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(BFM Bourse) – L’alphabet grec est souvent utilisé dans le vocable financier pour mesurer différents paramètres d’un actif ou d’un portefeuille. Voici un tour d’horizon assez simple des lettres les plus connues en finance.
Ce ne sont pas des lettres qui sont très fréquentes dans la presse économique et financière. Mais nombre de spécialistes en salles de marché ou d’étudiants en finance se sont déjà cassés les dents dessus: les « grecques ».
Plusieurs lettres de l’alphabet grec sont en effet utilisées en Bourse pour calculer certains paramètres d’un actif financier ou d’un portefeuille. Voici les principales:
> Alpha
Vous avez peut-être déjà entendu l’expression « générer de l’alpha » en Bourse. Cela veut tout simplement dire créer de la surperformance par rapport à une référence donnée. D’ailleurs le nom du célèbre service d’informations financières du Financial Times « Alphaville » est certainement lié à la signification en finance de la première lettre de l’alphabet grec (en revanche, il ne fait probablement pas référence au groupe allemand new wave des années 80 Alphaville).
Ainsi « l’alpha » d’un portefeuille ou d’une action s’obtient en calculant la différence entre le rendement de ce portefeuille ou de cette action avec celui d’une référence, comme par exemple un indice connu (CAC 40, S&P 500).
Prenons un exemple simpliste: la hausse de l’action Hermès est de 29,5% depuis le début de l’année contre 12% pour le CAC 40. L’alpha de l’action Hermès est donc de 17,5%.
Comme l’explique IG.com, il existe des calculs plus complexes prenant en compte notamment le taux du rendement sans risque (par exemple le taux de la dette de l’Etat français ou allemand à 10 ans).
> Bêta
Le bêta d’une action ou d’un portefeuille mesure la façon dont une action ou un portefeuille évolue par rapport à une référence, là encore souvent un indice connu. On vous épargne son calcul, basé sur la covariance de l’actif et de la référence divisée par la variance de la référence.
Le point important est de comprendre que plus une action possède un bêta élevé plus sa variation en Bourse a tendance à excéder celle d’un indice de référence. A contrario un bêta négatif ne signifie pas que l’action est « mauvaise » mais qu’elle a tendance à évoluer dans le sens contraire d’un indice, ce qui est par exemple le cas de valeurs défensives. Il s’agit ainsi d’une mesure de la volatilité.
« Les actions d’une entreprise de service public, par exemple, auront tendance à être plus résistantes aux mouvements de marché et, de ce fait, elles auront un coefficient bêta faible. D’un autre côté, les start-ups et les sociétés technologiques hautement volatiles auront souvent un bêta bien supérieur à un », explique IG.Com.
Les autres lettres et les options
Les prochaines lettres grecques s’appliquent aux options c’est-à-dire des produits dérivés d’un actif donné. Un rappel s’impose: une option donne le droit (et non l’obligation) d’acquérir ou de vendre un actif sous-jacent à un prix donné (le prix d’exercice) pendant une certaine période. Acheter une option revient à acquérir ce droit moyennant un prix, appelé « prime ».
Exemple: Acheter un call (option d’achat) sur une action A avec un prix d’exercice de 50 euros pour une prime de 1 euro consiste à payer 1 euro pour jouer une hausse de l’action. L’investisseur empochera un bénéfice si le cours de l’action dépasse 51 euros (le prix d’exercice auquel on ajoute le coût de la prime).
Les bases étant posées, passons aux prochaines lettres.
>Delta
Le delta mesure la variation de la prime d’une option par rapport à celle du cours de son sous-jacent, comme une action. Pour une option d’achat, il est compris entre 0 et 1. Un delta de 1 signifie que la prime évolue exactement pareil que l’actif sous-jacent (quand le prix de l’actif sous-jacent augmente de 5%, la prime augmente de 5%). Un delta de 0,5 signifie que si l’actif progresse de 5%, la prime n’augmente que de 2,5% (5% x 0,5).
Exemple: une action qui se négocie à 50 euros est assortie d’une option d’achat avec un delta de 0,30 et qui coûte 1 euro. Supposons que l’action sous-jacente monte à 55 euros (soit une progression de +10%), l’option devrait alors valoir 1,03 euro (soit 10% x 0,3 = +3%), au regard de son delta.
Les deltas des options d’achat (call) sont positifs tandis que ceux des options de vente (put) sont logiquement négatifs (plus la valeur de l’action baisse, plus celle de l’option augmente, avec un delta compris entre -1 et 0).
>Gamma
On monte d’un étage dans la fusée. Le gamma mesure la sensibilité du delta de l’option par rapport au cours du sous-jacent. Le delta du delta en quelque sorte.
« Pour reprendre une analogie souvent empruntée à la physique. Le delta correspond à la vitesse d’évolution du prix d’une option (dérivé première), et le gamma à son accélération (dérivé seconde) », explique CMC Markets.
>Thêta
L’adage veut que « le temps c’est de l’argent ». C’est justement ce que permet de quantifier le thêta. Cette lettre grecque mesure la perte de valeur d’une option, au fur et à mesure que son échéance se rapproche. Le thêta est toujours négatif.
« Un thêta élevé indique que l’option est proche de sa date d’expiration, plus l’option est proche de sa date d’expiration, plus sa dépréciation sera rapide », explique IG.com.
> Rhô
Cette fois le rhô mesure la sensibilité d’une option par rapport à l’évolution du taux sans risque. « Si la variation des taux d’intérêt fait augmenter le prix de l’option, alors rhô est positif. Si, au contraire, cette variation fait chuter le prix de l’option, alors rhô est négatif », souligne IG.com
Si par exemple le taux du rendement à 10 ans de l’obligation allemande augmente de 1% et que l’option possède un rhô de 3 et une prime initiale de 100 euros, alors sa prime passe à 103 euros.
> Vega
La lettre vega quantifie elle la sensibilité du prix de l’option en fonction de l’évolution de la volatilité. Il faut bien comprendre que plus la volatilité augmente, plus (normalement) les options ont de la valeur. En effet, de forts mouvements de marché augmentent le risque pour une action (ou n’importe quel autre sous-jacent) de s’écarter du prix d’exercice de l’option et donc de permettre à un investisseur de réaliser un bénéfice.
Comme le souligne le Corporate finance institute, le vega est souvent exprimé en dollar par point de volatilité. Ainsi une option avec un vega de 0,1 dollar signifie que pour chaque hausse de la volatilité d’un point de pourcentage, la prime de l’option augmente de 0,1 dollar.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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