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Publié le 5 déc. 2023 à 17:01Mis à jour le 5 déc. 2023 à 17:11
Malgré une inflation toujours robuste qui pèse sur le pouvoir d’achat, la situation financière des Français ne s’est pas dégradée au cours des premiers mois de l’année. La part des ménages à découvert bancaire au moins une fois au cours du mois, et ce pendant trois mois consécutifs en août 2023, a même légèrement reculé comparé à ce qu’elle était avant la crise sanitaire, selon une étude de l’Insee publiée ce mardi.
Elle passe ainsi de 26 % au premier semestre 2019 à 24 % premier semestre 2023. La part des ménages à découvert pendant cinq jours tombe elle aussi, de 23,7 % en mars 2019 à 22 % au mois d’août de cette année.
Clients de la Banque postale
« On n’observe pas de hausse généralisée de la précarité financière », résume Lionel Wilner, chef de la division « Redistribution et politiques sociales » à l’Insee. « Les ménages semblent maîtriser leurs dépenses », décrypte-t-il. En témoigne aussi le recul de la consommation depuis mi-2021.
Pour réaliser ses travaux, l’Institut de la statistique a épluché les données anonymes de comptes bancaires de la Banque postale en s’appuyant sur un échantillon de clients de l’établissement. « Celui-ci n’est pas nécessairement représentatif de l’échantillon de l’ensemble de la population », précise-t-il. La Banque postale est de fait réputée pour attirer une clientèle un peu moins aisée que la moyenne.

De l’analyse des comptes ressort néanmoins l’hétérogénéité des situations des uns et des autres. Derrière un état des lieux général plutôt positif déjà constaté l’année passée apparaît ainsi une évolution nettement moins favorable pour les familles monoparentales qui, elles, ont vu leur situation financière se détériorer depuis 2021 : près d’une sur deux (48 % contre 46,2 % en mars 2019) a ainsi été concernée par un découvert bancaire au moins une journée par mois, pendant trois mois d’affilée entre juin et août 2023.
Fins de mois difficiles
De même, 46 % des ménages dotés de revenus majoritairement issus des prestations sociales ou familiales sont touchés. « Certaines catégories de ménages sont un peu plus souvent à découvert qu’avant la crise sanitaire, tandis que d’autres, comme les allocataires du RSA, le sont un peu moins souvent », souligne Lionel Wilner.
L’étude confirme la difficulté structurelle des clients de la Banque postale à boucler leurs fins de mois. Un quart des ménages ayant un revenu régulier, qu’il s’agisse d’un salaire ou d’une prestation, est à découvert la veille du jour où il le perçoit. Un pourcentage qui monte à 31 % chez les moins aisés et même à plus de 40 % pour les familles monoparentales ou les personnes dépendant des prestations sociales. Mais parmi les clients les plus aisés de l’établissement, 23 % finissent aussi le mois à découvert, un phénomène qui peut s’expliquer par l’illiquidité de leur patrimoine selon l’Insee.
Enfin, l’Insee met en évidence un net « effet fiche de paie », surtout chez les ménages modestes : le jour suivant la perception de leurs revenus, ces derniers dépensent 3,6 fois plus qu’un jour moyen, quand les clients de la Banque postale dépensent en moyenne 2,1 fois plus. Résultat : la semaine qui suit la perception du revenu, ils ont déjà dépensé « l’équivalent de 11,2 jours moyens » indique l’Insee.
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