de l’indice, perd 9,5%, ayant pâti de problèmes d’exécution de sa stratégie, de pertes de part de marché et d’une certaine inertie, notaient récemment Deutsche Bank et UBS. Et la récente journée investisseurs de la nouvelle direction du groupe, en octobre, n’a pas rassuré le marché. On peut également citer Diageo (-22,5%), septième plus forte capitalisation du FTSE 100, qui évolue sur le segment compliqué des spiritueux, avec des stocks élevés et des marchés américains et chinois en nette baisse.
De nombreuses banques sont par ailleurs présentes, alors que le secteur pâti d’un certain désamour de la part du marché. Si HSBC s’en tire bien (+20% depuis le début de l’année) c’est bien moins le cas pour Standard Chartered (+6%) Barclays (-9,6%) et NatWest (-17%).
« Les chiffres tièdes ou les perspectives prudentes sur les marges de prêt (ou les deux) de Standard Chartered, NatWest, Barclays et Lloyds signifient que les grands prêteurs restent mal aimés », expliquait Russ Mould, directeur des investissements d’AJ Bell en novembre.
« Les cinq sociétés (en ajoutant HSBC, NDLR) se négocient sur des multiples de bénéfices qui représentent une forte décote par rapport au FTSE 100. (…) Les marchés estiment manifestement que les prévisions de bénéfices et de dividendes comportent des risques importants », poursuivait-il.
Notons toutefois dans les satisfactions que le FTSE 100 peut se targuer de compter dans ses rangs Rolls Royce, le motoriste aéronautique, qui signera probablement la plus forte progression des grandes capitalisations européennes en 2023 (+210% pour le moment).
Est-ce que la Bourse de Londres pourra rattraper le coup l’an prochain? Personne n’a évidemment la réponse. « Les catalyseurs d’un retournement de situation se font rares », pointent néanmoins les stratégistes de JPMorgan Asset Management. Par ailleurs, des élections générales législatives doivent être convoquées avant le 17 décembre, alors que les conservateurs du Premier ministre Rishi Sunak ont connu des sondages peu favorables ces dernières années. Ce qui crée clairement un facteur d’incertitude.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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