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(BFM Bourse) – Le marché chinois est totalement passé à côté du rallye des grandes places mondiales, le CSI 300 chutant de 13,7% depuis le début de l’année. Le pessimisme ambiant des investisseurs peut-il s’inverser l’an prochain?
S’il y avait bien un grand marché à éviter cette année, c’était la Chine. Sur l’ensemble de 2023, le CSI 300, qui regroupe les plus importantes capitalisations des bourses de Shenzhen et de Shanghai, plonge de 13,7% depuis le début de l’année.
Une variation qui se situe à des années-lumière de la progression de 17,35% du CAC 40 ou encore du S&P 500 (+23%). Même la Bourse de Londres, le vilain petit canard des places occidentales, évolue en légère hausse (+1,3%). Précisons au passage que le Hang Seng de Hong Kong souffre tout autant sinon plus (-15,1%). Le CSI 300 évolue à son plus bas niveau depuis janvier 2019.
L’année 2023 a pris la forme d’un cocktail de mauvaises surprises en Chine. La conjoncture n’a cessé de décevoir, avec une croissance qui risque de s’avérer inférieure à 5%, l’objectif de l’exécutif chinois, le FMI tablant pile sur un taux de 5% cette année.
Selon Bank of America, les investissements directs étrangers en Chine ont même basculé dans le rouge au troisième trimestre pour la première fois depuis que la banque américaine les suit.
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L’immobilier souffre
L’immobilier a continué de peser sur l’activité, avec des craintes de faillite qui ont entouré le promoteur immobilier Country Garden dès l’été 2023 mais aussi et à nouveau Evergrande, dont la restructuration financière a inquiété les investisseurs.
Plus largement l’immobilier se porte mal, avec des prix dans le neuf qui ont reculé en octobre pour le quatrième mois consécutif, alors que la pierre « représente environ 70% de la richesse des ménages chinois », expliquait en juin Jie Zhang, analyste chez le bureau d’études indépendant AlphaValue.
Et selon une étude du Trésor français d’août 2022, l’immobilier en Chine représente entre 14% et 30% du PIB local, ce qui en haut de fourchette constitue une proportion supérieure à celle des Etats-Unis avant la crise des subprimes de 2008.
« Les investisseurs mondiaux ont été baissiers à l’égard de la Chine pendant la majeure partie de l’année 2023, l’aggravation des problèmes liés à la dette et au marché immobilier s’ajoutant à la déception suscitée par la réponse de Pékin aux questions relatives à la reprise post-pandémique », a expliqué fin novembre Chi Lo, stratégiste chez BNPP AM. « La prévision la plus répandue au moment de la rédaction de ce rapport était que la croissance du PIB se situerait entre 4,5% et 5,0% en 2023 et 2024. Les marchés boursiers ont réagi en chutant, malgré des valorisations qui semblaient déjà bon marché », détaillait-il alors.
Des investisseurs échaudés
Pour ne rien arranger, l’agence Moody’s a dégradé la perspective de la note de crédit du pays début décembre, s’inquiétant de l’endettement de certaines villes et provinces qui pourraient pousser le gouvernement central à intervenir. Ce qui a accru la pression sur les places chinoises.
Les tensions géopolitiques avec les Etats-Unis ont également pesé sur la confiance des investisseurs. Dans une lutte ayant pour enjeu la souveraineté technologique, Washington a par exemple resserré l’étau sur le fabricant de cartes graphiques Nvidia, restreignant davantage l’exportation de ses processeurs graphiques (GPU) vers la Chine. Le but de Washington reste de freiner la progression du pays dans l’intelligence artificielle générative, notamment dans les applications militaires et scientifiques.
Il en résulte un désamour prononcé des investisseurs pour la Chine des investisseurs étrangers. « Les actions chinoises ont largement manqué la reprise générale (…), un enseignement de notre marketing est que la prudence reste de mise en ce qui concerne la Chine, les investisseurs n’étant pas disposés à se réengager après les revers subis par nombre d’entre eux cette année », a exposé la banque Barclays la semaine dernière.
Des actions attrayantes?
L’année 2024 peut-elle marquer celle du rebond? Pas nécessairement. UBS table sur une nouvelle décélération de la croissance, avec une progression du PIB limitée à 4,4%. La banque suisse estime que la faiblesse de l’immobilier continuera de peser sur l’investissement ainsi que sur la confiance des consommateurs. Goldman Sachs est un peu plus optimiste, anticipant une croissance de 4,8%.
« En l’absence de tout paquet de réformes structurelles convaincant, il pourrait être difficile de mettre fin au pessimisme généralisé qui caractérise les perspectives chinoises de long terme », prévient Lombard Odier dans ses perspectives pour 2024. L’intermédiaire de marché remarque également que le « consensus semble également s’accorder sur le maintien d’une politique concurrentielle et hostile (aux Etats-Unis, NDLR) envers la Chine ainsi que sur la nécessité de renforcer l’économie face à ce que les autorités perçoivent comme une menace chinoise, notamment par le biais de droits de douane et d’un accès limité aux technologies américaines ». La banque privée suisse préfère en conséquence d’autres géographies (Etats-Unis, Royaume-Uni) à la Chine.
« Si les autorités poursuivent leur récente politique d’assouplissement (monétaire, via des injections de liquidités, NDLR), le sentiment du marché devrait s’améliorer et nous pensons qu’il existe une chance raisonnable d’assister à un rebond durable des actions chinoises en 2024 », juge pour sa part Chi Lo de BNPP AM.
« Les investisseurs semblent attendre le moment où des mesures de relance plus efficaces et plus importantes seront prises en faveur du secteur de l’immobilier, ainsi que plus de clarté au sujet de l’élection de Taïwan en janvier », note Barclays. La banque britannique juge toutefois les actions chinoises attrayantes, parce que la confiance et les prises de positions ont désormais atteint le fond de la piscine.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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