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(BFM Bourse) – La perspective d’une récession a dépassé l’inflation en tant que principale préoccupation des investisseurs particuliers dans le monde, selon les données du dernier baromètre trimestriel eToro.
Une inquiétude en chasse une autre. L’économie de la zone euro montre de plus en plus des signes de faiblesse. D’ailleurs, la Commission européenne a abaissé mi-septembre sa prévision de croissance pour la zone euro en 2023, essentiellement en raison des difficultés de l’Allemagne.
Ces perspectives peu engageantes alimentent les craintes des investisseurs particuliers, selon la dernière étude du courtier eToro menée auprès de 10.000 investisseurs particuliers dans 13 pays(*). Plus d’un cinquième des personnes sondées (22%) ont déclaré qu’ils considèrent l’état de l’économie et une récession potentielle comme le risque le plus important pour leurs investissements, tandis que 13% se préoccuperaient davantage de l’inflation.
Source : eToro
« Un revirement significatif »
Le courtier note qu’il s’agit d’un « revirement significatif » par rapport aux réponses données six mois auparavant, lorsque l’inflation était la préoccupation numéro une (20%) et que les craintes de récession arrivaient encore en bas de la liste (13%).
Il faut dire que la hausse des prix ralentit dans la plupart des pays de la zone euro. En Allemagne, l’inflation recule en septembre à 4,5% sur un an à son plus bas niveau depuis février 2022, mois de déclenchement de la guerre russe en Ukraine. En France, l’inflation s’est stabilisée à 4,9% sur un an en septembre, alors qu’une petite poussée à +5,1% était redoutée par les économistes.
Les données du baromètre trimestriel de l’investissement particulier d’eToro montrent également que, si une récession potentielle est désormais la principale menace perçue pour les portefeuilles d’investissement, elle ne pèse pas pour autant sur le sentiment des investisseurs.
« Lorsque l’on a demandé aux investisseurs particuliers quel était leur degré de confiance dans les différents aspects de la vie au cours des trois derniers mois, tous les indicateurs de confiance ont augmenté », relève eToro. Ainsi, la part des personnes confiantes dans leur portefeuille d’investissement progresse, pour passer de 71% en juin à 78% aujourd’hui, tandis que les personnes interrogées qui se montrent optimistes quant à leurs revenus et à leur niveau de vie sont passées de 65% à 70% au cours de la même période.
Les Français et les Espagnols pessimistes
La confiance dans les investissements a augmenté uniformément dans tous les pays, relève également le courtier. Cette optimisme a tout particulièrement gagné les investisseurs particuliers néerlandais (91%) tandis que les Espagnols obtiennent un score de confiance le plus bas (71%).
Quant aux Français, bien qu’ils demeurent parmi les plus pessimistes (75%), leur score de confiance se rétablit au niveau observable 6 mois auparavant, précise eToro. Preuve que la chute du second trimestre n’aura été que passagère.
« Les investisseurs particuliers ne sont plus focalisés sur l’inflation, qui avait entraîné une chute significative de la confiance au second trimestre. Leurs inquiétudes se sont déplacées vers la récession que les hausses de taux d’intérêt pourraient provoquer, mais celle-ci pèse moins sur leur sentiment qui se rétablit au troisième trimestre », commente Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchés pour eToro.
La santé grande gagnante du regain de confiance
Le regain de confiance lié aux investissements se traduit aussi par une hausse des montants investis. Selon les données du baromètre d’eToro, un tiers (33%) des personnes interrogées prévoient d’augmenter le montant des sommes engagées au cours des trois prochains mois, ce panel étant plus de quatre fois plus nombreux que ceux qui prévoient de les réduire (7%).
En France, c’est le secteur de la santé qui est le plus susceptible de bénéficier de ce regain d’optimisme, selon eToro, puisqu’un nombre croissant de personnes interrogées sont prêtes à investir dans ce secteur. Elles sont désormais 11% à vouloir investir dans ce secteur contre 9% au deuxième trimestre.
En revanche, le secteur de l’immobilier a beaucoup moins la cote. Secteur d’investissement préféré des Français, 15% d’entre eux se disent prêts à investir dans la pierre ce trimestre contre 19% le semestre précédent.
“L’immobilier est le premier secteur à connaître une baisse de popularité. En tant que secteur d’investissement préféré des Français depuis plusieurs années, cette baisse de popularité s’explique d’abord par une flambée des coûts du crédit en raison de la hausse des taux d’intérêt. Cela dit, compte tenu des risques de récession, les investisseurs restent à l’affût d’une probable baisse des prix », ajoute Antoine Fraysse-Soulier.
Et le secteur de l’immobilier n’est pas le seul à attirer moins d’investisseurs, les secteurs de l’énergie et des services financiers sont eux aussi délaissés…
(*) La dernière enquête du baromètre trimestriel de l’investissement particulier a été réalisée auprès de 10.000 investisseurs individuels dans 13 pays et sur 3 continents. Les pays suivants comptaient 1.000 répondants: Royaume-Uni, États-Unis, Allemagne, France, Australie, Italie et Espagne. Les pays suivants comptaient 500 répondants: Pays-Bas, Danemark, Norvège, Pologne, Roumanie et République tchèque. L’enquête a été réalisée du 18 au 29 août 2023 par la société d’études Opinium. Les investisseurs particuliers ont été définis comme étant autogérés ou conseillés et devaient détenir au moins un produit d’investissement comprenant des actions, des obligations, des fonds, des ISA (pour « individual savings account ») d’investissement ou équivalents. Ils ne devaient pas nécessairement être des utilisateurs d’eToro.
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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