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(BFM Bourse) – Le Nikkei 225 connaît un excellent début d’année. Des taux directeurs qui pourraient se maintenir à des taux bas ainsi que l’amélioration de la perception des marchés japonais chez les investisseurs risquent de prolonger le rallye.
Longtemps ignoré des investisseurs internationaux malgré des sociétés de grande qualité, le Japon a forcé le marché à reconsidérer son existence boursière, ces derniers mois.
Le Nikkei 225, principal indice boursier de la Bourse de Tokyo évolue sur des niveaux inédits depuis plus de 34 ans, et a pris plus de 28% en 2023. Et, sur le mois de janvier 2024, l’indice japonais a gagné 8,4%, contre 1,6% pour le S&P 500 et 1,5% pour le CAC 40. Aucun grand indice mondial ne rivalise de près ou de loin avec cette performance.
L’entrain autour des actions japonaises existe donc depuis plusieurs mois et s’est consolidé ces dernières semaines.
L’économie nippone est clairement plus attrayante que par le passé, lorsque le pays du soleil levant conjuguait une croissance anémique avec une inflation faible voire négative. Le Fonds monétaire international attend une croissance de 0,9% en 2024 après 2% en 2023, chiffre encourageant en cette période de ralentissement économique tandis que l’inflation se situerait autour de 2,9%.
Au-delà des fondamentaux économiques, la Bourse japonaise est aidée par un yen faible, qui soutient les exportations de ses entreprises, et par d’autres facteurs.
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« Anywhere but China »
L’agonie des marchés chinois, qui n’en finissent plus de chuter – le CSI 300 qui réunit les plus grandes capitalisations des places de Shenzhen et Shanghai plonge de 21% sur un an – joue.
Bank of America a ainsi souligné dans une récente note que le Japon bénéficiait d’un phénomène appelé « ABC », pour »anywhere but China », soit « n’importe où sauf en Chine ». Ce qui signifie, en clair, que les investisseurs placent leurs liquidités au Japon, entre autres, au détriment des marchés chinois qui les ont échaudés ces récentes années.
La Bourse japonaise a également pris des mesures pour améliorer la transparence et les performances des groupes cotés aux yeux des investisseurs étrangers. Le Tokyo Stock Exchange a notamment demandé aux sociétés qui s’échangent en Bourse à un niveau inférieur à leur valeur comptable (un ratio price-to-book inférieur à 1) de livrer un plan pour améliorer leurs performances.
L’opérateur boursier a d’ailleurs publié le 15 janvier une liste des sociétés japonaises cotées qui ont lancé des plans pour améliorer leur performance en matière de capital ou qui projettent de le faire. Selon Bloomberg, 40% des société japonaises cotées sur la « prime section » du Tokyo Stock Exchange ont communiqué de tels plans. Cette « prime section » constitue en quelque sorte l’élite de la place tokyoïte et « couvre principalement les entreprises actives au niveau international », expliquait l’an passé le Japan Times, avec plus de 1.650 entreprises dans cette catégorie, selon UBS.
La banque suisse a remarqué que les groupes indiquant qu’ils « considéraient » mener de telles actions pour améliorer l’efficience de leur capital avaient connu des performances positives en Bourse après l’annonce.
« Cela signifie que la liste du Tokyo Stock Exchange a renforcé les attentes du marché sur les entreprises qui envisagent d’accorder plus d’attention à leur coût du capital » , déduit-elle.
« Nous pensons que la pression exercée sur les entreprises pour qu’elles améliorent leur gouvernance se poursuivra et ne sera pas temporaire », conclut également UBS à la lueur de cette première liste (qui sera mise à jour tous les mois).
Quelles intentions pour la Banque du Japon
Après une telle progression, la question du potentiel des actions japonaises se pose évidemment. Mais les intermédiaires financiers semblent plutôt optimistes.
Bank of America considère que les marchés japonais devraient continuer à bénéficier de la faiblesse des marchés chinois ainsi que d’autres facteurs. Notamment le fait que les actions japonaises sont encore largement sous-pondérées dans le portefeuille des gérants, à hauteur de 5,5% dans l’indice MSCI ACWI (« All country world index ») contre 44% en 1989, avant l’éclatement de la bulle économique du pays.
De plus, le yen bas pourrait encore soutenir ces actions. Cela dépendra, certes, de la Banque du Japon. Lors de sa dernière réunion, en janvier, la banque centrale nippone a laissé entendre un changement de politique, souligne Bloomberg, avec la possibilité de relever son taux de court terme, qui est encore négatif (-0,1%), le marché hésitant sur une hausse de 0,1% du taux en avril ou juillet. Mais UBS explique qu’elle ne « serait pas surprise » que la Banque du Japon maintienne ensuite un taux de 0% sur l’ensemble de l’année. Ce qui pourrait permettre au yen de rester à un niveau suffisamment bas.
Kenji Abe, stratégiste chez Daiwa Securities, cité par Reuters, voit lui le Nikkei 225 finir l’année à 40.000 points contre un peu plus de 36.000 actuellement.
Le « shunto » comme catalyseur
UBS, dans un argumentaire détaillé en novembre, recommande également aux investisseurs de se positionner sur le Japon, en raison de l’amélioration de la gouvernance des entreprises mais aussi pour d’autres raisons. La banque note que 54% des actifs financiers du Japon sont détenus en cash et seulement 12% dans les marchés actions. Or le Japon est désormais entré dans une phase d’inflation structurelle, avec une croissance des salaires attendue autour de 1,5%-2% par an sur le moyen terme.
« Les taux réels devraient donc rester négatifs pendant les deux prochaines années. Cela conduira à un transfert des liquidités (du cash, NDLR) vers les actifs réels (c’est-à-dire les actions, l’immobilier) », anticipe-t-elle.
En plus, les titres cycliques sont très importants au sein des actions japonaises (une pondération à 44% contre 22% normalement pour d’autres places), note UBS. Conclusion: « si (contrairement à notre hypothèse centrale) nous sommes simplement à la fin d’un ralentissement de milieu de cycle, alors le Japon, dont le levier opérationnel est le plus élevé de tous les grands marchés, devrait en profiter », explique l’établissement.
« Toutes les étoiles semblent alignées pour les actions japonaises », a de son côté déclaré mi-janvier à CNBC Yeap Jun Ring, stratégiste de marchés chez IG Markets.
Un élément d’attention à surveiller dans les prochains mois: le « shunto » (« lutte de printemps ») c’est-à-dire les négociations sociales entre syndicats et employeurs de mars-avril sur les salaires et les conditions de vie.
« Cette année, lors des négociations salariales de printemps (Shunto), qui sont cruciales, les augmentations de salaires devraient dépasser celles de l’année dernière, qui étaient les plus élevées depuis 30 ans », explique Bank of America. L’établissement américain juge que ces hausses devraient atteindre autour de 2,5% voire 3% sur un an et constituer le grand catalyseur du premier semestre pour les actions japonaises.
« La hausse des salaires réels entraîne un redressement du moral des consommateurs, ce qui permet aux entreprises d’augmenter plus facilement leurs prix et contribue à l’amélioration des marges et du rendement des capitaux propres », développe la banque .
L’an dernier le Shunto avait provoqué le rallye boursier japonais, car il confirmait la fin de la spirale déflationniste du pays.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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