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(BFM Bourse) – L’intérêt des Français pour l’actionnariat salarié reste toujours intact. Ce mécanisme de partage de la valeur est d’ailleurs bien perçu par les collaborateurs comme un levier d’engagement au service de la performance de l’entreprise, d’après une étude réalisée par Diot-Siaci Institute et Natixis Interépargne.
Les débats parlementaires sur le « partage de la valeur » au sein des entreprises ont repris devant le Sénat, le projet de loi sur le sujet ayant été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale fin juin.
A ce sujet, le ministre de l’Économie Bruno Lemaire a indiqué « travailler au développement rapide de l’actionnariat salarié dans les mois qui viennent », dans son discours de rentrée du 24 août dernier.
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L’actionnariat salarié fait en effet partie de la palette de dispositifs proposés aux salariés pour les inciter à prendre des participations au capital des entreprises qui les emploient. Ce mécanisme a d’ailleurs le vent en poupe dans les grandes entreprises.
Plus d’un tiers des salariés du SBF 120 (un indice boursier comprenant les sociétés du CAC 40 ainsi que 80 autres entreprises, qui représentent collectivement plus de 80% de la capitalisation du marché parisien), sont actionnaires de leur entreprise, révélait le dernier panorama de l’actionnariat salarié réalisé chaque année depuis 2006 par le cabinet Eres.
Si ce mécanisme de partage de la valeur bénéficie d’une grande notoriété auprès des salariés, les entreprises manquent parfois à leur devoir de pédagogie sur le sujet. C’est le principal enseignement d’une étude conjointe de Diot-Siaci Institute, et Natixis Interépargne, réalisée par institut de sondage Ifop auprès d’un échantillon représentatif de plus de 1000 salariés employés dans des entreprises privées comptant plus de 1000 employés.
Un dispositif connu mais qui souffre d’un manque de communication en interne
Premier constat de l’étude, l’actionnariat salarié jouit d’une grande notoriété puisque ce dispositif est connu par plus des trois quarts des salariés de grandes entreprises (77%). En dépit de ce taux de notoriété « élevé », moins d’un salarié sur deux (44%) voit précisément de quoi il s’agit, et moins d’un tiers d’entre eux se sent « suffisamment informé » sur les avantages fiscaux liés à l’actionnariat salarié (30%), rapporte également cette étude.
Les entreprises font donc face à de réels enjeux de communication et de lisibilité autour de ce dispositif. À ce titre, 67% seulement des salariés interrogés « estiment que la communication en interne est satisfaisante » dans le cadre d’une proposition d’un plan d’actionnariat par leur entreprise.
Un chiffre qui revêt d’autant plus d’importance que, comme le souligne l’étude Diot-Siaci / Natixis Interépargne, la qualité de la communication interne est un réel enjeu pour les entreprises, dans la mesure où elle n’est pas toujours bien perçue par les collaborateurs.
Un instrument de rémunération avantageux
L’actionnariat salarié est également considéré comme un levier d’engagement pour les entreprises et un facteur d’attractivité pour les salariés. Au Japon, les plans d’incitation à l’actionnariat salarié fleurissent pour attirer de nouveaux talents dans un contexte de pénurie de main d’œuvre. Au cours des 5 dernières années, le nombre d’entreprises nippones qui ont proposé ce type de dispositif a doublé pour tutoyer les 1000 (996 exactement). Et c’est un quart des 3.900 sociétés cotées sur la place tokyoïte, selon une étude de Nomura publiée en septembre dernier, citée par Reuters.
Pour plus de la moitié des salariés interrogés (52%), l’actionnariat salarié est perçu comme un dispositif fédérateur qui bénéficie autant à l’entreprise qu’aux salariés. Parmi eux, 78% estiment qu’il permet d’améliorer les performances globales de l’entreprise et 82% considèrent que c’est un moyen efficace pour attirer et fidéliser les collaborateurs.
Dans les entreprises ayant mis en place un plan d’actionnariat salarié, le nombre de départs volontaires est près de deux fois inférieur à celui des entreprises à très faible culture d’actionnariat salarié: 6,8% contre 11,3%, rappelait également Eres dans son étude dédiée à l’actionnariat salarié.
Les entreprises ont tout à gagner en impliquant leurs salariés dans leur capital. Et pour les salariés, ce dispositif leur permet de mettre du beurre dans les épinards. La grande majorité des salariés met en effet en avant les bénéfices perçus sur le plan financier puisque 70% des personnes interrogées reconnaissent qu’il représente « un instrument de rémunération avantageux ». Parmi elles, 84% estiment que ce levier est utile pour améliorer leur retraite future, et 75% pour renforcer leur pouvoir d’achat.
Un outil plébiscité par les actionnaires comme les non-actionnaires
Pour 73% des personnes interrogées, il contribue, au même titre que d’autres outils comme l’intéressement, à un meilleur partage de la valeur. Ce qui explique un nombre important de candidats à l’actionnariat salarié. Parmi les salariés non-actionnaires interrogés, 67% seraient intéressés pour acquérir des actions. Surtout que ce dispositif n’est pas exclusif aux grandes entreprises. Les petites et moyennes entités peuvent elles aussi associer leurs salariés dans leur projet de développement. La loi Pacte de 2019 renforce d’ailleurs l’attractivité de l’actionnariat salarié pour cette typologie d’entreprises, surtout pour celles évoluant sur les marchés financiers.
La cotation en Bourse apporte en effet aux collaborateurs des petites et moyennes entreprises une liquidité supplémentaire, avec « la satisfaction de vendre des actions à un prix reflétant la performance de l’entreprise à laquelle ils auront contribué » rappelait en début d’année Nisa Benaddi, associée chez EuroLand Corporate. « Une performance économique, qui selon de nombreuses études, est supérieure dans le temps, lorsque les salariés sont impliqués au capital », expliquait-elle.
La performance économique et financière de l’entreprise détermine toutefois l’adhésion des salariés, souligne l’étude Diot-Siaci / Natixis Interépargne. Parmi les salariés actionnaires de l’entreprise, 54% sont prêts à souscrire aux actions de l’entreprise grâce aux conditions avantageuses proposées et 41% grâce aux performances financières de l’entreprise.
« Quelques freins subsistent à la souscription comme le manque de clarté et de transparence des conditions d’acquisition des actions (pour 27% des interviewés), ainsi que le manque de moyens financiers pour réaliser cet investissement (26%) », avance l’étude.
« Si les entreprises sont particulièrement attendues par les salariés sur la question du partage de la valeur dans un contexte d’inflation, les dispositifs d’actionnariat salarié suscitent l’adhésion et sont justement reconnus comme créateurs de pouvoir d’achat à court comme à long terme. Pour les entreprises, l’enjeu réside dans la capacité à traduire ce dispositif en interne, en l’associant à une communication employeur efficace et spécifiquement dédiée », précise Mickael Berrebi, responsable du Diot-Siaci Institute.
De son côté Patrick Behanzin, directeur marketing, offre et digital de Natixis Interépargne souligne que « l’épargne salariale reste le principal vecteur de développement de l’actionnariat salarié puisque parmi les salariés actionnaires de l’échantillon, 80% le sont via les dispositifs d’épargne salariale. Cela démontre l’importance pour les entreprises de développer ou renforcer ce type de dispositifs, notamment dans le contexte actuel favorable au partage de la valeur. »
Sabrina Sadgui – ©2023 BFM Bourse
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