[ad_1]
(BFM Bourse) – Selon Bloomberg la Bourse de Harare s’est envolée de plus de 780% depuis le début de l’année et signe la plus forte progression parmi toutes les Bourses mondiales. Les investisseurs locaux nourrissent la hausse du marché en plaçant leur argent sur les actions, les utilisant comme couverture face à l’inflation.
Même le Nasdaq et sa flambée de 32% depuis le début de l’année, dopé par l’engouement autour de l’intelligence artificielle générative, ne fait clairement pas le poids. Selon Bloomberg, la plus forte hausse de toutes les places boursières mondiales est à mettre à l’actif du… Zimbabwe. Depuis le début de l’année, l’envolée de la Bourse de Harare s’élève à près de 800% (782%, variation en dollars zimbabwéens), selon des chiffres arrêtés lundi par l’agence de presse.
Un coup d’oeil au cours investing.com de l’indice « all shares » de la place zimbabwéenne confirme cet ordre de grandeur. La capitalisation boursière locale reste toutefois modeste, autour de 1,8 milliard de dollars (américains), selon Bloomberg, soit environ quatre fois moins que la plus petite capitalisation du CAC 40, Unibail-Rodamco-Westfield. Le tout avec 55 groupes cotés.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une inflation guère éloignée des 200%….
Cette performance n’est pas dû à un décollage soudain de l’économie locale, le Fonds monétaire international n’attendant qu’une progression de 2,5% du produit intérieur brut en données réelles cette année.
En revanche, cette flambée boursière n’est pas étrangère à la méga-inflation qui ravage le pays, avec une hausse des prix de près de 176% sur un an en juin, selon Reuters.
En réalité, il s’observe un phénomène qui existe également en Turquie, autre pays ravagé par une forte inflation, mais dont la Bourse locale progresse de 153% depuis le 1er janvier. Les marchés actions servent de refuge aux Zimbabwéens pour protéger leur épargne face à la hausse des prix.
Les gains sont « entièrement dus à la recherche d’une couverture contre l’inflation (…) pour les investisseurs locaux, qui ont peu confiance dans la monnaie locale et n’ont pas facilement accès aux dollars américains », explique à Bloomberg Hasnain Malik, spécialiste marchés émergents chez la société de recherche dubaïote Tellimer.
Augmenter ses revenus
Du fait de l’inflation, les Zimbabwéens montrent donc une certaine défiance vis-à-vis de la monnaie locale, qui n’est pas acceptée pour beaucoup d’achats, comme de l’immobilier, des automobiles voire du carburant.
« Tous ces dollars zimbabwéens iront donc sur le marché des actions », a déclaré à Bloomberg Tatenda Nemaungwe, un trader qui a quitté il y a cinq ans son poste de conseiller financier pour devenir investisseur. Ce dernier assure à l’agence de presse américaine gagner désormais en moyenne 10 fois plus que son ancien salaire par mois, grâce à l’envolée de la Bourse locale.
Des chercheurs de l’université de Bindura, au nord de Harare, avaient d’ailleurs déjà identifié dans une étude parue en 2009 ce comportement de « stratégie de couverture » de la part de la population locale. Entre 2002 et 2007, malgré la dégradation de l’économie, le marché actions avait nettement progressé.
La hausse de la Bourse du Zimbabwe « a été principalement alimentée par la spéculation, les investisseurs cherchant à se prémunir contre l’hyperinflation. Le déclin de l’économie zimbabwéenne au cours de cette période a provoqué une fuite des capitaux vers le marché boursier, poussant les prix à la hausse et entraînant d’énormes profits », soulignaient-ils alors.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
[ad_2]
Source link