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(BFM Bourse) – Le géant américain des cosmétiques annonce un plan de restructuration afin de retrouver une rentabilité plus forte et durable, en marge de la publication de résultats trimestriels en baisse mais supérieurs aux attentes.
La saison des résultats aux Etats-Unis bat son plein et apporte avec elle son lot de surprises. Après Amazon et Meta qui ont enchanté le marché en fin de semaine, c’est au tour d’Estée Lauder de faire sensation ce lundi.
Le géant américain des cosmétiques a certes publié des résultats en berne au titre des trois derniers mois de l’année 2023, mais ils ressortent supérieurs aux attentes. Surtout, le marché a apprécié le plan de restructuration annoncé par la société pour relancer sa rentabilité.
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Entre octobre et décembre – ce qui correspond au deuxième trimestre fiscal d’Estée Lauder – la société a vu son chiffre d’affaires s’effriter de 7% sur un an et de 8% en données organiques, pour ressortir à 4,3 milliards de dollars. Estée Lauder attribue cet repli de l’activité en fin d’année à une baisse des ventes en Asie dans le travel retail (ventes dans les gares, aéroports…) ainsi qu’à la « faiblesse persistante » de la demande pour les cosmétiques haut de gamme en Chine continentale.
Le bénéfice par action – hors éléments exceptionnels – a chuté de 43% pour s’inscrire à 88 cents. La société fait malgré tout mieux que les attentes du marché.Selon un consensus LSEG cité par Reuters, les analystes attendaient 4,19 milliards de dollars de revenus et 33 cents de bénéfice net par action.
« Pour le deuxième trimestre de l’exercice 2024, nous avons avons atteint nos prévisions de ventes organiques », se félicite Fabrizio Freda, le président directeur général d’Estee Lauder. Le groupe explique avoir bénéficié des bonnes performances de ses marques The Ordinary et La Mer pour les soins de la peau, Clinique pour le maquillage, et Le Labo et Jo Malone London pour les parfums.
Un plan pour relancer la rentabilité
Cependant, le groupe voit sa rentabilité être en perte de vitesse. Cité par Bloomberg, S&P Global Ratings avait indiqué que les coûts d’Estée Lauder avaient augmenté pour atteindre entre 55% et 60% du chiffre d’affaires au 30 septembre. A coté, le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (Ebitda) – l’indicateur clé de la rentabilité d’Estee Lauder – avait baissé de 2 milliards de dollars l’année précédente, tandis que la dette avait augmenté pour acheter la marque Tom Ford, toujours selon S&P Global Ratings.
Alors pour relancer sa rentabilité à horizon 2025-2026, le propriétaire des marques Clinique, Too Faced ou MAC a annoncé un plan de restructuration. Dans le cadre de ce programme, Estée Lauder envisage de licencier 3% à 5% de son effectif mondial (60.000 postes revendiqués par la société au 30 juin 2023), ce qui représente entre 1.800 à 3.000 emplois.
« Nous pensons que ce plan, désormais plus vaste, permettra à l’entreprise d’être mieux positionnée pour retrouver une rentabilité plus forte et plus durable, tout en soutenant l’accélération de la croissance des ventes et en augmentant l’agilité et la rapidité de mise sur le marché [de ses produits] », explique la direction d’Estée Lauder.
La restructuration débutera au troisième trimestre de l’exercice 2024, a indiqué Estée Lauder qui s’attend à ce que les frais de restructuration et autres charges se situent entre 500 et 700 millions de dollars, avant impôts. Ce plan « permettrait de réaliser des économies de 1,1 à 1,4 milliard de dollars, soit une nette augmentation par rapport au plan initial qui prévoyait 800 millions à 1 milliard de dollars », rappelle HSBC dans une note. Le bureau d’études espère aussi qu’une grande partie de ces économies sera dédiée à « relancer le capital de marque et les parts de marché de certaines des marques qui ont été au cœur des problèmes de l’entreprise ».
En marge de cette publication et de l’annonce de ce plan, Estée Lauder a aussi livré ses perspectives pour le reste de l’exercice en cours. Estée Lauder prévoit maintenant un bénéfice ajusté de 2,08 dollars à 2,23 dollars par action, contre une prévision antérieure de 2,17 dollars à 2,42 dollars, ce qui est inférieur aux estimations, rappelle Bloomberg. En ce qui concerne les ventes, le groupe de cosmétiques est légèrement plus optimiste. Il table sur une croissance du chiffre d’affaires annuel comprise entre -1% et +1% sur un an, contre une précédente prévision comprise entre -2% et +1 %.
« La réduction des bénéfices de l’exercice 2024 est liée à la fiscalité et pourrait marquer le point culminant d’une mauvaise passe », note Deborah Aitken, analyste chez Bloomberg Intelligence.
L’Oréal en forme après une note de Stifel
Ces annonces ont été appréciées des investisseurs, le titre Estée Lauder bondit de 15% dans les premiers échanges à New York, alors que le Dow Jones plie de 0,7%, refroidi par les dernières annonces du président de la Réserve fédérale américaine sur le calendrier des baisses de taux.
Estée Lauder emmène dans son sillage le groupe américain Coty aussi coté à Paris depuis septembre, qui bondit de 9% quand son grand rival L’Oréal gagne 1,4%.
Le titre du groupe français bénéficie aussi d’une note positive de Stifel. Le bureau d’études a reconduit ce lundi son avis à l’achat sur l’action du géant de la cosmétique, avec un objectif relevé de 450 euros à 490 euros.
L’Oréal sera une des sociétés du CAC 40 à publier ses résultats annuels cette semaine, plus précisément le jeudi 8 février. En amont de ce rendez-vous avec le marché, Stifel a dévoilé ses attentes pour cette publication.
L’intermédiaire financier s’attend à ce que L’Oréal annonce une croissance de 9% en données comparables des ventes au quatrième trimestre, qui sera tirée par les secteurs dermatologie, beauté et grand public. Il pense que le groupe français publiera un résultat opérationnel ajusté de 8,3 milliards d’euros, ce qui traduit un taux de marge correspondant de 20% et une hausse de plus de 11% par rapport aux 7,46 milliards d’euros annoncés au titre de 2022.
Pour Stifel, L’Oréal devrait bénéficier d’une « croissance supérieure à la tendance pour la beauté dermatologique et les produits grand public sur les marchés occidentaux et émergents », ce qui devrait « continuer de compenser avec succès, la faiblesse du marché de la beauté observé en Chine ».
« La division beauté dermatologique de L’Oréal a de quoi soutenir la croissance organique à deux chiffres en 2024-2026 du groupe, augmentant encore son poids à 17% du chiffre d’affaires contre 13% en 2022 », conclut l’intermédiaire financier.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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