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(BFM Bourse) – La banque centrale helvétique a surpris le marché en maintenant ses taux plutôt qu’en les relevant. Ce qui provoque un plongeon de la devise helvétique face à la monnaie de la zone euro et au billet vert.
Les marchés financiers ne s’arrêtent évidemment pas à la Réserve fédérale (Fed) et à la Banque centrale européenne (BCE).
Entre la banque centrale américaine et la Banque d’Angleterre dans l’agenda chargé des investisseurs cette semaine, la Banque nationale suisse (BNS) a dévoilé l’issue de sa réunion de politique monétaire. Et, à la surprise générale, elle a opté pour un statu quo sur ses taux directeurs, les laissant inchangés à 1,75%.
« Seuls 7 des 37 économistes interrogés par Reuters ont correctement prédit que la BNS maintiendrait ses taux, alors que nous faisions partie de la majorité qui prévoyait une hausse de 25 points de base (0,25%) », observe Capital Economics.
Cette annonce plombe la devise helvétique qui chute de 0,6% face à l’euro, à 1,0373 euro, et de 0,76% au dollar, à 1,1034 dollar. Ces baisses sont conséquentes sur le marché des devises, où les volumes quotidiens dépassent les 7000 milliards dollars, ce qui se traduit par de faibles variations d’une séance à l’autre.
Depuis le début de l’année, le franc suisse reste en hausse de 2,7% face à l’euro et de 2,1% face au dollar.
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Une inflation relativement basse en Suisse
« La décision a été d’autant plus surprenante que la BNS a maintenu ses prévisions d’inflation inchangées pour 2023 et 2024, s’attendant à une inflation de 2,2 % pour ces deux années. Ce chiffre est supérieur à la fourchette de 0% à 2% que la BNS assimile à la stabilité des prix », souligne Capital Economics.
« Alors que l’inflation est déjà bien inférieure à 2%, on s’attendait à ce que la banque centrale procède à une nouvelle hausse, reflétant ainsi les actions de la BCE avant de s’arrêter là », considère pour sa part Craig Erlam d’Oanda.
Protégée par la vigueur de sa monnaie nationale, qui rend les importations moins onéreuses et tire donc à la baisse les prix généraux, l’inflation dans la confédération est pour l’heure revenue à un niveau tout à fait acceptable. En août, selon les données de l’office fédérale de la statistique, l’indice des prix à la consommation, jauge principale de l’inflation, a progressé de 1,6% sur un an. En comparaison, l’inflation s’était inscrite à 5,2% sur en an sur le même mois en zone euro.
Cette évolution « réjouissante » de l’inflation, « nous permet d’attendre jusqu’à notre prochain examen pour vérifier à nouveau si les mesures de politique monétaire que nous avons prises jusqu’ici suffisent », a déclaré son président, Thomas Jordan, cité par l’AFP.
Mais « il existe toujours un risque important de voir le renchérissement augmenter davantage que prévu », a-t-il ajouté, entre autres avec les risques « d’effets de second tour » sur les prix des biens et services en Suisse et la hausse des loyers dont l’ampleur est « difficile à chiffrer », a-t-il reconnu.
Vers une baisse des taux l’an prochain?
Capital Economics considère néanmoins que « dans l’ensemble » la communication de la BNS « suggère qu’elle pense que le taux directeur restera à son niveau actuel pendant une longue période ».
« Une nouvelle hausse des taux en décembre reste possible, mais il semble que tant que l’inflation restera inférieure à 2% – ce que nous pensons être le cas – la BNS ne relèvera pas son taux car elle considérera qu’il s’agit d’un « niveau confortable » », poursuit le think tank. Ce dernier s’attend par ailleurs à ce que la banque centrale suisse commence à réduire ses taux directeurs à partir de juin 2024.
Craig Erlam juge qu’une hausse des taux de la BNS « semble très peu probable aujourd’hui, et la question sera plutôt de savoir quand nous pouvons nous attendre à des baisses de taux plutôt qu’à des hausses ».
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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