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Klaxons, pétards, feux de palettes sur la chaussée dégageant une âcre fumée noire, traces de jets d’oeuf sur les façades : pendant qu’ en France Gabriel Attal annonçait de nouvelles mesures , les abords du Parlement européen servaient ce jeudi d’exutoire à la colère de milliers d’agriculteurs européens . Accords de libre-échange, lourdeurs administratives, accumulation des normes et contraintes, revenus en berne : éleveurs et cultivateurs détaillaient volontiers leurs sujets de préoccupation sur et autour de la place de Luxembourg, pendant que les chefs d’Etat et de gouvernement se réunissaient un peu plus loin dans un Conseil européen sous haute sécurité.
« Free farmers, stop free trade », (« Libérez les fermiers, arrêtez le libre-échange »), réclamait une des banderoles, tout près des grands appels au vote affichés depuis quelques semaines sur le Parlement en amont des européennes de juin. « Use your vote », recommandent ces banderoles qui en ce jeudi rappellent le poids électoral du monde agricole.
Même si le malaise paysan ne figurait pas officiellement à l’agenda du Conseil européen, consacré à l’Ukraine et au budget , Emmanuel Macron s’est longuement entretenu du sujet avec Ursula von der Leyen et y a consacré la majeure partie de sa conférence de presse. Il a appelé à l’élaboration d’une « nouvelle politique agricole du XXIe siècle ». Il s’agit pour lui de « maîtriser notre art de vivre ».
Contrôles sanitaires
Le Président français a demandé à la présidente de la Commission européenne la mise en place au niveau de l’UE d’un équivalent des lois EGalim françaises, qui encadrent notamment les relations commerciales dans le secteur agricole. « Il n’est pas possible que de grandes centrales d’achat européennes contournent la loi française », a-t-il défendu.
Emmanuel Macron préconise par ailleurs la création d’une force européenne de contrôle sanitaire des normes. Elle s’assurerait que les règles européennes sont non seulement transposées dans tous les Etats membres mais aussi appliquées. « Quand on a une règle européenne qui est transposée partout entre nos agriculteurs, il faut qu’elle soit contrôlée de la même manière dans tous les pays ».
Choc de simplification
La nouvelle force garantirait aussi que les importations de produits agricoles sont bien conformes. « Nous interdisons les hormones de croissance dans nos élevages de poulets, mais aujourd’hui il n’y a pas de contrôle de nos importations », a déploré le Président français.
Il a demandé à Ursula von der Leyen de proposer rapidement des mesures de simplification administratives, et a été entendu. A l’issue du Sommet, la présidente de l’exécutif européen a annoncé « travailler avec la présidence belge (du Conseil de l’Union européenne, NDLR) sur une proposition que nous allons présenter […] pour réduire le fardeau administratif » des procédures de la politique agricole commune (PAC).
A priori à temps pour la prochaine rencontre des ministres européens de l’Agriculture, prévue le 26 février à Bruxelles. Le Salon de l’Agriculture de Paris se tiendra du 24 février au 3 mars.
Mercosur polémique
Emmanuel Macron a confirmé son opposition farouche à l’accord commercial avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) que la Commission a failli finaliser en décembre. Mais ce dossier continue de diviser les Vingt-Sept . Dans la salle de presse allemande voisine de la salle française, le chancelier Olaf Scholz a, lui, affirmé être un « grand fan » de l’accord, dans lequel l’Allemagne a des intérêts offensifs industriels.
En marge du sommet européen, Ursula von der Leyen a rencontré jeudi après-midi des représentants du Copa-Cogeca, organisation des syndicats agricoles majoritaires dans l’UE, en compagnie des Premiers ministre belge et néerlandais.
Les questions agricoles semblent devoir jouer un rôle très important dans la campagne des européennes , avec des partis d’extrême droite qui ciblent habilement le monde rural, notamment le Rassemblement national en France et l’AfD en Allemagne.
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