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Le chef de l’État a tenté de ménager le chèvre et le chou après la polémique liée au patron de la police nationale qui appelle à la libération d’un agent de la BAC à Marseille, actuellement en détention provisoire. Mais son positionnement n’a convaincu ni Les Républicains ni La Nupes.
L’unanimité contre lui. Emmanuel Macron a expliqué ce lundi midi comprendre « l’émotion des policiers » tout en appelant au respect de « la déontologie », insistant sur le fait que « nul n’est au-dessus des lois ».
Cette posture d’équilibriste, qui vise à éteindre la polémique après des propos du directeur général de la police nationale qui soutient la libération d’un policier actuellement incarcéré, suscite la colère à gauche comme à droite.
Macron accusé « d’encourager les abus de la police »
Mathilde Panot, la présidente des députés LFI a ainsi dénoncé « un président irresponsable » sur son compte Twitter. Même son de cloche pour Jean-Luc Mélenchon, le fondateur du mouvement qui l’a accusé « d’encourager les abus de la police » « en pleine sédition policière ».
Olivier Faure, le patron des socialistes, a de son commenté jugé que « l’autorité de l’État, c’est de rappeler la règle à la hiérarchie policière ».
Frédéric Veaux, le patron de la police, a déclaré ce dimanche auprès du Parisien être « empêché de dormir » par l’incarcération d’un policier marseillais, en prison depuis vendredi. Il est mis en cause dans le cadre d’une plainte d’un jeune homme d’une vingtaine d’années passé à tabac, après avoir été touché par un tir de flashball. Trois autres fonctionnaires sont également mis en examen au sein de la BAC sud et Centre Marseille.
Darmanin et Nuñez d’accord
« De façon générale, je considère qu’avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison, même s’il a pu commettre des fautes ou des erreurs graves dans le cadre de son travail », a encore avancé ce haut-fonctionnaire nommé par Gérald Darmanin en 2020.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a dit « partager ses propos ». « Le ministre a une très grande confiance en son directeur général de la police nationale », a fait savoir de son côté l’entourage du ministère de l’Intérieur auprès de BFMTV.
Manifestement soucieux de faire redescendre la pression, un mois à peine après la mort de Nahel tué par un tir de policier, le chef de l’État a tenté de ménager la chèvre et le chou. Depuis Nouméa, le président a indiqué qu’il ne se « prononcerait pas » sur la décision prise par un magistrat.
Ciotti demande un soutien « sans ambiguïté à la police »
La « légitimité » des policiers « tient du fait qu’ils protègent le cadre républicain et bien évidemment, ils s’inscrivent dans le cadre de la république et de la loi », a cependant rappelé le président.
La réponse, jugée trop timorée à gauche, a fortement déplu à droite.
« Les policiers ne peuvent se contenter du ‘en même temps’. C’est grâce à eux que la République a tenu face aux barbares », a écrit sur son compte Twitter Éric Ciotti, appelant à un « soutien » aux forces de l’air « clair et sans ambiguïté ».
Même son de cloche du côté du député RN Sébastien Chenu qui regrette que le président « ne dessine rien en matière d’autorité ». « On est dans un verbiage hors-sol, on ne peut pas ne pas soutenir aux policiers », a expliqué ce proche de Marine Le Pen sur BFMTV.
Macron tente de ne pas ajouter d’huile sur le feu
Il faut dire qu’Emmanuel Macron est dans une situation pour le moins délicate. Le policier qui a tiré sur Nahel est actuellement en détention provisoire. Le chef de l’État avait lui-même évoqué un geste « inexcusable, inexplicable », expliquant que « rien ne justifie la mort d’un jeune ».
Si la tension avec six nuit d’émeutes est très largement redescendue depuis, la situation reste suffisamment précaire pour que le président ne mette pas d’huile sur le feu. Mais le locataire de l’Élysée ne veut pas non plus se fâcher avec les forces de l’ordre, mises à très rude épreuve ces dernières semaines.
« Si l’exécutif n’apporte pas de gage, il y a un risque de mutinerie. C’est un choix politique d’avoir une expression de solidarité » envers les policiers, nous explique ainsi Maître Vincent Brengarth, avocat spécialisé des défenses des libertés publiques.
Saisie de la justice et rappel du Conseil national de la magistrature
Preuve de la sensibilité de l’affaire: le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti a attendu la réaction du président pour s’exprimer, en choisissant les mêmes mots que lui.
La polémique n’a pas fini de rebondir. Les députés insoumis ont indiqué avoir saisi le procureur de la République au motif « d’avoir jeter le discrédit publiquement » « sur un acte ou une décision jurdictionnelle dans des conditions de nature à porter atteinte à l’autorité de la justice ou à son indépendance ».
Le Conseil national de la magistrature a avancé de son côté que la justice était « la seule légitime » à statuer sur la détention du policier marseillais.
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