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(BFM Bourse) – Baisse des taux d’intérêt, lancement de nouveaux médicaments et réveil des opérations de fusions-acquisitions…. Après trois années de traversée du désert, les planètes sont désormais alignées pour une reprise du secteur des biotechnologies, remarque une étude de Janus Henderson.
Le secteur des biotechnologiques a-t-il fini de manger son pain noir en Bourse? Pour la société de gestion Janus Henderson, ce compartiment qui a été boudé pendant trois ans pourrait retrouver ses lettres de noblesse en Bourse.
« Après trois années de sous-performance, le secteur des biotechnologies montre des signes de reprise que les investisseurs ne doivent pas négliger », affirment les gérants Andy Acker et Dan Lyons.
La société de gestion rappelle que l’indice Nasdaq Biotechnology a enregistré sur les trois dernières années une performance négative de -2% par an, faisant pâle figure face aux 10% par an dégagés par l’indice S&P500. Les pertes ont même été plus importantes pour l’indice élargi S&P Biotechnology Select Industry, qui comprend des valeurs de petite et moyenne capitalisation, rappelle Janus Handerson puisqu’il a enregistré une performance annualisée de -14% au cours de la même période.
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« Cette performance contraste fortement avec celle de l’année 2020 où la faiblesse des taux d’intérêt et l’enthousiasme suscité par les vaccins contre le Covid-19 ont contribué à propulser les valeurs biotechnologiques vers de nouveaux sommets », rappelle la société de gestion.
Si l’histoire montre que ces baisses peuvent prendre du temps à s’inverser, un vent nouveau pourrait revitaliser le marché, selon Janus Handerson. Ce dernier cite une observation selon laquelle le secteur des biotechnologies enregistre « historiquement des gains à deux chiffres après une performance négative ». Les voyants sont donc au vert pour une reprise de ce secteur en Bourse. « Aujourd’hui, nous avons des raisons de croire qu’une reprise similaire se profile », avancent donc les gérants de Janus Handerson.
Une politique monétaire plus souple
Les experts de Janus Handerson citent plusieurs facteurs qui vont contribuer à revitaliser ce secteur en Bourse. D’une part, la fin de la politique monétaire agressive de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui s’avère un élément clé pour une reprise du compartiment des biotechnologies. La société de gestion fait en effet le lien entre une stabilisation ou une baisse des taux et des performances positives pour les valeurs biotechnologiques.
« Cette relation a commencé à se manifester au quatrième trimestre 2023, l’indice S&P Biotech Select ayant fortement rebondi à la suite de l’annonce d’une éventuelle baisse des taux par la Fed 2024 », avance Janus Henderson.
Il faut dire que les conditions de financement sont déterminantes dans le modèle économique de ces sociétés.
Rappelons que ces sociétés sont pour la majeure partie en phase d’essais cliniques, et ces programmes nécessitent des financements significatifs. Et en parallèle, elles ne comptabilisent aucun chiffre d’affaires. Or, avec la hausse des taux d’intérêt, les financements sont moins aisés, ébranlant la viabilité de plusieurs sociétés. A la Bourse de Paris, plusieurs d’entre elles ont baissé le rideau ces derniers mois faute d’argent dans les caisses. Fin janvier, le spécialiste de l’œil bionique Pixium Vision a été placée en liquidation judiciaire faute de repreneur viable pour sauver l’entreprise en grande difficulté financière.
En mai 2023, Lysogène, une autre société de l’univers des sciences de la vie a connu un destin similaire après n’avoir reçu aucune offre de reprise. La société s’était retrouvée en grande détresse financière après l’échec partiel d’une étude clinique pour un potentiel traitement du syndrome de Sanfilippo, une maladie neurologique rare, incurable, d’origine génétique.
Une reprise des fusions-acquisitions
Janus Henderson s’attend aussi à une poursuite de la reprise des fusions-acquisitions dans le secteur des biotechnologies, sur la base d’une accélération du nombre d’opérations sur la fin d’année 2023. Selon la société de gestion, 22 transactions d’une valeur minimum de 1 milliard de dollars ont été annoncées l’an dernier, soit deux fois plus qu’en 2022.
Elle précise que près de la moitié de ces opérations de fusions et acquisitions ont vu le jour au cours des trois derniers mois de l’année. Cette reprise a été stimulée en partie par la décision de la Federal Trade Commission américaine – soit l’autorité américaine de la concurrence – d’autoriser Amgen de finaliser l’acquisition d’Horizon Therapeutics pour un montant de 28 milliards de dollars, souligne Janus Handerson.
« Les obstacles réglementaires s’atténuant, les valorisations étant faibles et les taux d’intérêt se repliant, les opérations de rapprochement devraient continuer de s’intensifier », avance Janus Handerson.
Franchir le mur des brevets
Le lancement de nouveaux médicaments pourrait aussi contribuer au regain d’intérêt des investisseurs pour les sociétés biopharmaceutiques. La société de gestion rappelle à ce titre que les entreprises du secteur sont confrontées au « mur des brevets », c’est-à-dire que leurs médicaments vedettes vont tomber dans le domaine public d’ici la fin de la décennie. Ce qui constituera un manque à gagner pour ces sociétés.
Alors pour négocier au mieux ce cap, ces entreprises devront innover en vue d’ouvrir de nouveaux débouchés et ainsi compenser la perte de chiffre d’affaires généré par leurs médicaments stars. Janus Handerson cite notamment les GLP-1 (contre le diabète et l’obésité), qui font les beaux jours du laboratoire danois Novo Nordisk, l’édition de gènes, les conjugués anticorps-médicaments, la radiopharmacie et les thérapies cellulaires contre le cancer et les maladies auto-immunes.
« Les nouveaux produits viennent de toutes petites entreprises innovantes, ou de sociétés plus petites que les big pharmas », avait rappelé Marc Le Bozec, développeur et consultant biotechs et pharma, à l’antenne de l’émission BFM Bourse.
« Fondamentalement, les profits générés par les poids lourds de l’industrie pharmaceutique permettent de faire des chèques significatifs pour s’offrir des entreprises qui sont à un stade assez précoce de développement et donc de préempter ces innovations », poursuit le spécialiste.
Une reprise oui, mais pas d’euphorie pour autant
Néanmoins, les experts de la société de gestion tiennent à prévenir sur l’ampleur de la reprise. Ils ne s’attendent pas à un retour à la « période faste » de la pandémie et durant laquelle les valeurs biotechnologiques avaient progressé indépendamment de la qualité du portefeuille de leurs traitements en cours de développement ou de leurs bilans.
« Les marchés de capitaux restent sélectifs, les introductions en Bourse n’ont pas encore rebondi et de nombreuses entreprises pourraient être confrontées à un manque de trésorerie au cours des 12 à 18 prochains mois », préviennent les experts.
Note : les performances ont été arrêtées à la clôture du 07/03/2024.
« C’est pourquoi le marché devrait rester propice à la sélection de titres. Des opportunités intéressantes s’offriront aux investisseurs désireux et capables d’affecter leurs capitaux à des entreprises performantes », concluent-ils.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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