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Publié le 11 déc. 2023 à 7:50Mis à jour le 11 déc. 2023 à 8:43
Un bateau philippin et un navire des garde-côtes chinois sont entrés en collision dimanche dans les eaux des îles Spratleys. Les Philippines ont affirmé que « des navires de garde-côtes chinois et de la milice maritime chinoise ont harcelé, bloqué des navires de ravitaillement civils philippins et exécuté des manoeuvres dangereuses ».
L’un des deux bateaux transportant du ravitaillement a été « percuté » par un navire des garde-côtes chinois, indique l’Unité opérationnelle nationale pour la mer des Philippines occidentales dans un communiqué. Un navire chinois a également tiré au canon à eau sur deux bateaux de ravitaillement et un navire des garde-côtes philippins qui escortaient la mission, causant de « graves dommages » au moteur de l’un des bateaux de ravitaillement et endommagé le mât du navire des garde-côtes, précise le communiqué.
Dans la foulée, des protestations diplomatiques ont été envoyées et « l’ambassadeur chinois a également été convoqué », a déclaré à la presse la porte-parole du ministère philippin des Affaires étrangères, Teresita Daza.
Contre-attaque de la Chine
« Nous ne nous laissons pas impressionner », a réagi le président des Philippines, Ferdinand Marcos, sur Facebook. « L’agression et les provocations perpétrées par les garde-côtes chinois et leur milice maritime contre nos navires et notre personnel au cours du week-end n’ont fait que renforcer notre détermination à protéger notre souveraineté dans la mer des Philippines occidentales », a-t-il fait valoir.
La Chine a pour sa part accusé un navire philippin d’être « délibérément entré en collision » avec un navire des garde-côtes chinois. Dimanche matin, quatre navires philippins ont « pénétré illégalement » dans les eaux des îles Spratleys revendiquées par la Chine, ont indiqué les garde-côtes chinois dans un communiqué, ajoutant qu’un navire philippin « n’avait pas tenu compte de nos multiples et sévères avertissements ».
« Les opérations ont été professionnelles, mesurées, raisonnables et légales », a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning, en insistant sur le fait que Pékin « a pris les mesures nécessaires contre les navires philippins en conformité avec le droit international ». Le pays a « déposé des réclamations sévères » auprès de Manille au sujet de ces affrontements.
Un convoi civil de « ravitaillement pour Noël » annulé
L’incident survenu près du Second Thomas, un atoll des îles Spratleys, s’est déroulé au lendemain d’une autre confrontation, quand, selon Manille, des garde-côtes chinois ont « entravé » au moyen de canons à eau trois bateaux du gouvernement philippin qui ravitaillaient des pêcheurs philippins près du Scarborough Shoal, un récif contrôlé par Pékin au large de l’île philippine de Luçon.
L’atoll Second Thomas se situe à environ 200 km de l’île philippine de Palawan et à plus de 1.000 km de la grande île et province chinoise la plus proche, Hainan. Une poignée de soldats philippins sont stationnés sur un bateau militaire, le BRP Sierra Madre, échoué en 1999 sur l’atoll, servant d’avant-poste et permettant d’affirmer les prétentions de souveraineté des Philippines. Les troupes dépendent des missions de ravitaillement pour leur survie. Selon les garde-côtes chinois, les navires philippins « tentaient de livrer des matériaux de construction » au « navire de guerre illégalement échoué ».
Quelques heures avant l’incident de dimanche, un convoi civil de 100 pêcheurs philippins a entrepris un voyage qui devait le faire passer par Second Thomas dans le cadre d’une mission visant à ravitailler pour Noël des avant-postes éloignés. Les organisateurs, après avoir déclaré qu’ils « poursuivaient le parcours convenu » malgré cette dernière confrontation, ont finalement décidé de retourner à terre, évoquant la « surveillance constante de quatre navires chinois ».
« Conduite dangereuse et déstabilisatrice »
Les Etats-Unis ont vivement condamné l’incident de dimanche. « Ces actions reflètent non seulement un mépris téméraire pour la sécurité et la vie des Philippins, mais aussi pour le droit international », a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller, appelant la Chine à « renoncer à sa conduite dangereuse et déstabilisatrice ».
« Les Etats-Unis se tiennent aux côtés de leurs alliés philippins », a-t-il poursuivi, rappelant que le traité de défense mutuelle entre les deux pays « s’étend aux attaques armées contre les forces militaires, les navires publics ou les aéronefs philippins, y compris ceux des garde-côtes, partout en mer de Chine méridionale ».
Source AFP
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